En un trimestre, sur le front de la démocratie – un domaine dans lequel la France aime donner des leçons et se targuer d’être un modèle – nous aurons assisté à :
L'éradication d’un média non aligné (l’affaire C8).
L’interdiction de fait d’un opposant politique qui, à force de tutoyer les sommets dans les intentions de vote et face à la confondante nullité du paysage actuel, pouvait cette fois-ci remporter la présidentielle de 2027.
Dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, l’étonnant, c’est que l’on s’étonne de
la condamnation par le tribunal de Paris de la représentante du premier parti d’opposition français à une peine de non-éligibilité de cinq ans, avec application immédiate.
Sur le détournements de fonds reproché, cette farce démocratique qu’est le Parlement européen a pour principal intérêt, pour tous ses élus, de leur offrir une gigantesque machine à cash afin de
faire fonctionner leurs partis politiques au niveau national. L'impétrante est surtout coupable de naïveté et d'avoir pensé qu’elle pouvait s’affranchir, elle particulièrement, d’exemplarité.
La stupeur, suite au verdict, va de Marine Le Pen elle-même (comme quoi, ne pas censurer l’ectoplasme alzheimérisé Bayrou et ne pas s’opposer à la nomination d’un fidèle de Macron au Conseil constitutionnel n’était peut-être pas la plus judicieuse des stratégies pour le RN) jusqu’à Jean-Luc Mélenchon (il a compris qu’il pouvait être
le prochain sur la liste des bannis), en passant par Jacques Attali, sans oublier le silence gêné d’une partie de la macronie. Ils ne peuvent ignorer l’effet indésirable que peut provoquer ce genre de sanction "à la carte" sur l’opinion publique, alors que s’accumulent au quotidien des
faits divers sanglants, au sujet desquels on retrouve souvent, en amont et en aval, un laxisme judiciaire difficilement compréhensible.
Quant à « l’atteinte aux règles du jeu démocratique » évoquée par la juge dans son verdict contre Marine Le Pen, on laissera le lecteur juger du niveau réel d’atteinte à la démocratie que représente l’élimination préventive, dans un timing parfait, du candidat le mieux placé dans les sondages.
Derrière le pare-feu irréprochable de la justice indépendante et souveraine, et après avoir encore méprisé 13 millions d’électeurs, on attend avec impatience le prochain piétinement démocratique. Et dans ce domaine, il ne faut pas sous-estimer les efforts des apôtres dévoués de l’extrême-centre. Ils ne se cachent même plus, tant ils sont terrorisés à l’idée de perdre la partie. Thierry Breton l’avait d’ailleurs annoncé le 9 janvier 2025
sur RMC :
« Faisons appliquer nos lois en Europe lorsque celles-ci risquent d'être contournées et qu'elles peuvent conduire
à des interférences.
On l'a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c'est nécessaire en Allemagne. »
La décision du tribunal de Paris a au moins le mérite de clarifier les choses. La juge en question vient peut-être de réaliser un magistral "contre son camp", livrant, clé en main pour 2027, une dramaturgie, une martyre et la trame d’un feuilleton de reconquête passionnant. Ce sera notre version du «
comeback de Trump » (la comparaison s’arrête là, les deux ayant peu de points communs, si ce n’est une diabolisation obsessionnelle par leurs adversaires). Si Marine Le Pen a peu de chances de revenir dans la course, rien ne l’empêche d’être un jour dans un futur gouvernement, ministre de la Justice qui sait ? Après tout, on a bien un ancien Garde des Sceaux
qui fait aujourd'hui le comédien à 100 mètres de l'Élysée. On point de n'importe quoi où on en est rendu...
On manquait d’un récit pour la prochaine présidentielle. Les justiciers viennent d’en initier un de toute beauté.
illustration :
Justice est faite, d'André Cayatte (1960)
À l’occasion de la diffusion de la série documentaire de Netflix, nous avons droit à une nouvelle vague de réactions épidermiques au sujet de Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir Désir, idole absolue du rock français dans les années 1990, tombé en disgrâce après la mort, sous ses coups en 2003, de sa compagne, l’actrice Marie Trintignant.
Cela reste toujours étrange pour moi de voir tous ces gens cracher sur Bertrand Cantat plus de vingt ans après des faits dont on (Ici, Netflix) parle encore puisque coupable et victime portent l’étiquette « people ».
Avant la mort de Marie, le mec était aveuglément adulé par le public de gauche et la presse de gauche, ce qui, déjà à l’époque, avait tendance à m’exaspérer.
Je trouvais Noir Désir, bien que sympathique sur scène, largement surestimé. Et je me rappelle des
prises de position politiques de Bertrand Cantat, collectivement élevé au rang de penseur et porte-drapeau de la nouvelle génération, dignes du niveau « OK Podium / Jeune et Jolie » (en résumé : « À bas les méchants fascistes et Jean-Marie Messier ! » – l’ancien patron de Canal+, qui occupait alors dans l’imaginaire gaucho-LFIste la place qu’occupe aujourd’hui Bolloré, également patron de Canal).
Puis, le drame : la mort de Marie une nuit d’été à Vilnius. Après un temps de stupeur (« Non, ce n’est pas possible, on nous ment, ce n’est pas lui »), Cantat est devenu, en 2015/2025, pour ces mêmes personnes, l’incarnation absolue du mal (ou du mâle, ce qui revient aujourd’hui à peu près au même). Le temps que la nouvelle génération ne connaisse Cantat que comme un meurtrier et que l’ancienne oublie à quel point elle l’avait déifié.
Au-delà du drame pour lequel le chanteur a payé devant la justice (on peut considérer que ce n’est pas assez, comme tant d’autres jugements dans tant d’autres domaines) et continuera de payer jusqu’à la fin de ses jours, ce qui me fascine ici c’est l’opinion publique et les mouvements de croyance : du culte aveugle à la condamnation tout aussi aveugle. Cette persistance dans les jugements définitifs que l’on croit intimes et éclairés par notre grandeur d’âme, mais qui ne sont, au fond, que le prix d’entrée minimal à la grande pensée sectaire, sans nuance aucune, le plus souvent basée sur un fantasme rassurant.
J’espère que le documentaire de Netflix en parle au moins un peu. Vous me raconterez. Je goute peu leurs pratiques en matière de documentaires en général.
Le JDD a titré sur la seule synthèse raisonnable à tirer des récentes sorties de Macron quant à son prolongement souhaité du conflit ukrainien : La surenchère de la peur.
Sur X, j’apprends par un communiqué que La Présidence de la République dément avoir employé les termes "faire peur" qui lui sont prêtés dans l’édition du jour du JDD et qu’il ne s’agit ni de son expression ni de son intention.
Rassurez-vous, la « menace existentielle de la Russie » et tout
le vocabulaire de l’angoisse et de la dramatisation ne sont pas employés par le Président dans le cadre d’un énième chantage à la peur. On reconnaît bien là les méthodes perverses déjà à l’œuvre dans la gestion du Covid et de ses suites vaccinales.
Il faut être sous substance pour ne pas percevoir que le grand barnum guerrier annoncé par Macron, n’a que peu avoir avec le bien être des Ukrainiens (qui tournent à 1000 morts par jours depuis trois ans), mais répond avant tout à une triple ambition :
- La reconquête de légitimité intérieure pour un président détesté,
- La tentative de redorer le blason de l’Union européenne mal aimée,
- La mise en place d’un gigantesque hold-up financier, sous couvert d’unité nationale.
Macron, l’opportunité d’une guerre :
Macron est
le quatrième président le plus détesté des démocraties développées. Il a beau être déconnecté de la réalité, ce chiffre-là, il l’a bien en tête. Comment se refaire une crédibilité sur un tel lit de haine ?
Trouver plus détestable que lui à l’étranger. Et ça tombe plutôt bien. Depuis des années, Poutine et Trump sont traités comme des parias par l’ensemble des médias français et leurs journalistes de palais (dont la circonférence des couilles s’accroit magiquement à mesure qu’ils s’éloignent de la rue du Faubourg St Honoré).
Si chaque Français peut percevoir au quotidien les effets désastreux de la politique de Macron, ils seront bien peu nombreux à aller vérifier sur place, aux États-Unis ou en Russie, la réalité du quotidien de ces peuples et leur degré de soutien à leur dirigeant respectif. (SPOILER : Trump et Poutine ont été confortablement réélus et sont bien plus appréciés chez eux que Macron ne l'est chez lui)
Ici, les journalistes enchaînent les tribunes, sans le moindre recul historique ou social, pour insulter des chefs d’État élus. Ils ont ainsi contribué à ancrer dans l’inconscient collectif une vision binaire du monde, où toute nuance est reléguée à une marginalité suspecte, taxée de complotisme ou, maintenant, d’« intelligence avec l’ennemi ».
Dénigrer Trump et Poutine étant une rente médiatique, Macron peut rafler à court terme la mise sur l’opinion publique : la cause (irrationnelle) semblant supérieure à sa propre détestation.
L’UE en quête d’un second souffle :
L’UE a été construite sur le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, avec la promesse d’empêcher tout nouveau conflit sur le continent. Aujourd’hui, ce conclave de technocrates non élus en vient à engager la remilitarisation de l’Allemagne, pour traverser la Pologne et aller combattre les Russes.
Le prétexte ?
« Trump, c’est Hitler, il faut sauver la démocratie ». Mesure-t-on le délire ?
L’UE, ce service de livraison de populations aux marchés, générateur de décisions absurdes et déconnectées, est au bout du rouleau. Pays après pays, elle peine à s’imposer comme l’évidence qu’elle prétendait être. Elle n’a plus d’autre justification que la poursuite acharnée de ses propres échecs. Cette guerre est sa carte joker.
Dans le même temps, ces mêmes élites annulent les résultats électoraux qui ne leur plaisent pas (
comme en Roumanie ce week-end ou comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne en cas de victoire de l’AfD).
Elles ignorent les référendums et les votes (comme en France en 2005 ou encore l’an dernier) et applaudissent carrément l’annulation d’élections (
comme en Ukraine, tiens, justement).
Le hold-up sur le dos des peuples :
Nonobstant les pertes humaines (une broutille), le premier effet d’une guerre c'est de relancer
une économie.
Mais ici, avec le « Tous anti-Poutine », on est carrément dans le détournement de fonds.
- Détourner l’argent public vers des entreprises privées (chaque euro injecté dans l’effort de guerre se fait au détriment du bon
fonctionnement interne des pays.)
- Détourner l’épargne des particuliers vers l’État, qui redistribuera ensuite cet argent… à des entreprises privées.
Pillage ultime de nos économies et de nos derniers acquis qui, au passage, permet d'excuser des dépassements de seuil d’endettement en totale contradiction avec les discours sur la dette publique culpabilisant les citoyens depuis des années.
Sur ces trois caps, le contrôle du cadre médiatique est primordial. Il est plus probable que jamais qu’au nom de la lutte "contre la désinformation", toute publication déviant du narratif officiel soit minimisée, raillée et plus simplement interdite ou criminalisée. Au nom de la liberté bien sûr, comme au moment du Covid.
L’heure du dépôt de bilan approche
Mais L'Histoire avance bien plus vite que Macron et que la vieille machinerie de l’UE. Tout cela sent l’heure du dépôt de bilan pour leurs vieux fantasmes. Il existe une science exacte qui remet toujours en place les discours pompeux, les fantasmes irrationnels et les postures excessives : La réalité.
La classe médiatico-politique française en a perdu l’habitude. Régulièrement, cette réalité s’impose, et nos experts infatués, nos journalistes de cour et nos politiques médiocres viennent s’y écraser.
Je donne quelques mois pour que le soutien des Français à l’« effort de guerre », que nous vendent certains sondages, s’effondre.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’y aura peut-être plus de guerre à mener.
(Les affreux Hitler de Moscou et Washington ayant négocié la paix.)
Parce que si guerre il y avait encore, vu l’état de nos armées, nous ne serions pas en mesure de la mener ni de la gagner avant… une bonne quinzaine d’années.
Et que sera l’UE dans quinze ans ?
Un mauvais souvenir.
Vous vouliez des hôpitaux où l’on ne vous laisse pas mourir dans les couloirs, des écoles à proximité où vos gamins ne se font pas poignarder sous le regard d’auxiliaires de sécurité payés un demi-SMIC, ou plus simplement des augmentations de salaire ? Niet. Vous aurez la peur et la guerre. Il faut combattre le nouvel Hitler. C’est, en substance, l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron hier, justifiant la version 2 du « quoi qu’il en coûte », sous-titrée : « cette fois, c’est la lutte finale contre l’Empire du Mal ».
Pas besoin de regarder cette prise de parole
exceptionnelle de notre chef de la résistance contre les moulins à vent pour comprendre que le guignolo nous refait le coup du Covid. Tel
Colin Powell agitant sa fausse fiole d’anthrax devant le Conseil de sécurité de l’ONU en 2003 pour justifier l’intervention militaire américaine en Irak, Macron fait trembler les boomers :
« La Russie est devenue une menace pour la France et l’Europe, et son agressivité ne semble pas connaître de frontières (...) Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie »
Alors que, après son petit coup de calgon de
vendredi dernier, Zelensky publie sa lettre d’excuses à Donald Trump pour négocier un deal à l’amiable qui permettrait la paix pour son pays (un détail sans importance), la coalition des autocrates européens en déliquescence trouve dans la figure du méchant Poutine l’opportunité de regagner quelques galons de légitimité.
Rien de tel qu’une cause va-t-en-guerre pour étouffer, sous un patriotisme de pacotille, les bisbilles locales, qu’elles concernent l’économie, la précarité grandissante des peuples ou, plus vulgairement, quelques considérations démocratiques. Le tout est acclamé
à l’unisson par la presse de Palais, qui déploie son génie de la propagande et du suce-boulisme contorsionniste dans ce genre d’épisodes de délire collectif. Un délire qui a le mérite d'insuffler à une nation, au moral et à l'économie à zéro, de nostalgiques réminiscences d’empire colonial planétaire.
Sortons du fantasme.
Avons-nous des problèmes à régler chez nous avant tout ? Oui.
Que nous apporte la résolution ou pas de ce conflit ? Rien.
Avons-nous les moyens de nos ambitions ? Évidemment non.
Trois bonnes raisons, donc, pour Macron de s’y engouffrer, la fleur au fusil.
Juste au niveau français, on approche les 4 000 milliards de dettes, et déjà, on nous annonce
100 milliards d’euros supplémentaires par an pour notre « réarmement », destiné à compenser le désengagement américain en Ukraine. Pas grave : en puisant dans l’épargne des Français et en détruisant encore un peu plus le service public, on pourra acheter de nouvelles armes (américaines, c’est ça qui est rigolo) afin de soutenir un pays classé
104e sur 180 en matière de corruption. Le tout, bien sûr, en arrosant les intermédiaires les plus obscurs à coups de « fonds européens » et de rétro-commissions opaques (une spécialité bien française). Résultat : un appauvrissement supplémentaire pour les peuples d’Europe, au nom de la Grande Cause, tandis que les États-Unis et la Russie, déjà passés à autre chose, se partageront l’Ukraine et ses ressources.
Pendant que nous financerons ce rêve d’Europe militaire par une dégradation sans précédent des conditions de vie des pays endettés et la séquestration de notre épargne, n’espérez pas que cet « effort de guerre » s’applique à nos menaces locales : islamistes, terroristes, ou encore le « simple » OQTF de proximité qui poignarde des enfants à l’école ou roule au camion sur des familles entières, désormais sur une base quasi quotidienne. Non ce n’est pas une priorité. D'ailleurs ça n'existe pas.
C’est toujours fascinant de constater à quel point le biais d’investissement (à savoir la détestation, à ce stade irrationnelle, de Trump et de Poutine), combiné à une propagande à l'enclume (comme pour le Covid : si les médias ne rabâchaient pas cette histoire ukrainienne H24, alors qu’elle a commencé bien avant 2022, on ne s'en apercevrait même pas), peut modeler
l’opinion publique.
Aujourd’hui, presque toutes les informations sont accessibles, les angles d'analyse aussi. Peut-on même seulement en vouloir aux dirigeants de manipuler les masses, ou faut-il plutôt questionner l’aptitude des masses à se faire manipuler à répétition ?
Un seul ennemi, c'est plus simple. Poutine, c’est l'unique méchant, Volodymyr, c’est le seul résistant. Le vaccin, c’est la santé et Macron, la sécurité.
Dormez bien et préparez le porte-monnaie.
Zelensky, c’est le genre de mec à ne pas inviter en soirée. Il arrive en survêtement, te vide le frigo, reste trois ans, les rangers sur la table, et finit par te traiter de « sale fils de pute » parce que tu ne lui remontes pas ses courses et que tu ne l'appelles plus « mon amour ».
Vendredi dernier, comme à son habitude, le pique-assiette de Kiev est venu quémander encore quelques milliards à la Maison Blanche. Mais cette fois, le taulier a demandé des comptes : un petit retour sur investissement pour les brouettes de thune déversées depuis trois ans.
Le ton est monté, des noms d’oiseaux ont fusé et Zelensky est reparti en slip de camouflage, remis à sa place (c'est pas en position de négocier) sous les caméras du monde entier par Trump et son vice-président, JD Vance (sur qui, au passage, je mets un billet pour la future présidence US en 2029).
L'humiliation ! titre-t-on en Europe. Aussitôt branle-bas de combat à la tête de nos irréprochables démocraties du vieux continent pour prendre la tête de la contre-attaque des résistants (de la part de mecs qui ont imposé le pass sanitaire, annulent les élections quand les résultats ne leur plaisent pas, réduisent une à une toutes les libertés fondamentales, ça ne manque pas de paprika). Bref, opération câlino-thérapie expresse pour Volodymyr, dès sa descente d’avion à Londres, par nos parodies de leaders européens.
Et on repart en fanfare sur les ondes comme il y a trois ans, sous les clameurs des journalistes de palais, dans un de ces vortex de débilité dont notre Europe à l’agonie, et sa cour consanguine d'élites autoproclamées de la pensée éclairé, ont le secret. Une partie du peuple n’est pas en reste : alors que le moindre soupçon de patriotisme français vous catalogue immédiatement à la droite radicale de l'extrême-droite, voilà qu’on ressort sur Facebook les drapeaux ukrainiens et que l’on se félicite à la TV des milliardaires (mais les gentils milliardaires hein, pas Bolloré) que la guerre puisse continuer encore un peu. Purée, on l'a échappé belle, avec Trump on n'est passé pas loin du cessez-le-feu dis donc ! L'Europe assure qu’elle ne laissera pas tomber « mon amour » face au méchant Poutine… Peu importe que ça coute des centaines de milliards, ces larves ataviques, aussi appelées « peuple », sont là pour payer.
Bref, aucune leçon tirée des trois dernières années.
Je ne vais prétendre à aucune analyse géopolitique autre que celle du pragmatisme le plus élémentaire. Ma position sur le soutien à l'Ukraine est rigoureusement la même qu’en février 2022 : soit on a les moyens de faire la guerre, soit on ne les a pas. Et là c'est simple on ne les a pas. L’Europe n’a pas d’armée, la France est couverte de dettes et ni l’un pas plus que l’autre ne sont foutus de sécuriser leurs propres frontières. Pourquoi diable irions-nous nous mêler de celles de l’Ukraine ?
N’importe qui d’un peu sensé devrait tenir, en gros ou en raffiné, ce discours.
Seulement voilà, en Europe, on a depuis longtemps quitté le terrain du rationnel. En France, c'est même devenu un mode de gouvernance, et d'opposition. Comprenez bien : en France, on n’a pas de pognon, mais on a des « valeurs » – quitte à ce qu’elles occultent totalement la réalité ou les mathématiques. Ici, on assurait fièrement au plus haut sommet de l'Etat en mars 2002 qu'on ferait « plier l’économie russe » en deux mois, comme on était certain en octobre dernier que Trump, l’autre grand méchant (attention Guignol : un nazi!),
ne serait jamais réélu – alors que tout l’annonçait pour celui qui se donnait juste la peine de sortir de ses fantasmes et ses phobies pour observer les faits et écouter les gens. L’Europe a eu faux sur toute la ligne dans son soutien inconditionnel à l'Ukraine, mais (comme pour le Covid), son biais d’investissement est tel qu’elle passera désormais tout son temps, pour prouver qu'elle n'a pas eu tort, à poursuivre sa chimère mortifère de guerre au lieu de résoudre un problème dont la solution est aujourd’hui, comme hier :
ce n’est pas notre putain de problème !
Trump fait du business, l’Europe fait de la morale. Chacun son domaine de compétences.
Maintenant que Trump a officialisé en live la rupture avec l’Ukraine, l’Europe va se retrouver seule en charge du boulet qui pille le frigo d'un côté et rempli les morgues de l'autre. Et un tel entêtement à désirer la guerre, sous les yeux de BRICS goguenards, ça peut vite tourner en grosse couillonnade, du genre de celles dont on met des décennies à se relever. On a déjà assez de problèmes chez nous : faillites d’entreprises, services publics à la ramasse, déserts médicaux, dette abyssale, sans parler des meurtres à chaque coin de rue … Quant à l’humanisme qu’on nous sommes d’avoir à grandes tartines de moraline : que nos
politiques en pantoufles à 10K mensuels depuis la nuit des temps, et autres journalistes parisiens
qui veulent cette guerre, la payent avec leurs petites économies. Qu’ils enfilent leurs treillis et, encore mieux : qu’ils envoient leurs enfants au front.
On pourra commencer à parler de « nos valeurs ».
C’est donc le jour de la fin du monde. À l’approche de l’accession au pouvoir du satanique Donald Trump et de son acolyte, le grand méchant Musk, la secte des éclairés du Boulevard Saint-Germain déclare, à grand renfort de tribunes, quitter X-Twitter pour s'embarquer dans un grand exode de la bien-pensance vers la Terre promise du grand capital "gentil", à savoir un autre réseau social américain (qui aura le privilège de publier leur prochain appel à voter Macron).
Bien leur en fasse, je ne vais pas me plaindre de ne plus être inondé de posts de Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier, geignant toutes les demi-heures qu’on bâillonne leur expression (alors que je ne suis même pas abonné à leurs comptes). Je noterai toutefois que le camp du bien a placé toutes ses forces dans cette bataille médiatique : des soldats de la droite
aux humoristes de France Inter, ils ont bien occupé les plateaux télé (sans contradiction, ça leur plaît) pour cracher sur Trump (c’est moins risqué que sur Macron), Musk, et surtout son réseau X.
Cette panique morale franco-française d’une large partie de la gauche (qui n’est en fait que la variation "culture et divertissement" d’une bourgeoisie réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus classique) est révélatrice de sa terreur de se retrouver en minorité idéologique. Il ne faut pas leur dire (ils ne le supportent pas, visiblement), mais ils le sont déjà. Jusque-là, ils pouvaient maintenir l’illusion dans des médias verrouillés, à l’accès par cooptation, où toute contradiction est écartée, stigmatisée ou moquée. Ce qui n’est plus le cas sur la majeure partie des réseaux sociaux et particulièrement sur X (où, via l’entremise du shadowban et de fact-checkeurs rémunérés par les rédactions et des organisations opaques, la censure leur bénéficiait jusqu’en 2024).
La campagne anti-X à laquelle nous avons eu droit dans les médias mainstream cette semaine est une préparation idéologique à la suppression totale de certains réseaux sociaux dans les plus brefs délais par nos défenseurs européens de la liberté d’expression et autres "nous sommes tous Charlie" locaux. (Insolite : la rédaction de Charlie Hebdo, toutes balles oubliées, fait partie de cette
campagne de diabolisation).
Intéressons-nous à un aspect de cette campagne médiatique : l'application HelloQuitteX, qui propose d’assurer la transition des abonnés de la plateforme X vers d’autres réseaux tout en conservant leurs contacts. HelloQuitteX est estampillée CNRS (donc financée par l’argent public). Mais le CNRS en question
vient de démentir que cela venait de lui, alors que le service est bien hébergé par le CNRS et développé par
certains de ses chercheurs. (Hmm… ça commence à puer).
Coup de com’ a priori inoffensif et autogéré, sous haut patronage de la LDH, l’application en question a bénéficié d’une couverture médiatique dithyrambique ces six derniers jours, représentant ce qui équivaudrait à plusieurs millions d'euros s’il avait fallu la payer sous forme de campagne publicitaire. (Aucune campagne de gauche sur la misère sociale ou le mal-logement n’a eu autant d’exposition en si peu de temps…)
Plusieurs Xnautes ont remarqué que l’hébergeur de HelloQuitteX est proche de Mediapart, des Verts et de l’association de défense des libertés numériques
La Quadrature du Net (dont j’apprends qu’à l’instar de multiples organes de presse,
elle est subventionnée en partie par George Soros à hauteur de 130 000 $/an – soit deux salariés à temps plein). Bon, là ça pue clairement l’opération politique sous-traitée par la branche geek des black blocs, mais rien de tout cela n’est illégal.
Là où ça se complique, c’est que l’application, dans un flou juridique total,
aspire les données de tous les abonnés et abonnements des utilisateurs pour leur transfert d’une plateforme à l’autre… avec, au passage, les adresses email, voire les numéros de téléphone (coucou la CNIL).
Décodons : c’est une arme marketing politique inespérée, un fichier clients de millions de personnes sensibilisées, un fichier totalement exploitable dans le cadre de campagnes de mailing ou d’appels à l’action pour les prochaines échéances électorales (les municipales de 2026, voire les présidentielles anticipées qui nous pendent au nez). Exploitable par qui ? Cela mériterait
au minimum une enquête et une suspension temporaire du service, le temps d’y voir plus clair.
Mais c’est "le camp du bien", alors ça va.
Sinon, l’exil de X de Marine Tondelier n’aura duré qu’une nuit. Le 20 janvier à 10 h,
elle était déjà revenue sur X pour "continuer le combat", écrit-elle. Lequel ? Celui des selfies et des OP de com’ véreuses pour maintenir son taux de clics ?
Dans la catégorie « on ne se cache plus pour vous cracher à la gueule », ce début d’année est grandiose.
La tragi-comédie que nous joue « le camp du bien », réunissant dans les mêmes éléments de langage une large partie de la classe politique allant des socialistes et des écolos (
Jérôme Guedj,
Sandrine Rousseau,
Marine Tondelier) jusqu’à LR (
Nathalie Loiseau,
Valerie Pecresse), en passant par des types sans aucun mandat (Thierry Breton), à l’unisson du gouvernement Macron (
Jean-Noel Barrot,
Clara Chappaz) et de la farandole corporatiste des journalistes parisiens, de plateaux télés cossus en tribunes de presse, sur des médias appartenant quasiment tous à des milliardaires (mais les gentils milliardaires ceux qui se disent progressistes), pour nous rabâcher que (attention à la cascade), au nom de la protection de la liberté d’expression, il faudrait supprimer le réseau social X racheté par Elon Musk... cette tragi-comédie donc est un régal.
Tragique. On le sent tous, cette petite classe déconnectée et consanguine qui ne représente plus qu’elle même, est terrorisée à l’idée que son privilège de professer la bonne parole soit définitivement remis en cause, non pas par Elon Musk (qui sert d'épouvantail dans cette histoire), mais par les citoyens lambdas. Musk l'a suffisamment répété : « You are the media now! ».
Comique. Entre aveux, lapsus révélateurs et omniprésence d'un plateau TV à l'autre pour ânonner des énormités, sur fond de totale méconnaissance des pratiques, de la technologie et même de la légalité, on assiste à ce genre de feu d'artifice de conneries, servies sur leur lit d’ego boursoufflé, qui va nous fournir un stock de bonnes phrases et d’extraits video pour plusieurs années.
Tout s’est accéléré début janvier avec
la volte-face surprise du patron de Meta (Facebook, Instagram, Threads) qui, invité chez Joe Rogan (podcaster qui fait désormais plus d’audience que les chaines infos US), a avoué ce qu’on savait tous : Facebook a bien censuré des contenus vaccino-sceptiques sous ordre direct de l’administration Biden. Zuckerberg promet cette fois qu’il n y aura plus de modération laissée entre les mains de «
fact checkers » autorisés (en France, des sbires politiques cooptés et employés par les plus grosses rédactions). Les motivations de Zuckerberg sont moins éthiques qu’opportunistes
(et surtout juridiques), mais saluons le geste qui a le mérite de prendre un peu plus à la gorge les ayatollahs de la liberté d'expression verrouillée, plus connus sous le nom de « les intolérants » ou encore : une bonne partie de la pseudo-gauche française, grisée par la mise à mort de C8 qu'elle a récemment obtenue (avec 200 licenciements au passage).
En France donc, où l'on a la collaboration administrative dans le sang, ça balise sec : des fameux et fumistes fact-checkers qui se retrouvent au chômage en passant par les journalistes courtisans (les mêmes qui ont bien accompagné la propagande d'état durant la période covid) jusqu’aux bataillons de politiciens inutiles (le point commun de ces gens étant d’être plus ou moins totalement subventionnés par l’état et plus ou moins dépendants de celui-ci).
Ces gens n'ont évidemment aucune intention de défendre votre liberté d'expression. Ils se battent pour conserver le monopole de la leur. Pour ce petit club, le débat contradictoire est un péril immédiat. La pensée contraire est systématiquement évincée des plateaux, des articles. Et, si elle y figure c'est pour mieux être stigmatisée au bulldozer, moquée ou criminalisée (« fantaisiste », « complotiste », et si ça ne suffit pas : « fasciste »). Depuis longtemps, les faits n'en sont plus vraiment ; il s'agit d'abord d'idéologie et de modelage de l'opinion publique. Soit (nouvelle cascade) ce qu'ils reprochent à Elon Musk.
Quant à la supposée ingérence d'un milliardaire dans nos affaires politiques.
C'est pas notre genre. Personne ne s’offusque de l’ingérence d’un Xavier Niel (qui a son rond de serviette à l’Elysée) ou d’un Matthieu Pigasse, qui déclare, dans
Libération, qu'il veut mettre les médias qu'il contrôle dans le combat contre l'extrême-droite (on reconnaitra son honnêteté). En France, les milliardaires achètent tout simplement les rédactions depuis des décennies, c'est plus simple comme ça. Nous n'évoquerons pas non plus le parcours magique d’Emmanuel Macron, propulsé d'inconnu à président en moins de 3 ans, suite au concours appuyé de 95% de la presse française.
Pour ma part, j’attends avec impatience que
Sandrine Rousseau respecte pour une fois ses engagements et quitte définitivement de X, en emmenant avec elle sa poignée de neuneus wokistes dans les limbes de la pensée qui tourne en rond, pour d’obscurs autres réseaux (qu’à leur tour elle voudra censurer un jour parce que la tête du patron ne lui reviendra pas). Malheureusement, comme pour ses
quatre précédentes annonces de départ du réseau en 2 ans, elle ne tiendra pas parole. Plus que toute autre Sandrine Rousseau est une enfant de Twitter, elle a construit sa notoriété sur ce réseau (avec talent et une aptitude au trolling à nulle autre pareille).
Bref, tout ceci pour réaffirmer qu'à choisir entre le réseau social d'un milliardaire américain de droite, où chacun y compris Sandrine Rousseau peut s'exprimer, et les plaintes de nos petits commissaires préfectoraux de la pensée correcte (on n'a pas entendu ce petit monde pour défendre la liberté de ceux qui ne voulaient pas être vaccinés en 2021/2022), grands démocrates devants et nervis zélés de la censure estimant que pour un débat sain et apaisé il est important d'exclure ceux qui ne sont pas d'accord aux eux, mon choix est vite fait : Poubelle verte pour les intolérants.
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Il y a 2 ans à peine je publiais un article naïf sur l'arrivée de l'IA et ChatGPT. Comme tout le monde je sentais le potentiel à la Black Mirror du bazar. Mais, dans les faits, après avoir essayé deux ou trois trucs je n’étais pas convaincu des performances et j’estimais qu’on avait dix années devant nous.
18 mois après, je dialogue au quotidien avec la machine pour la composition de mon prochain livre. Elle me fait des suggestions plus pertinentes que celles d'un éditeur et je suis à deux doigts de la prendre pour un humain (elle a déjà plus d’esprit critique et de second degré que la plupart des parisiens je croise au quotidien). Mes enfants maîtrisent plusieurs IA pour leur travail, l'organisation de leur planning, de leur loisirs. Je connais des enseignants qui s’en servent pour l’organisation de leurs cours, et développent des IA pour détecter les IA dans le travail de leurs élèves tandis que ceux-là en développent d’autres pour réadapter ces mêmes cours dans des langages leur convenant mieux. Mon boulot, lui, est directement impacté (paf, licenciement économique).
Je pensais qu'on en arriverait là mais je n'imaginais pas une telle rapidité et une telle fluidité des IA, et ce n’est que le début. C'est l’ équivalent de la révolution du web sur le monde du travail et de la consommation mais en a accéléré (on a bien eu 15 ans pour que notre paysage quotidien soit globalement changé par Internet (avec tous les vices cachés : la dématérialisation des services publics étant devenu un prérequis "écologique" de nombreuses administrations justifiant des coupes budgétaires, et paradoxalement une dégradation des services). Ce qui se passe avec l'IA est du même ordre mais s'étend bien plus vite.
Quand je vois nos piteux et incompétents politiques se réjouir de l’instauration d’un temps de travail gratuit conditionnant le maintien du RSA (on appelle ça l’esclavagisme en ancien français), je me dis qu’ils n’ont clairement pas la conscience de la grosse baffe qui nous arrive dans la gueule. Ca va être un cataclysme, spécialement en France où l'on a clairement opté pour une société de services, de jobs du tertiaire derrière un ordinateur, de longs cursus universitaires aux utilités réduites à zéro en un prompt. Tout ça va exploser dans les 5 ans, même pas le temps d'une génération. De l’architecture au codage, en passant par l’expert comptable ou la secrétaire de direction : des millions de gens vont se retrouver sur le carreau avec un déclassement supplémentaire de la France déjà en slip (on ne fabrique plus rien, on vit technologiquement au crochet des autres et on croule sous des dettes dont on ne sait d'ailleurs même à qui elles appartiennent).
C’est une révolution industrielle inversée : 1 / nous n'avons déjà plus d'industrie 2 / nous ne pourrons même plus faire semblant de servir à quelque chose. Heureusement il nous reste la Tour Eiffel, le souvenir des JO et la Côte d'azur, hein ?
Je n’ai pas de conclusion à ce petit billet d’humeur, c’est inéluctable. Ca va être un massacre social (et donc l’opportunité d’une renaissance …parce qu’on va se retrouver avec beaucoup, beaucoup, de temps libre).
Dans ce bordel, celui qui sait faire quelque chose de ses dix doigts pour subvenir aux besoins basiques de l’espèce va prendre de l’avance sur les autres.
La nouvelle qu'on n'attendait plus tombe en fin de journée : Jean-Marie Le Pen est mort à 96 ans.
Mélancolie manager par essence, son nom ayant tellement marqué mon enfance, égoïstement c'est à un passé qui s'estompe un peu plus auquel j'ai pensé et dont l'épouvantail Le Pen aura été un des marqueurs au même titre que Bernard Tapie, le paquet de Marlboro à 6 francs et Michael Jackson.
Je resterai toujours fasciné par la haine. Ici envers un homme du quatrième âge qui, en soixante-dix ans de carrière politique, n'a jamais atteint le pouvoir suprême, n'a jamais été ne serait-ce qu'à proximité de celui-ci. Qui ne l'a d'ailleurs jamais voulu (il n'aurait pas agi de la sorte, à répétition, dans les médias). Qui n'a plus aucune influence concrète depuis quinze ans et qui n'en aurait jamais eu aucune si les socialistes, en naufrage programmatique, n'en avaient pas fait leur méchant favori depuis les années 80 (feignants, ils n'ont fait aucune mise à jour depuis).
On lui reproche des mots, des phrases de merde, soit l'équivalent de la routine quotidienne de la plupart des élus LFI aujourd'hui (s'il y a un héritier direct dans la forme outrancière de Le Pen, c'est Mélenchon, et je méprise Mélenchon aujourd'hui pour les mêmes raisons que je méprisais Le Pen hier).
Par une facétie de l'histoire, ce décès tombe le jour de l'anniversaire (et l'escamotage opportun pour certains, ils se reconnaîtront) des dix ans de l'attentat contre Charlie Hebdo et de ses victimes… assassinées pour des mots (et des dessins). Comme quoi, on a beau être rigoureusement au même endroit à dix ans d'écart, les appels à la liberté d'expression et les « vous n'aurez pas ma haine » restent plus que jamais à géographie variable, selon de quel côté du front républicain tu te trouves.
Étrangement, cet apéro de la mort en plein air avec appels festifs au meurtre dans l'impunité générale (
« Marine, t'es la prochaine ! »), alors que la veille, sur ordre de Bruno Retailleau, des centaines de CRS ont mis
la pression sur trois pauvres tracteurs de la Coordination rurale qui tentaient de rallier Paris pour alerter sur le drame des agriculteurs, convoque d'autres images du passé, et cette anecdote que je vous livre ici. Peut-être le point de départ de mon expérience politique.
1988, école de graphisme, Paris. Un des profs de dessin organise un scrutin entre élèves juste avant les élections présidentielles. Mitterrand fait un carton chez les étudiants : quelque chose comme 300 voix sur 301. Et le dépouillement terminé, on découvre qu'il y a un vote pour Le Pen. Juste un. Une bonne partie des élèves ont alors plongé dans une colère irrationnelle et ont cherché à savoir qui avait pu, quel raciste avait osé, voter Le Pen, prenant à partie tout le monde dans une ambiance de tribunal, en appelant à la délation du fasciste caché dans nos rangs.
Je précise : 1/ que ce n'était pas moi (mais que limite ça m'aurait donné envie). 2/ qu'il n'y avait strictement aucune diversité dans les élèves. Nous n'étions que des blancs urbains privilégiés, avec des parents à revenus confortables, qualifiables de CSP+. Je n'ai pas compris à ce moment-là de quoi était fait Le Pen ni qui il était vraiment (je me contrefichais du cirque politique à l'époque), mais j'ai saisi de quelle étoffe étaient faits certains de ses nobles opposants.
Le futur n'a pas infirmé cette intuition.
Dans ce n'importe quoi aux effluves de shit et de 8.6, certains de mon ancienne classe dansent probablement ce soir Place de la République. Comprennent-ils qu'avec la fin du grand méchant loup c'est aussi leur petit monde de probabilité morale et de supériorité intellectuelle, sur fond d'intolérance et de bêtise crasse, qui s'efface encore un peu plus ?
Probablement pas, mais bonne fête quand même les gars.
6 mois après sa ratatouille aux élections européennes et législatives, Macron au bout du rouleau de PQ tire la dernière feuille et remet en orbite le symbole ultime de tout ce qui est sclérosé, malsain et inutile dans cette classe politique sourde et dépassée, à l'opposé des votes exprimés (à répétition) par les Français. Le gouvernement Barnier n'ayant finalement même pas atteint l'hiver, c'est François Bayrou (bon a rien surmédiatisé grenouillant à tous les postes depuis quatre décennies) qui est passé de l'emploi fictif à l'emploi hautement temporaire de Premier ministre.
Ce Bayrou donc, non content du pire démarrage à Matignon médiatiquement recensé, crache à la gueule de la populace à la veille de Noël son
"nouveau" gouvernement "resserré": comprendre la reconduction du même gouvernement pachydermique d'incompétents avec le rajout de quelques raclures. Digne du casting d'un
Expendables 12 : on retrouve dans cette nouvelle équipe de bras cassés, le fond de cuve dont plus personne ne veut de Barcelone à l'Essonne, Manuel Valls, mais aussi Elisabeth (49.3 le matin, midi et soir) Borne à l'éducation et Gérald "Ca va bien se passer" Darmanin à la justice (et pourquoi pas Sarkozy secrétaire d'Etat délégué à la lutte contre la corruption ai-je envie de proposer ?).
Il y a à peine 1 an (soit 3 gouvernements et 99 nominations de ministres de cela, j'ai compté), j'écrivais sur le blog ma lassitude à l'arrivée du gouvernement Attal : "
Ils veulent du pain et une vie décente ? Donnez leur des ministres à la con" Que titrer ici ? : "Retour vers le passé", "Anatomie d'une chute", "en route vers la tutelle du FMI le pied sur l'accélérateur en appuyant sur le klaxon" ? À vrai dire, je suis comme les Français (pour une fois) : je m'en fous. La messe est dite. Ca ne tiendra pas bien longtemps. Ils seront déjà oubliés avant même qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive. Ce pouvoir n'avance pas, il creuse sa tombe.
Seule satisfaction pour cette dernière partie de la croisière du Titanic : constater que
les castors se seront vraiment faits entuber jusqu'au bout du bout. (Même s'ils assurent de leur contribution passionnée la reconduction tacite de ce grand bal des médiocres).
Une très vague satisfaction car nous sommes sur le même bateau. Passez de bonnes fêtes et commencez à vous rapprocher des canots de sauvetage. Il n'y en aura pas pour tout le monde.

C’est toujours émouvant les tribunes de quotidiens (sous perfusion publique), d’organisations humanistes (à humanité variable), influenceurs du pipeau ou leaders cooptés de la pensée correcte, pour justifier avec emphase et la conviction du rebelle guévariste, les comportements les plus moutonniers et dignes d’un enfant de quatre ans vexé de ne pas avoir pu se resservir une sixième fois de mousse au chocolat à un buffet qu’il pensait à volonté.
Depuis la nuit du 5 novembre 2024, la dernière mode du camp du bien est de publier sur le réseau social X (ex Twitter) de longs messages solennels, et d’un premier degré déconcertant, pour annoncer son départ de X afin de poursuivre son rêve bleu de la vérité officielle sur d’autres plateformes.
Depuis son rachat en 2023 par le patron de Tesla et SpaceX : Elon Musk, X serait pour devenu pour nos révolutionnaires du Boulevard St-Germain un réseau de "haine" (ça revient dans chaque tribune). Ce qu’ils appellent "haine" est en fait le plus souvent du débat contradictoire argumenté de faits et l’apparition des "notes de communauté" qui corrigent, chiffres et sources à l’appui, les affirmations approximatives (ou opinions travesties en information) qu’ils pouvaient quotidiennement démouler jusque-là sur X comme ils le font déjà partout ailleurs.
La réalité ne te plaît pas : annule la réalité !
Si une partie de la gauche quitte X aujourd’hui ce n’est pas tant que X serait une menace pour la démocratie ou l'information (1) mais bien que, sur le terrain numérique aussi, elle digère mal la réalité ambiante et en premier lieu
la réélection de Trump (aux accointances assumées avec Musk). Cette victoire était réellement inattendue pour nos grandes âmes retranchées à 4000kms des Etats-Unis, à crier "bou les fachos !" en long en large en travers pour seule "information". Ils ont refusé de voir les signes, pourtant nombreux, qui annonçaient sur X, mais partout ailleurs sur le terrain, la déconfiture démocrate (et plus précisément woke) aux élections US.
Pour les autophilosophes des lumières 2.0 quitter X n’est pas une question de liberté d’expression, ni même un geste d’émancipation, mais bien le réflexe apeuré de survie de leur petit monde de certitudes. Quitter X (pour BlueSky la nouvelle terre promise numérique de la gauche gentille) c’est acter que la bataille est perdue, tout en se persuadant de l’inverse avec des tartines de mots.
Exemple récent : le récent article de Carine Fouteau, présidente et directrice de publication de Mediapart qui annonce, à son tour, son départ d’un réseau "fasciste" ("hitlérien" eût plus nuancé). Je ne vais pas taper sur Médiapart, ce ne sont pas les pires et ils ont un business-model plutôt bien senti (retraités / Bac+12 en socio / gauche urbaine CSP+) qui leur permettrait même de fonctionner juste avec une présence Minitel, mais je vous invite quand même à lire
le billet. Chaque ligne est un concentré de mauvaise foi avec des perles du type
Nous refusons plus que jamais l’entre-soi : la bulle, aujourd’hui, c’est X explicitant sans le vouloir l'élitisme qui sous-tend cet exil de la pensée correcte. Tout réseau social est une bulle, mais il est pour le moins curieux de prétendre agir contre l’entre-soi en reproduisant la définition même de ce qu’est l’entre-soi.
Magnanime la présidente de Médiapart laisse le libre-arbitre aux journalistes de la rédaction de rester ou pas à titre personnel sur X. Bonjour l’ambiance à la machine à café de Médiapart : "- Ca va Bruno, pas trop serré du moule-boules de toujours poster chez les fascistes ?"
En attendant l'interdiction de X (au nom de la liberté hein ?)
L’autre soir, à un vernissage dans le marais, coeur en décrépitude du boboland parisien, je rencontrais un peintre américain démocrate, me montrant son travail sur sa page Bluesky. Lui aussi me sort, alors l’argumentaire générique, primaire dirais-je : "- J’ai quitté Twitter, parce que Bluesky c’est formidable. C'est comme Twitter mais sans les fachos !". Le démocrate a donc une conception d’un réseau sain, idéologiquement purifié selon ses critères, fondé sur le principe du ghetto. Que ce propos me soit tenu dans ce quartier, dans un milieu artistique, parmi des gens dont je peux assurer qu’ils s’identifient tous de gauche, qui sont tous multi propriétaires avec des revenus moyens (le plus souvent non-corrélés au travail) minimum trois ou quatre fois supérieur au reste des français, m’apparaît soudain d’une cohérence parfaite.
Cette pseudo gauche-là recommence sur les réseaux sociaux ce qu’elle a accompli dans les centres villes en les transformant en zone sécurisée pour bourgeoisie éclairée (servie h24 par du coursier Uber sans papier). Elle s’enferme en excluant tout ce qui ne pense pas comme elle, et elle le fait au nom du "vivre ensemble".
Derrière les positionnements d’autorité morale et/ou un antifascisme de routine (vidé de tout sens à force d’être délayé à toutes les sauces depuis deux décennies), la migration sur BlueSky c’est la gentrification des centres villes appliquée aux réseaux sociaux.
Face à une réalité qui les effraie, le réflexe de nos autophilosophes des lumières 2.0 est de se regrouper entre gens de mêmes valeurs dans un entre-soi confortable (coucou Médiapart), un havre féerique où l’autoproclamé détenteur du savoir autorisé peut étaler sa noblesse d'âme sans prendre le risque d'être souillé par les graisseuses vociférations d'une contradiction populaire qu’au fond il méprise, hier comme aujourd’hui sauf qu'aujourd'hui il appelle ça "un climat haineux".
Souvent au bal masqué des idées, les progressistes cachent les spécimens les plus réactionnaires du marché.
(1) Etrangement, entre 2020 et 2022, la censure concrète sur les principaux réseaux sociaux de tout post s’interrogeant sur l’efficacité de vaccins magiques sortis de nulle part ou critiquant l’application d'un pass discriminant la population (française pourtant) ne furent l’objet d’aucune poignante tribune de la part de nos êtres "éveillés". Médiapart a même purement et simplement fermé le blog de Laurent Mucchielli qu'elle hébergeait car il contrevenait à la propagande vaccinolatre. Quant à la rancoeur contre les milliardaires de nos séparatistes anticapitalistes du clic, elle ne s’applique bizarrement pas à Mark Zuckerberg et son tentaculaire réseau Meta.
Reprenons doucement le chemin de ce blog après cet été de confinement olympique avec électeurs tenus en liesse (avec lequel nous avons pris nos distances réglementaires de sécurité) et le feuilleton médiaticopolitique de la nomination sans cesse repoussée d'un nouveau gouvernement.
Epilogue (provisoire) du pataquès des législatives anticipées : au bout de 51 jours, Michel Barnier est (enfin) nommé Premier ministre. Le 3e de l'année, ça sent pas le déclin ça ?
On ne va pas se mentir : cette promotion sur le retour c’est un plaisir coupable. Avant toute analyse, je me suis délecté des larmes du gauchistan sur X, un peu rageux de s’être "fait voler" le résultat d’une élection qu’ils n’ont jamais gagné ailleurs que dans leurs fantasmes. Lucie Castets peut replier le barnum socdem au stand de l'huma, empocher ses 9000 euros, elle ne reviendra pas pour un troisième mois de shadow cabinet de la révolution inclusive.
C’est donc un LR (au centre du bloc de droite, disparate mais néanmoins majoritaire à l’assemblée) qui fera l'interim à Matignon avant la prochaine dissolution (ou démission... j'en vois qui trépignent, calme-toi Edouard).
Désolé pour les fanzouzes NFP, c'est fini : croire aux vertus sur le long terme d'un barrage improbable entre gens incompatibles, quand on est minoritaire dans l’opinion sur toutes les thématiques qu’on agite, ce n'est pas une stratégie politique viable.
Néanmoins avec la nomination de ce Barnier compatible multi-droites et servile Yes Man du "grand désir d’Europe" (des peuples qui se prononcent régulièrement contre), on y voit plus clair dans la "pensée complexe" de Macron.
Ce nouveau gouvernement de l'ancien monde n'aura qu'une fonction : rassurer vaguement les marchés, retarder le couperet de la dégradation de la note française (3000 milliards de dettes ça commence à faire bobo), prendre la charge quand le coup de massue budgétaire va tomber ...avec une mise sous tutelle en embuscade (de la France, pas de Barnier). C'est probablement la raison pour laquelle un gouvernement NFP n'a même pas été testé : on ne passait pas l’été.
Ne vous méprenez pas : j’aurais préféré qu’un gouvernement NFP se constitue au plus vite. 1 / C'était légitime sur le papier 2 / on en serait possiblement déjà débarrassé.
Mais l’enfant roi a choisi. (ça doit quand même faire mal au cul des castors de voter à répétition pour lui, mais je les connais : ils recommenceront pareil)
Barnier, 73 ans, pas d'ambition électorale (ça au moins ça nous change), se fout de la pression : celui qui se définit comme "patriote et européen" (What the fuque ?) appliquera le traitement de choc de l’austérité sans moufeter avec, j'imagine, quelques concessions programmatiques au RN pour éviter la censure. A voir d'ailleurs comment le RN va se démarquer de cette politique économique (qui ne répond pas à l’attente d’une bonne partie de ses électeurs…).
A moins qu’un mouvement social de grande ampleur chamboule tout d’ici là : préparez-vous à un hiver rigoureux.
Et joyeux noël.
(update : 05.12.2024 : Finalement winter is not coming. Le gouvernement Barnier n’aura pas duré un automne, sans même atteindre noël. Victime de son autisme, Barnier sombre le 4 décembre sous la motion de censure déposée par LFI suite au désormais traditionnel passage au 49.3 du budget de la sécurité sociale par le premier ministre. Quelle surprise. On y croyait tellement. C’était pourtant la recette gagnante pour Macron : Une dissolution d'enfant véxé, du branlotage cynique de front républicain entre deux tours pour finalement s’asseoir sur le résultat des urnes et trahir, encore et encore, les deux tiers des français. Depuis on découvre que Macron et ses ministres ont menti sur l'état des finances, se félicitent d'un budget merdique qui taxe à tout va les Français, jusqu’à leurs bouteilles d’eau, sans rien toucher aux abyssales dépenses structurelles, et plongera tôt ou tard ce pays dans une banqueroute biblique, insulter les oppositions qui ont le pouvoir de vie ou de mort sur les textes de loi… Non vraiment on se demande comment notre stratège national, le "Mozart de la finance" a encore pu se planter ainsi... à croire qu'au fond il ne sait pas lire son solfège.)


Quoi qu'on puisse penser de lui, on ne va pas bouder son plaisir. Tout aura été engagé contre lui : rouleau compresseur médiatique, poursuite judiciaires, tentatives d’assassinat, comparaisons à Hitler, prédictions de Nostradamus, la victoire de Donald Trump à l’élection américaine au terme d’une campagne folle est un uppercut de magnitude 10 sur l’échelle de la baffe pour le camp autoproclamé du bien et ses médias affiliés (c’est à dire presque tous).
Malgré toutes les intimidations médiatiques, le peuple américain a choisi. Donald Trump est confortablement élu à la présidence des Etats-Unis.
À la grande déprime des éditorialistes du « progrès », la victoire du « menaçant », « dangereux », « incontrôlable » du « populiste » Trump aux « outrances » et aux « dérives vulgaires » est écrasante. Il gagne les grands électeurs, le vote populaire, le Sénat et la chambre.
Je ne suis pas fan du gars mais il a fait une campagne exceptionnelle et il est plus charpenté que la candidate sortie du chapeau en face (nous y reviendrons). Trump ne jouera pas contre son camp et les intérêts américains seront bien défendus (c’est ce qu’un électeur est en droit de demander à un président). Il n’y a bien que dans des pays psychologiquement fragiles comme La France que l’on est capable de voter à répétition pour des gens que l’on sait pertinemment pervers et nocifs pour « faire barrage » à une terreur fantasmée.
Exceptés quelques points bleus qui surnagent sur la carte des comtés des Etats-unis, et correspondent aux grandes villes et banlieues cossues, l’intégralité du territoire est rouge, à l’image de la carte des communes de France intégralement bleue (sauf Paris et grandes villes) au lendemain du premier tour des législatives anticipées de juin 2024 (voir en bas d'article).
N'ayant pas mis les pieds aux USA depuis des années, je ne vais pas analyser les raisons succès de Trump. En revanche, pour avoir suivi la campagne présidentielle sur les chaines américaines dans la foulée des campagnes européennes et législatives dans les médias français, j‘ai observé que la ligne de front de cette aristocratie du bon vote (un vote de classe ni plus ni moins) est rigoureusement la même ici et là-bas. Sur un fond de mépris des ouvriers, des non diplômés et d’instrumentalisation du vote communautaire, ils ont utilisé les mêmes techniques et la même rhétorique, avec le sempiternel chantage au fascisme. Certes les configurations sont différentes, les règles de financement aussi, Bardella n’est pas Trump etc. mais cette uniformisation transatlantique d’un discours qui non seulement interdit l’observation du réel, mais ne fonctionne qu’en opposition et quasiment jamais en proposition, est une nouveauté.
Camouflet supplémentaire. A mesure qu’on découvre que les votes des minorités plébiscitent aussi Trump, il apparait que non seulement le « camp du bien » a perdu, mais qu’il a perdu précisément à cause de sa ligne stratégique (wokiste). Les américains voulaient parler hausse des salaires et contrôle de l’immigration, les démocrates leur ont parlé fascisme à nos portes et fluidité du genre.
Vu de France, et échaudé par l’efficacité d’un énième front républicain des castors en juin, je m’interrogeais sur la résistance des américains au rouleau compresseur média. J’avais tort. Les médias mainstream sont de moins en moins regardés et peu lus. Les américains se laissent moins berner par le grand chantage intellectuel.
Quels que soient leur bord politique, ils sont aussi plus attachés à la liberté individuelle et à la liberté d’expression, ce qui n’est clairement pas le cas en France où on criminalise des idées, où l’expression même d’une pensée divergente peut être censurée, ou vous envoyer en prison, dans la bienveillance générale. Ca crée un « mindset » comme on dit qui ne permet d’ailleurs toujours pas à nos éditorialistes locaux d’analyser objectivement le résultat des élections américaines, tout discours étant précédé d’un « maaieeeeeuu Trump il est fasciste » qui court-circuite toute réflexion. Les mêmes ayant perdu la bataille geignent d'ailleurs aujourd’hui « ouin ouin c’est parce que les américains ne sont pas prêts à élire une femme, noire qui plus est. Les américains sont racistes et sexistes ». Comme si la défaite de Kamala Harris n’avait pas, aussi, un peu à voir avec sa nullité crasse dans cette campagne et plus en amont à son poste de vice-présidente (là non plus, Harris c'est pas Obama). Un poste de VP au sujet duquel, au regard de sa navrante prestation durant quatre ans, on peut se demander s’il ne lui pas été accordé en premier lieu parce qu’elle était noire et femme (mais là, astuce, ce ne serait pas du racisme puisque ça vient du camp du bien).
Quelle tristesse que nos journalistes français ne puissent pas voter à l’élection d’un pays auquel ils ne comprendront jamais rien. Le pilonnage d'un mépris aveugle c’est leur force au quotidien, c’est aussi ce qui les décrédibilise à la longue.
Le contrecoup immédiat de ce résultat, c’est qu’avec notre démocratie (pour le coup non respectée), et une classe politique parasitaire et sans vista autre que la soumission à l’Europe (de droite à gauche) la France apparait plus que jamais poussiéreuse. Nous glissons sans voix politique crédible dans le fond de l'évier de ce gouvernement fantoche qui, en attendant de faire défaut sur une dette de milliers de millards, n’a que la perspective de ruiner encore plus l’économie nationale, taxer les Français à 90% et d’abandonner à la misère et la violence les restes d’un pays dont il nous est rabâché qu’il faut avoir honte.

Encore un malheureux fait-divers comme l’on dit pudiquement en détournant les yeux. Le meurtrier de Philippine, étudiante de 19 ans disparue vendredi dernier à Paris et dont le corps a été retrouvé le lendemain par ses amis dans le bois de Boulogne, a été intercepté Mardi à la frontière suisse.
Si ce n’était pas horrible ça tiendrait du gag de répétition : Le "présumé innocent" est un marocain sous OQTF depuis dix ans, déjà arrêté pour viol et condamné à sept ans de prison. La peine prévue est normalement de quinze, il a été relâché au bout de cinq.
Toutes mes pensées à la famille et à ses proches.
Cette gamine, comme Lola, presque deux ans jour pour jour, pas loin de là, ça pourrait être ma fille.
Je ne vais pas m’attarder sur la question de la gestion calamiteuse des clandestins qui n’est qu’une partie de la déliquescence coupable de l’état, sinon je vais devenir colère et ça va finir en ban.
La pointe du dégout ici, c’est encore et toujours les leçons de morale d’une partie de la gauche Titanic.
Aussitôt le profil du suspect connu, Sandrine Rousseau, la cheftaine politique des turbo foldingues, récupérait préventivement le meurtre afin de s’indigner que d’autres le fassent et
menaçait sur X :
Philippine a été sauvagement assassinée. La personne arrêtée est marocaine sous OQTF. Ce féminicide mérite d’être jugé et puni sévèrement. L’ext-droite va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe. Nous sommes plus forts que cette récupération. #NoPassaran
On reconnait facilement ces donneurs de leçons, pour qui dire qu’il fait un peu frisquet pour un mois de septembre suffit déjà à vous classer dans le camp des réactionnaires. Ce sont les mêmes qui passent les deux tiers de leur temps d’antenne à se faire les opportunistes portes drapeaux des victimes et des opprimés qui répondent aux seuls critères (de genre ou ethnique) qui leur conviennent ou à assimiler tous les hommes à des violeurs et des assassins (là bizarrement la généralisation ne les gène pas, c'est même une ligne
assumée).
A l'époque de Lola, je ne voulais pas contribuer à la colère.
Pas une semaine depuis, pas une journée bientôt, sans des crimes de la sorte, toujours sur la même logique. Des gens déjà condamnés, des gens qui ne respectent plus rien, des gens qui conduisent sans permis, des récidivistes qui ne passent même plus par la case prison, d’autres qui n’ont rien à foutre sur le territoire depuis des années, qui massacrent de plus en plus décontractés, au couteau, à la pioche, à la mini-moto, au hasard de leurs pérégrinations des citoyens.
Les proches, les gens émus, la famille même, tous et toutes sont sommé-e-s de bien fermer leur gueule parce que ce serait d’extrême droite que de se plaindre que la sécurité du pays bascule parce que l’Etat a failli à ses obligations.
Bizarrement pour taper sur la gueule de gilets jaunes ou criminaliser des tweets, là il est présent l’état.
J’en veux à ces gouvernements successifs, jetables et à jeter, qui sifflotent sur le volcan,
tout fiers d'être "nommés" (à grand frais), en attendant, en bas, qu’on finisse tous par s’entretuer. C’est la perspective à moyen terme si eux continuent à ne rien faire et que nous continuons à nous draper dans la tristesse, un silence limite honteux, les marches blanches, les "vous n'aurez pas ma haine" et autres "plus jamais ça" alors que c'est tous les jours ça.
Bon j'avoue je me suis planté, j'avais sous estimé un paramètre :
Macron est plus malin que les Français.
Parti de rien (Hollande) pour faire de la merde et finalement en sortir gagnant et redonner Matignon à pas grand-chose (une coalition PS / LR / Ensemble avec une poignée de verts pour l'assaisonnement), j’aurais pas misé un centime dessus.
Le résultat du second tour des législatives anticipées est donc une surprise, surtout si on le compare aux résultats des deux derniers scrutins du mois dernier (je n’arrive même pas à croire à la phrase que je viens d’écrire).
Résultats en nombre de sièges (officiels)
NFP 182 sièges
Ensemble 163 sièges
RN (LR/RN) 143 sièges
LR 68 sièges
DVG 11 sièges
Nombre de voix (officiels)
RN 10,1 M 32%
NFP 7,4 M 25%
Ensemble 6,5M. 23%
3 blocs. Sur fond de spasme anti nazi collectif, avec la mise en branle de la machinerie des coalitions politiques possibles entre ennemis, malgré une France à droite, le nouveau front foutraque arrive en tête et les castors de tous poils auront permis la reconductions des principaux barons de la macronie d'Elisabeth - 49.3 - Borne à Gérald - Ca va bien se passer - Darmanin, avec au passage l’élection ou la reconduction de quelques belles crevures sur les bancs de l’assemblée. Dans le détail, c'est du puzzle. Ce fameux bloc en tête étant lui-même scindé en trois (voir graphique en bas). La dernière fois que j'ai zappé sur BFM, quelques minutes après les résultats, les LFI étaient déjà entrain de s'engueuler sur la couleur à donner sur la suite des évènements. Spoiler : ce sera sans eux.
Le RN n’était pas prêt pour cette bataille anticipée-là et s’en sort "juste" en augmentant de 50% son nombre de sièges à l’assemblée, en mode confort : dans l’opposition, puisque personne ne veut s’allier avec eux. Un résultat loin des pronostics, mais le parti est le premier à réunir sur son seul nom autant d’élus. (Ils étaient 9 en 2012).
Grâce à l'édition 2024 de la castoramaparade, Macron le perdant sort donc gagnant de cette élection, sauvant un nombre de sièges conséquents, et pourra, sauf nouvelle surprise, poursuivre la même politique autour d’un coalition qui ira du PS à LR (qui fait un bon score aussi), avec quelques mesures sociétales pour faire passer la pilule aux cocus qui auront reconduit le statu quo pour un tour de manège supplémentaire.
Et ce serait là le scénario le moins pire.
Parce que...
Si le chaos à l’assemblée se poursuit à l’image de ce qui s’est passé les derniers mois mais puissance dix (tout est objectivement réuni pour depuis dimanche 20h), alors là nous entrerons dans une période de fragilité de régime et donc d'incertitudes économiques d’ampleur biblique (et la menace du "péril fasssise" ce sera du pipi de chat en comparaison des conséquences au quotidien pour les Français).
En résumé. Des perdants qui devaient gagner, des gagnants qui ont déjà perdu et celui que tout le monde déteste, à deux doigts de la démission il y a une semaine, qui revient au centre du game. A défaut de connaître les Français, il a une bonne connaissance de nos réflexes conditionnés.
Profitez bien de vos vacances, ça va secouer à la rentrée.
J'en ai vu de la bassesse de politicards en 20 ans mais depuis dimanche soir on est sur une grosse édition "festival d'été du barrage".
Résumons. Après l’annonce de la dissolution par Macron, pendant trois semaines presse et politiques ont encouragé les Français à voter, massivement.
Ce qu’ils ont fait.
Dimanche 30 juin, un record de participation au premier tour d’une législative est atteint et le RN défonce son score record (au passage, pour la deuxième fois en trois semaines).
On pouvait penser : bon là c’est plié. C’était sans compter sur la CPDGQSTMQV, la « Collective parisienne des gens qui savent tout mieux que vous ».
Vous n’avez pas bien voté les Français et il va falloir tordre la réalité de dimanche une fois de plus pour vous faire rentrer dans les clous du consensus progressiste (qui n’est au fond qu’un conservatisme sous costume de clowns).
D’un côté, la presse de gauche, dans son très large spectre, se met en ordre de bataille et pond des Unes hilarantes entre l’appel du 18 juin et le Gorafi. Elle ne sait à peu près plus faire que ça.
Libé et l’Huma réussissent l’exploit sans se concerter de sortir
la même Une le même jour. La pensée de ce camp se réduit désormais à quelques de spams de survie en période électorale, les sortant du coma cérébral sous perfusion d’aides publiques dans lequel ils végètent le reste du temps pour le confort moral de quelques fans.
De l’autre côté, les politiques. Nupesv2 et macronistes en déshérence bricolent une opportuniste coalition des losers. A gauche, on retrouve au NFP la fin de trainée de comète de l'alliage de socdem et d'artisans du chaos avec une pointe d'écolos (qui ne représentent plus rien hors de quelques centres urbains où il n'y a pas un arbre). A droite, des macronistes sans principe appellent à voter pour ceux qu’ils haïssent. Les ennemis d’hier sont les meilleurs
copains de la semaine. Bien comprendre que si la gauche s’était trouvée en tête, le barrage « républicain » des macronistes aurait été monté contre le NFP et non contre le RN.
Comme dans un épisode des Simpsons, toute honte bue sans peur du ridicule, tous se mobilisent de « la gauche de la créolisation » à « la macronie de l’uberisation », pour reprendre
les mots de Laurent Ozon, et s’unissent pour quelques jours dans la contre-attaque finale à base de barrage contre les Français (enfin les fachos et les racistes, dans leur esprit c'est idem).
Comme souvent les insoumis se soumettent et, après avoir appelé à les combattre coûte que coûte, les macronistes leur font la bise. Après avoir gueulé pendant des mois contre les VSS et dénoncer les éborgnements au LBD, voilà les insoumis qui appellent
à voter Gerald Darmanin dans sa circonscription. Les bras m’en tombent. La version de Bompard, en bad boy body buildé, Sébastien Delogu, déclare qu’il préfère voter Elisabeth - 29 49.3 - Borne que RN. Ces gens sont politiquement discrédités.
C’est aussi le retour de la gauche molle et de ses magouilles locales au cas par cas, je leur fais confiance, ça devrait être un travail de professionnels.
L’accord désistement/consignes e entre ces blocs est finalement assez logique. Leur popularité est essentiellement dans les grandes villes, ou par ailleurs ont lieu les seuls vagues rassemblements « contre l’extreme-droite ». Ce second tour est, encore plus que le premier, un match Paris / province.
A titre personnel, je n’ai même pas à voter : j’ai du PS face à du Macron. Soit les deux faces de la même pièce, avec juste un slogan programmatique sur l’affiche de gauche faire barrage à l’extreme droite alors que le candidat RN a été pulvérisé dès le premier tour !
Il en va de la survie de la gauche dans son état actuel. S'ils n'avaient plus de barrages à construire, ils n’existeraient plus. Dès lors, dès que l’on agite de « la menace RN » avec un gros coup de pouce des ectoplasmes Renaissance, et d’une bonne partie des relais médias (j’ai entendu Gilles Bouleau au 20h de TF1 parler de « péril » en évoquant la perspective du RN à Matignon. Curieux choix de terme de la part d’un journaliste censé être objectif) et ça repart pour un tour. Sans garantie de succès toutefois. On l’a vu sur les deux derniers scrutins.
Tout ceci rappelle évident les mois précédents le référendum de 2005 où l’hypothèse d’un refus du Oui était éradiquée du champ des possibles médiatiques, alors que tous les signes sur le terrain indiquaient que le Non l’empoterait. L’ordre des choses progressistes était tel pendant la campagne qu’après la déroute du résultat, et ce refus clair des Français, le traité sera passé de force trois ans après.
Nous assistons ici à ce processus accéléré en une semaine. Une tentative de coup d’état des pseudos élites sur le peuple (qu'elles considèrent débile et non instruit).
Mais il y a deux tours.
Les électeurs ont peut-être encore trois neurones et une colonne vertébrale, qu’ils soient de gauche ou de droite. Se laisseront-ils emporter par ces méthodes qui ont contribué au désamour des politiques et à la montée en puissance du RN ? Des alliances contre nature qui sont à la fois un mépris des Français et la garantie d’une situation merdique à l’assemblée.

J’avais tout prévu pour une soirée électorale réussie : Pop Corn, Champomy, Passeport et pancarte "
No Pasaran !". Et si j’avais à peu près le bon pronostic pour ce premier tour des législatives, le spectacle télévisé post-résultats de dimanche soir me laisse un sale goût dans la bouche.
Les résultats :
RN 33%
NFP 28%
Les macronistes : 20%
LR : 6,7%
Leçon 1 : Le vote RN est massif, premier chez les 35-55 ans, renforce la dynamique des européennes. C'est le vote populaire. On peut être révolté ou pas, c’est un fait. De plus avec cette forte mobilisation (67%), les abstentionnistes ne sont plus le fameux "premier parti de France". La majorité absolue pour le RN est désormais envisageable.
Leçon 2 : Macron passe enfin pour ce qu’il est aux yeux du plus grand nombre : un sale type doublé d’un stratège de Prisunic.
Leçon 3 : avec le NFP, nous avons la démonstration que la gauche groupée, d'un bout à l'autre, dans ce pays c’est 30%.
On pourrait refaire le match du pourquoi de ce désamour, depuis dix ans
j'en ai souvent parlé : de la trahison d’Hollande dès les premiers jours de son quinquennat jusqu’aux drapeaux palestiniens dans les rassemblements de Mélenchon, en passant par les délires woke au quotidien ultra segmentaire et son hors-sol culturel, c'est désormais un carnaval du portenawak déconnecté des attentes des Français.
Il y a une "vibe" claire dans ce pays, elle est à droite : défense de l’individu, refus du laxisme face à la délinquance, volonté d’un contrôle plus ferme de l’immigration et baisse du coût de la vie.
La vibe aurait pu être à gauche, elle pourra le redevenir mais pas sur les bases actuelles. Le reset n’a toujours pas été fait de ce côté (la preuve avec cette campagne tout sauf dans le présent, fondée sur un passé idéalisé pour dénoncer un retour fantasmé au nazisme).
Sans
aucune autocritique sur le naufrage, chacun à gauche y a cagué, de plateau en plateau télé, sur 11 millions de français en les traitant de "racistes", de "pire", de "menace" et j'en passe.
Autant le résultat était prévisible, autant je reste fasciné par la naïveté/crapulerie du monde politique et la naissance expresse, sur des alliances possibles pour le second tour au cas par cas, d’un nouveau nouveau front populaire, encore moins cohérent que l’ancien, qui irait de LFI jusqu’aux macronistes (qui les traitaient d’extrémistes dangereux il y a juste 24h). En Normandie, un LFI va se désister au profit d’Elisabeth Borne contre laquelle il a dû manifester 40 fois l’an passé. J'ai mal pour lui.
De l'autre bord, j’ai entendu un ministre parler de "future majorité de projet" dans le cadre d’un grand arc républicain. Hein ? Des mecs qui veulent sauver leur pognon s’alliant avec des gens qui veulent leur piquer ? Des républicains et des pro Hamas ? Peu après les résultats et la déculottée, Gabriel Attal annonce suspendre le décret sur
la réforme de l’assurance chômage pour acclimater les castors. En décodé ce sera repoussé à cet hiver, en revanche les prix du Gaz prendront bien une hausse de +11% au 1er juillet. Mais comment peut-on à ce point mépriser les Français chez les macronistes ? Comment les électeurs de gauche vont-ils se laisser entuber à ce point à répétition ? Ces derniers peuvent-ils imaginer une seule seconde de sortir grandi aussi bien dans les idées que politiquement de cette histoire ?
Ces petits arrangements, sur fond de consignes de vote dont out le monde se fout (voir le sondage tout en bas), se font au détriment des messages exprimés par les Français (mentionnés plus haut et pas abordés lors de la soirée électorale).
J’ai même entendu la patronne de EELV quasi en larmes ce matin sur France Inter disant qu’il faut voter contre le RN parce qu’il faudrait "s’occuper des problèmes sérieux des Français". Lesquels exactement ? L’écriture inclusive ou la couleur des pistes cyclables ?
A un moment, ce qui doit arriver doit arriver. Face à une vague, on ne colmate pas de barrage avec des bouts de sparadraps usés. Ca peut tenir, mais pas bien longtemps.
Pour mon cerveau pragmatique les fichages Covid, les Pass sanitaires, les 49.3 à gogo et l’immigration open bar, la tiers mondisation de ce pays, le laxisme face à la délinquance quotidienne et les OQTF en free style : c’est non. Je reste du côté des gens qui ont toutes les raisons légitimes d’être en colère et à qui ce petit monde politique, pourtant grand perdant d'hier soir, vient encore de cracher à la figure sur toutes les antennes.

Bref, on la croyait décédée : la NupesV2 est lancée. L'élite des partis, toute honte bue et toute dissension camouflée, prête à tout pour sauver ses sièges et ses salaires suite ces élections
législatives anticipées, s'unît autour d'un programme commun délirant à base de distribution de pognon général sans comprendre qu’en cas de majorité absolue, elle sera le bouc émissaire final du coup de massue des marchés comme Tzipras en Grèce il y a quinze ans (indice : tout avait commencé avec une histoire de Jeux Olympiques).
Au delà de son attelage improbable de gens opposés sur tout, le programme du Nouveau Front Populaire est étonnant, en direct des années 1980 : en tête l'accélération du laxisme migratoire, des régularisations à gogo, la défonce du droit de propriété et la distribution de pognon en visant « les riches » (note que les vrais riches sont déjà des champions de l’optimisation fiscale et que le coup de massue sera pris par les CSP+ qui savent lire un programme selon leurs intérêts immédiats).
Côté tambouille interne, alors que LFI ne représente que 9% des votes du 9 juin, le parti de Melenchon se retrouve avec plus de 50% des candidatures. Les mecs ont passé les deux dernières années à faire les clowns à l'assemblée et ça veut être reconduit ?
Les cadres sont des crampes, les militants ne pensent plus. Cette gauche, sous tente à oxygène le reste de l’année, ne se réveille désormais que par spasmes de survie à la perspective d’un RN à chaque échéance électorale, celle-ci est plus sérieuse. En un claquement de doigts, les agents dormants du macronisme bricolent de belles affiches (faut reconnaitre) et nous jouent Avengers End Game : la lutte finale.
Je suis fasciné par cette capacité de Reset à chaque élection. C'est le jour sans fin des castors en cercles fermés sur les centre villes assiégés par le monde réel.
Aucune auto critique sociétale (leur wokisme imbitable est un repoussoir pour neuf personnes sur dix), aucune considération au sujet des messages passés sur le contrôle de l'immigration, le niveau de violence, et une mauvaise analyse au sujet du déclassement.
C’était quoi les défilés de samedi à Paris ? Des associations, la partie de la fonction publique pas encore totalement précarisée, une surreprésentation du monde de la culture, des jeunes hors du monde du travail et quelques fils à papa de quartiers bourgeois qui vont taguer « No pasaran » sur des monuments lessivés chaque samedi par des ouvriers à 1200 balles par mois qui se tapent deux heures de RER pour ça. Je passe sur la présence des drapeaux palestiniens (faudra qu’on m’explique un jour le putain de rapport avec nos scrutins) qui au fond ne me choque que lorsque je l’oppose à la totale disparition du drapeau français des mêmes cortèges.
Ce qui fascine, que ce soit sur les affiches ou les slogans, c’est la non prise en compte sérieuse du vote ouvrier/employé/salarié. Pour eux les électeurs RN, de droite en général, sont toujours au choix des ploucs/des demeurés et des bourgeois (tous évidemment des
fachos cela va de soit) et tout est la faute à Bolloré. On note d’ailleurs à quel résultat ce boycott des chaînes en question a contribuer à les mener. On peut dire la même chose du barrage républicain : le « barrage républicain » marchant de moins en moins bien depuis trente ans, continuons à barrer ça finira bien par marcher. Et dire que ces gens, fiers de cette construction mentale (nous et les méchants) ajoutent dans leur raisonnement, sans condescendance aucune, que c’est l’absence de diplômes qui conduit à voter RN…
En même temps, ils ne vont pas résoudre en trois semaines ce qu’ils refusent de voir depuis trente ans. Ils se pensent sincèrement la solution alors qu'ils sont une bonne partie du problème. Un jour ces gens vont prendre le mur de la réalité dans la tronche. Ca va être douloureux, mais on aura de belles affiches.
Quelle émotion !
Apres les résultats des élections européennes et le score historique du RN, qui fait plus du double du second, les journalistes de BFM, Quotidien ou Mediapart semblent découvrir qu'il existe une forme de vie développée au-delà du boulevard périphérique parisien.
Les questions fusent et s'entremêlent avec des trémolos dans la voix : "Pourquoi ?" et "comment la détruire ?"
Suite à l'annonce de la dissolution par Macron le vexé, et comme à chaque déconvenue face à la réalité, mais aussi pour sauver leurs sièges dans une législative anticipée, les cadres de gauche en sont retourné d'instinct à agiter de la pensée binaire chez leurs sympathisants en faisant fi de leurs incompatibilités pour se ratatiner sur ce qu'ils savent faire : des pétitions et des leçons de morale à la France entière.
Ils se (re)lancent dans une grande quinzaine de l'antifascisme en s'appuyant sur une mythologie interne qui ne parle plus à personne hors de leur monde en vase clos (et même à l'intérieur on n'y croit plus vraiment). Le front populaire, sérieusement ?
Mais
il est déjà là. Il a voté le 9 juin.
Alors d'un coup Gaza n'existe plus, les deux ans de bordelisation systématique de l'assemblée par les députés NUPES (qui ont contribué un peu plus à écœurer la population de voir la gauche au pouvoir) n'existent plus.
On verra si ça marche, mais j'ai des doutes pour cette fois. Faudrait pas trop prendre les Français pour des cons, même si c'est un peu la base de nos gouvernances successives depuis un paquet de temps. D'autant qu'on sait comment à chaque à fois cette équation des forces autoproclamées progressistes se termine : par le vote pour Macron ou un de ses clones.
A droite, c'est à dire à minima 60% des Français, et là où se définira la couleur de la prochaine assemblée, les choses se disputent un peu plus.
Eric Ciotti, le président des LR s'est déclaré pour une alliance avec le RN et s'est immédiatement attiré les foudres de ce qui reste du parti (étant entendu que les cadres LR n'ont pas saisi qu'une large partie de la base vote déjà RN).
Là dessus Macron, celui que tout le monde déteste, laisse entendre qu'il interviendrait 3X par semaine à la télévision dans cette campagne pour... pourquoi ? On a du mal à saisir tant il est responsable par la haine qu'il suscite, à gauche au milieu et à droite, du pitoyable résultat de la liste Renaissance aux Européennes.
Je n'en peux plus des hypothèses alambiquées sur une machiavélique stratégie de sa part alors que ce type ne démontre, propos après propos qu'une seule chose : sa déconnexion complète avec la réalité de ce que vivent 99% des gens qu'il est censé défendre.
C'est un vulgaire manager toxique de supérette qui, dans la réalité du monde du travail, se serait déjà fait écarter par la maison mère suite à l'accumulation de plaintes pour harcèlement et suite à ses mauvais résultats financiers. Il ne comprend juste toujours pas pourquoi plus personne ne l'aime, et ça le rend encore plus dingue (la lucidité aurait été de démissionner). C'est en cela qu'il est dangereux (ça fait juste 7 ans que je le répète)
On se dirige donc tranquillement, à moins d'un faits-divers (tient bizarrement ça aussi ça a disparu des ondes) ou d'un attentat qui redistribuerait les cartes, vers une assemblée à l'image de celle d'aujourd'hui : avec plus de RN, plus de NUPES et moins de macronistes (et ça c'est toujours bon à prendre).
À bientôt pour le prochain épisode

Et bien quelle soirée électorale les amis ! Pas vu autant de tension depuis le psychodrame de la COCOE (seuls les vrais savent).
Quelques notes vite fait...
En préambule, on saluera la performance de Macron qui, de sa morgue, de ses 49-3 en cascade et de son ingérence médiatique à la limite du harcèlement dans cette campagne européenne, aura tout entrepris pour la perdre. Il ira jusqu'à faire disparaître dans les résultats la cause européenne qu'il était censé défendre en annonçant dans la foulée une dissolution de l'AN : chapeau l'artiste !
Ceux qui lui prêtent une quelconque visée stratégique avec l'annonce de la dissolution de l'AN sous-estiment l'égocentrisme de cet individu qui n'a jamais été élu nulle part avant qu'on lui serve la présidence sur un plateau. Le gamin est vexé, il fait donc popo sur le tapis. Son jouet du barrage républicain va lui peter à la gueule et c'est bien fait.
1er bilan : le divorce acté France du réel / Bulle parisienne.
Le RN est premier partout. Dans les départements, 94% des villes et villages, même dans des bastions historiquement de gauche, il double à Crepol... bref partout sauf à Paris et les grandes villes avec revenu moyen/hab nettement plus élevé qu'ailleurs (soit les foyers d'émission d'à peu près 100% de la classe dirigeante et médiatique).
Le vieil adage "les vieux votent RN" est faux aussi. Les +70ans votent comme les -30ans (25% RN). En revanche, le monde du travail a lui voté à 50% pour le RN (c'est ce chiffre qui devrait réellement terrifier la gauche si elle avait encore le sens du réel, au lieu de trépigner sur son tabouret en crachant "bou les messants fassisses et les sales rassisses !" sur la moitié des salariés).
2e bilan : le déni ne paye pas.
Les motivations du vote RN : pouvoir d'achat, insécurité liée à l'immigration incontrôlée. C'est pourtant clair. Mépriser le ras-le-bol général (salaires de merde, inflation et leçons de morale, insécurité, crimes impunis et à l'inverse accusations en cascade pour juste évoquer ces crimes impunis... ) pour tout miser les JO comme rebond économique (côté Macron) et l'écriture inclusive comme progres social (à gauche) n'est pas une stratégie viable.
Comme le souligne un twittos "Reglez les problèmes des gens ( les coups de couteau dans la rue, les meurtriers sous OQTF et en liberté, les pastèques à 25 euros, les salaires inférieurs aux retraites etc )" et là peut être vous aurez un recul du parti qui est à peu près le seul à avoir mis ces thématiques sur le tapis.
En son temps la gauche a fait des efforts, mais pour un ensemble de raisons (allant de la germanopratisation de ses cadres à la récente fixette sur la Palestine de ceux qui étaient jadis, dans un passé très lointain, les défenseurs des ouvriers) ils sont devenus inaudibles et pas crédibles au delà de leur fan club sur Twitch.
3e bilan : c'est le retour annoncé de la saison des Castors
Visiblement, ce lundi matin continuer à traiter Les Français de fascistes reste le seul programme commun à gauche (avec le succès que l'on connaît) donc on va repartir pour un tour. Je vous économise 3 semaines de drama interne :
Sans l'ombre d'une auto-critique, la gauche dans sa grande majorité ira voter Macron/Glucose et "combattre les idées". Comme d'hab.
(Note que je suis curieux quand même de voir la tronche de "l'axe du bien" Jerome Cahuzac/Rima Hassan).
Voilà quelques notes en ce lundi matin, mais je sens qu'il va y avoir du Comedy Club dans les jours à venir et donc d'autres notes.

À l’heure
européenne, on peut se demander à quoi servent notre président et sa ribambelle de ministres inconsistants ?
On peut résumer leur action à cinq axes :
1 / Distribuer du pognon. Beaucoup aux amis et juste ce qu’il faut aux pauvres pour les calmer et les rendre dépendants.
2 / Emmerder au quotidien les Français pour leur rappeler qui c’est le patron.
3 / Commémorer dates et emblèmes d’un pays qui disparait (ravagé économiquement par leurs prédécesseurs, à l’identité et la substance détruites à chacune de leurs réformes).
4 / Gouverner par opportunisme, au jour le jour. Entouré de conseillers grassement payés passer d’une opération de com’ à une autre, en guise de "vision stratégique".
et last but not least…
5 / Rembourser la dette.
Cet impératif de la dette plane comme un spectre, conditionne les discours, justifie actions et renoncements. Des gens meurent faute de personnels dans les hôpitaux ? Les services publics ne sont plus assurés ? Des routes s’effondrent ? :
"- On n’y peut rien ma petite dame, La France est trop endettée, d’ailleurs on va vous taxer un peu plus".
Entre deux cris d’effroi, nos élites se défendent avec assurance :
"- Le pays ne peut pas faire faillite. C’est la France tout de même, ma petite dame !".
Néanmoins, pour rassurer les prêteurs, l’Etat est amené à présenter régulièrement quelques brebis sur l’autel du sacrifice.
C’est ainsi que pour la troisième fois en cinq ans, la deuxième en deux ans, le premier ministre Gabriel Attal annonce
une nouvelle réforme du chômage qui passera par décret (allez hop, ce sera jamais que le huitième en 6 ans sur le sujet). Oui vous me direz c’est gonflé de la part de quelqu’un qui ne connait pas le chômage (rapport qu’il n’a jamais connu le travail) mais la crédibilité de ces sots n’est même pas la question ici.
En quoi consiste la réforme ?
Alors qu'il fallait jusqu'à présent avoir travaillé 6 mois lors des 24 derniers mois pour toucher l'allocation de retour à l'emploi, il faudra avoir cotisé 8 mois sur les 20 derniers pour les moins de 57 ans. Pour les plus de 57 ans, il faudra avoir cotisé au moins 8 mois sur les 30 derniers, contre 6 mois sur les 36 derniers à 53 ans. La justification est de favoriser "le retour à l'emploi des seniors".
Comme si moins les indemniser allait résoudre le problème de leur non-embauche...
Pourquoi cette réforme ?
On se le demande alors que les caisses de l’assurance chômage sont excédentaires de
1,6 Milliards en 2023. La dernière réforme a-t-elle même fonctionné ? Oui, à réduire les droits des chômeurs. Le chômage, lui, a augmenté de 0,4% au premier trimestre 2024. Une réforme pour réformer la réforme s'impose.
Quels sont les effets prévisibles de cette réforme ?
Creuser encore un peu plus le fossé entre ceux qui sont en CDI et les précaires de l’emploi, souvent les moins de 25 ans et les plus de 50 ans qui vont se retrouver pour beaucoup sans aucune indemnité. Ce qui est déjà le cas de près de la moitié des chômeurs.
Les réformes de l’Assurance chômage entrées en vigueur en 2021 touchent prioritairement les intérimaires, les personnes en fin de CDD et les jeunes. En effet, 9 intérimaires sur 10 et la moitié des jeunes ont été impactés par ces réformes note l'Unédic dans son
premier bilan de la réforme de 2023.
Il n’y aura aucun effet notable sur l'emploi de qualité. En revanche, cela contribuera encore à coller les salaires au plancher. La réforme favorisera le maintien d’un vivier de précaires prêts à tout à n’importe quel salaire, tout en nivelant les salaires de ceux qui ont un emploi. N’est-ce pas le résumé de l’action des dirigeants Français dans le domaine de l’emploi depuis 30 ans avec le succès que l’on sait sur l’économie et le pouvoir d'achat ?
On ne peut pas attendre de nos élites de penser aux effets économiques d’une réforme dont l’ambition est avant tout symbolique. Doublement symbolique même, il s'agit de :
1/ Envoyer un signal au marché : "- On maitrise les gars, continuez à prêter !".
2 / Envoyer un signal aux Français : " - Les chômeurs sont des feignants, d’ailleurs les travailleurs sont aussi un peu des feignants, d'ailleurs vous êtes tous des feignants (sauf les riches) et ma petite dame, le problème c'est que Les Français ne travaillent pas assez !".
Manque de bol le calendrier s’est emballé et, à une semaine d’une élection européenne tournant au référendum anti Macron, le premier ministre se retrouve à annoncer une réforme profondément antisociale (appauvrissement concret des jeunes + baisse du pouvoir d’achat + n-ième changement des règles et détournement de fonds) pour calmer les marchés.
Dans une interview
au Parisien, l’inénarrable Bruno Lemaire, super héros, auteur médiocre de soft-porn de gare et très accessoirement ministre de l'Economie, assure que cette dégradation n’affectera pas les Français au quotidien. Au même moment, l'annonce de cette réforme chômage par Gabriel Attal, démontre explicitement l’inverse. Même dans leur communication, ils sont mauvais.
M'est avis que ça mérite un licenciement sec et sans indemnités.

À la demande d’un lecteur qui m’interrogeait sur la curieuse disparition en ligne des interviews de Jean-Luc Mélenchon effectuées avec des camarades blogueurs il y a 14 ans, je me replongeais récemment dans leur contenu et mesurais le canyon de désolation qui sépare le Mélenchon de 2010 de celui de 2024.
Reposons le contexte : En 2010, Mélenchon vient de quitter le PS et a créé le Parti De Gauche. Toute la classe politique le prend pour un rigolo. Mélenchon incarne alors un modèle de renouveau la gauche sociale, plus musclée et plus « littéraire », face à un socialisme totalement dévoyé.
En un mot, Mélenchon c’était l’espoir d’un retour à une gauche plus « pure ». Oui, je sais, lancé comme ça 14 ans après ça peut paraitre un peu foufou.
À la réécoute, la prose Mélenchonienne d'alors me parait pesante et je m’étonne de cette fascination qu’il exerçait sur nous mais il faut lui reconnaître de bonnes analyses et un art assuré de la punchline. En outre, il s'exprimait bien mieux que la concurrence d’alors y compris, et surtout, à gauche.
Sur les 4 heures d’interview, nous n’avions diffusé en 2010 que la partie consacrée à son rapport conflictuel avec les médias. Je n’ai pas encore revisionné l’intégralité des rushes réalisés peu avant la campagne électorale des régionales de 2010 mais je peux garantir une chose : jamais les mots Islam, musulman ou Palestine n’ont été prononcés et il n’a pas été question de religion ni de communautarisme. Tout ce qui est devenu son fond de commerce politique en 2024 n’était même pas dans son champ des possibles idéologique en 2010. Moi ou un des blogueurs présents aurions tenu le quart de la moitié du discours que tiennent lui, ses députés et ses candidats LFI en 2024, que le Mélenchon de 2010 aurait mis fin à l’interview en déclarant que l’on ne discute pas avec les obscurantisme et les fachos.
Mélenchon parlait alors des gens. Etait-il déjà dans le cynisme et le calcul électoral d’une union des anti sarkozystes ? Oui probablement mais au moins contribuait-il, sans discriminer, à faire avancer la question sociale et la contradiction économique dans un débat politique verrouillé par les éléments de langage des soldats UMP qui, eux, soufflaient alors sur les braises du communautarisme.
Aujourd’hui, fort de la percée de LFI à l'Assemblée en 2022, Jean-Luc Mélenchon est le gourou prédicateur d'un camp de petits-bourgeois putchistes à la dérive. La Palestine est devenu le sujet unique de la campagne LFI pour les européennes. J’imaginais que LFI s’intéressait à la défense des travailleurs français et de leurs intérêts, mais il semble plus important d’aller grossièrement tapiner quelques voix, qu’ils n’auront pas d’ailleurs, en brandissant du drapeau Palestinien à l’assemblée ou de branler de l’antisémitisme dans les universités de fils-à-papa.
Ce qui est valable pour LFI vaut pour EELV, l’autre grand perdant des sondages. Déjà bien mal en point avec son discours castrateur sur l’écologie dont chacun comprend peu à peu les effets indésirables à l'heure de l'inflation, EELV s’enfonce encore un peu en focalisant sa communication hors-sol sur des sujets anecdotiques. J’entendais encore hier une sénatrice EELV défendre les bloqueurs de puberté pour les mineurs qui veulent changer de sexe (vous savez ces enfants qui ont besoin d’une autorisation parentale pour se faire tatouer, mais à qui le lobby pharmaceutique applaudit des deux mains pour leur faire subir des protocoles coûteux et irréversibles pour changer de sexe parce que, bon, les choupinets ne sentent "pas biens comme ça"). Non la question des « trans » n’est pas un sujet. On ne fait pas de 0,00000001% de la population un axe de campagne politique sérieux. La défense de minorités, c’est le boulot des associations, pas des partis politiques visant les plus hautes responsabilités. On parle de la déconnexion du gouvernement avec les Français, c’est faire peu de cas de la stratosphère urbano boboïque sur laquelle orbitent les élu.e.s EELV. Les soucis et journées d'ielles ne correspondent en rien au réel de la majorité des Français. J’imaginais que EELV avait comme priorité l’environnement, le combat contre les industriels, le mal-logement, et non la définition de ce qui doit être ou ne pas être dans votre slip de vos enfants. De même, j’aurais aimé les entendre défendre le « mon corps, mon choix » au moment où le pouvoir entreprenait un coup de pression national pour vacciner en vain et à l’aveugle toute la population. Non là bizarrement c’était silence radio.
Depuis quelques mois une idéologie mortifère émane et domine à gauche. Dans la parfaite continuité des thématiques mises en avant par la macronie, on y parle plus que des menaces sur l'avortement (comme s'il était en péril), "droit à l’enfant" et utérus à louer, changement de sexe (euphémisme pour mutilation), marchandisation des corps comme conquête individuelle et euthanasie comme unique avancée sociale. Comment la gauche s’enterre n’est pas une question mais un constat qui me désole. Depuis sa percée à l’Assemblée nationale (occasion en or transformée en fiasco en moins de temps qu’il faut pour le dire), LFI est un repoussoir transpartisan. Ils auront réussi cette union-là.
Chez EELV, les cas sont à la fois plus simples et plus graves. La naïveté stratosphérique est confondante chez certaines des têtes médiatisées. Beaucoup croient sincèrement à leurs conneries. Le wokisme ambiant leur a juste permis de passer en vitesse démultipliée, sans plus aucun filtre de raison ou de décence. J’entends par
wokisme : gommer tout discours de lutte sociale ou économique pour piédestaliser la défense de communautés et plus largement de « la victime » d’une oppression (généralement blanche, catholique - même de très loin - et masculine de plus de 50 ans).
C’est bien là l’écueil des élites d’extrême-gauche qui pensent se refaire une santé sur le créneau de la défense hypocrite des minorités, des opprimés fantasmés et des causes délocalisées les plus hors sujet possibles. La médiatisation de leurs outrances permet une exposition médiatique, mais ce faisant ils clivent l’opinion. Mais comme c’est aussi leur seule façon d’exister dans cet éco-système du spectacle fonctionnant sur le buzz et le clash, ils resserrent le discours sur ces seules thématiques. La conséquence est de mettre en avant et de griser leurs militants les plus timbrés, tout en se vidant progressivement de leurs sympathisants et de leurs électeurs plus rationnels, les plus nombreux.
Ainsi, dans un de ces paradoxes qu'aurait pu souligner le Mélenchon de 2010, le succès médiatique de LFI lui assure son échec électoral (l'esprit taquin notera que c'était le rôle qu'occupait le FN dans cet éco-système jusque-là).
Ça demandera confirmation sur cette élection, et surtout les suivantes, mais si l’on fait une synthèse de tous les sondages à quelques semaines des votes, celui de gauche se tasse dans ce pays et celui de droite se renforce. Selon sa propre grille d’analyse de l'extrême-gauche, le combat qu'elle mène contre l’extreme-droite depuis des décennies est un échec. Pensez-vous qu’il y aura une remise en question, une fois le Rassemblement National au pouvoir ? Non. La réalité ne leur convenant pas, ils la tordront encore un peu plus. Et dans ce grand récit picaresque des bons (nous) contre des méchants (tous les autres), ceux qui ne sont pas de son avis seront encore et toujours des connards d'intolérants à détruire.
Le jour où les auto proclamés progressistes arrêteront de prendre de haut leurs contemporains en leur assénant à coup de moral et de menaces ce qu’il est autorisé de penser ou non, la gauche comme alternative politique aura fait un grand bon en avant dans la crédibilité et l’on songera peut-être à considérer Mélenchon et ses disciples dans la course aux élections avec autre chose que la plus grande des méfiances.

Les chaînes d'info-feuilleton mettent le paquet, le service public télévisé titre chaque débat de la campagne L'évènement et, vous l'aurez perçu, il y a comme une fébrilité gouvernementale à l'approche de la raclée promise pour les tocards de Renaissance. Le 9 juin, le peuple est convoqué à voter « pour l’Europe » à travers l’élection de ses représentants nationaux au parlement européen. Vous avez bien compris bande d'abrutis : c’est la démocratie et il convient d’être pour l'Europe sinon c’est le fascisme. Décréter ce qu’est le fascisme suffit t-il à définir par défaut ce que serait la démocratie, c’est à dire tout le reste? Mm...
Dès que l’on se penche un peu sur le cas de l’Union Européenne avouons qu'on n’est plus totalement dans le domaine démocratique.
1/ C'est quoi l’Union européenne ?
En préalable à tout débat sur l’importance de la prochaine élection, rappelons que l’UE telle qu’elle est aujourd'hui c’est d’abord un truc CONTRE lequel les Français ont voté par REFERENDUM en 2005, mais qui leur a été imposé deux ans après par de grands démocrates.
L'UE c’est un truc autoritariste, réunissant dans une spirale sans fin des pays (dont on ne sait plus trop le nombre et qu'on ne connait pas) qui n’ont rien en commun, culturellement, socialement ou historiquement. Le tout est dirigé par des gens non élus. Le parlement, lui, est là pour la décoration, les virgules dans les paragraphes dictés par le lobby du moment, et les rentes conséquentes des députés qui y pantouflent.
Alors que nous avons la même monnaie depuis 20 ans, et que chaque pays a perdu sa souveraineté dans presque tous les domaines, les pays de l'UE n’ont jamais eu de fiscalité commune. La conséquence de cette stupidité (à croire que c'était conçu pour) est de favoriser un dumping salarial interne à l’union. Comme si notre notre répugnance nationale au protectionnisme ne suffisait pas, La France s’est tirée une balle dans le pied supplémentaire en se mettant en compétition avec des pays « alliés » dont la principale qualité est d'être autant de paradis fiscaux ou de proximité pour travail à bas coût.
On a beau connaître le contexte historique et comprendre les traumatismes qui ont favorisé cette union, je me demande encore ce que La France (qui construisait tout il y a encore 60 ans : voiture, textile, machines, une France qui était autonome et en pointe sur l'énergie électrique, pouvait nourrir son pays seul, possédait l’arme nucléaire) est allée foutre dans cette galère où elle ne pouvait que perdre des plumes. Au nom d’un rêve d’Etats-Unis d’Europe, la France a tout abandonné. Nous voulions devenir les Etats-Unis alors que nous étions les Etats-Unis.
En attendant, ces quinze dernières années La France s’appauvrit à vue d’oeil. En comparaison, depuis 2009,
le PIB par américain a progressé de +80% par rapport au nôtre.
Regardez autour de vous alors que vous lisez ces lignes : plus rien ou presque de ce que vous voyez à ce moment précis n’est construit en France. Je tape ce texte avec un ordinateur américain fabriqué en Chine, via un logiciel que je loue à une entreprise qui optimise sa fiscalité hors de l’UE pour y payer le moins d’impôt possible. Et après avoir inventé toutes les technologies pour se les faire chaparder, tandis que nous étions tout occupé à « construire l’Europe » ces 40 ans dernières années, La France a raté le train des nouvelles technologies. Toutes les entreprises qui contrôlent nos données et dictent notre environnement numérique sont étrangères et n’existaient pas la plupart il y a 30 ans. Consolons-nous en nous disant que cette fois nous n’avons même pas eu à perdre notre "souveraineté numérique", nous ne l’avons jamais eue.
...Ah oui mais maintenant on a le nutriscore et des bouchons en plastique collés à la bouteille. Ça valait bien quelques sacrifices non ?
2 / Alors pourquoi voter ?
Je suis étonné qu’il y ait encore un électeur sur deux (prévu) pour cotiser à ce simulacre quinquennal de démocratie visant à légitimer symboliquement le cartel de non élus à sa tête et dont le seul but visible est de démanteler, un à un, les services publiques de chaque pays et d’arracher à ces derniers toute trace de spécificité culturelle.
Adolescent des années 80, on m’a servi de l’Europe à toutes les sauces. Ça allait être merveilleux, on allait pouvoir voyager sans passeport, les pays disparaitraient, il n’y aurait plus d’inflation et pas de guerre. 40 ans après, il n’y a que les marchandises et les clandestins qui voyagent vraiment librement dans l’union. L’inflation y explose. On n’y parle que de guerre et les nationalismes ne se sont jamais aussi bien portés. Les pays ont perdu le contrôle de leurs frontières, de leur création monétaire et l’UE est l'alibi de nos gouvernements locaux pour justifier leur impuissance crasse : « c’est pas nous, c’est l’Europe ». Purée oui, un vrai succès.
Je n’avais pas quinze ans que j’avais l’intuition que ce machin que l’on me vendait de force à l’école du progrès fleurait bon l’arnaque de VRP en canapés contrefaits. J’ai voté contre Maastricht dès que j’ai en ai eu le droit (opinion impopulaire à l’époque dans ma classe d’âge) et non au référendum en 2005 (là nous étions passés à 55% à la grande surprise de la clique aristomédiatique, globalement la même qu’aujourd’hui).
Désormais tout vote pour un candidat qui se déclare pro-européen serait du masochisme. Bien sûr, se déclarer pro européen est la cotisation obligatoire pour entrer dans le club fermé de la représentation médiatique. Sinon bien évidemment je le rappelle : tu es fasciste.
3 / La fin de l’Europe
Aujourd’hui la question est entendue : le futur est dans le local, le plus loin possible de cette union contre nature. Et si l’on posait la question par référendum d’une sortie de l’Europe aux habitants des pays de l’union en carton, le « Non » l’emporterait massivement. Plus aucun gouvernant ne s’avance d'ailleurs à poser la question depuis le Brexit. Malgré ce qui nous est répété du matin au soir, aucun européen ne veut vraiment au fond de lui de l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui, sauf peut-être les Ukrainiens (alors qu’ils sont russes va comprendre).
J’ai désormais la conviction que la plupart des gens de ma génération, après avoir vu sa création, assisteront à l’effondrement de ce bazar conçu sans les peuples et contre les pays. Comme quoi j’aurais connu le cycle complet tel un un prototype lambda de la génération « GUE », les gogos européens a qui on aurait fait miroiter de l’utopie et de l’ouverture pour leur faire gober un quotidien de privations et de stagnation salariale, de restrictions des libertés et une dégradation de la qualité de vie, de la culture et de l’alimentation.
Notez qu’il est déjà assez savoureux, et parfaitement logique, de voir le parlement européen (cette chambre de validation législative des désirs des plus grosses compagnies mondiales) basculer pays après pays, scrutin après scrutin, aux mains de ceux qui, historiquement, n’en ont jamais voulu.
"Ce laissez-passer sera délivré sous la forme d’un QR code à présenter lors de contrôles pour accéder à la « zone grise », périmètre autour de la Seine. En sont exemptées les personnes disposant d’un billet ou d’une accréditation". Le Monde, 13 mai 2024
Je m’étonne de l'étonnement teinté d'effroi de la part d’amis de gauche (si si, il en reste) qui n’ont rien trouvé à dire au Pass sanitaire puis vaccinal : « Non, c’est vrai qu’il y aura besoin d’un QR code pour rentrer chez soi pendant les Jeux Olympiques de Paris ? »
Malheureusement oui, ça va QR coder cet été pour ceusses coincés à Paris. Il est probale que l'on puisse toujours partout ailleurs sur le territoire attaquer à l’arme lourde des commerces ou libérer des délinquants en mode narco commando Navy Seals à un péage (mais va pas t’amuser à fair un excès de vitesse de 5km/h sinon 135 balles... payables pas CB oui).
Mais, ce dispositif à scanner n'est qu'un hors d'oeuvre.
Le QR code est facile à mettre en échec. Son but n’est pas d'être efficace mais de tapisser les esprits
Le bordel à QR nécessite une logistique humaine : faut remplir un dossier en ligne, télverser des justificatifs et surtout embaucher des humains, donc potentiellement non fiables et corruptibles, et à qui il faut en plus verser un salaire, pour flasher les codes. Bref, le QR Code c’est encore le moyen âge sécuritaire et c’est très facile à mettre en échec. Vu qu’il fonctionne exclusivement sur la soumission, il suffit de ne pas s’y soumettre, en ne s’enregistrant pas dans la base de données. Rien n'est plus fort que les maths. 10000 personnes se pointent à 10h sans code à la sortie du métro contrôlée par un « bénévole JO » et à 10h01 l’affaire est réglée.
Le QR code est une frontière d’abord fantasmée. Les génies en charge de ce machin n’ont pas vu la série des Die Hard ou The Inside Man, le basique de toute bonne formation au terrorisme et au grand banditisme. Rien n’empêchera une équipe surarmée de s’installer au préalable dans un logement de la zone pseudo sécurisée avec suffisamment de fusils mitrailleurs et de boites de cassoulet pour tenir trois semaines de siège. De plus, ce n’est pas ce genre de pataqués adminstrativo-numérique qui stoppera dans leur détermination des terroristes ayant souvent intégré le suicide dans leur stratégie.
La lutte contre le terrorisme est un slogan. Le QR code est un des éléments d’acharnement systématique des autorités pour vous éloigner vous et moi du théâtre des estivales bacchanales pognonesques à prétexte sportif entre sponsors. Les gens sont le véritable ennemi de ces jeux olympiques dont on veut nous faire gober au forceps qu’ils sont PO-PU-LAI-RES. On notera d’ailleurs qu’une invitation d’un sponsor suffit à entrer dans le périmètre. Paye ton barrage.
Le QR code, l’apéritif des restrictions de liberté
Le QR code est une étape technique, avant d’entrer dans le dur du dossier. Pas loin de basculer dans l’obsolescence avant le Covid, le code à mosaïque est abondamment utilisé depuis dans les médias et la publicité. Il fait partie de notre paysage mental, un inoffensif cheval de Troie entre l’accès au divertissement (places de ciné ou de concert) et la liberté de mouvement (ce qu’était le pass vaccinal). La discrimination s’opère par les utilisateurs eux-mêmes, sans parfois même l’intervention d’un tiers, n’est-ce pas fabuleux ? Mais répétons-le, cette méthode connait des limites techniques et humaines.
Le vrai QR ce sera votre visage : la reconnaissance faciale couplée à l’interconnection de toutes vos données et traces numériques, liées en une identité désactivable en un clic par les autorités ou une compagnie privée (c'est bientôt pareil). Attendez quelques années et/ou l’opportunité d’une crise pour le déploiement, vous avez déjà fait le plus gros du boulot. Vos visages, vos voix, vos empreintes sont déjà stockés dans banques de données (par ailleurs hébergées à l'étranger). Les paramètres de votre identité ne vous appartiennent déjà plus.
Le QR Code des JO c’est de la rigolade, à prendre au sérieux. Sa fonction est plus idéologique que pratique. Il est là pour nous conditionner au déploiement progressif de dispositifs sécuritaires bien plus poussés que l’Etat concocte (ou plutôt fait concocter). Contre le terrorisme ? Oui pourquoi pas si ça peut aider. Le but premier des futurs dispositifs sera d'empêcher sur le terrain les explosions de colère sociale et de prévenir la violence interne des citoyens, suite aux désastreuses politiques sociales et économiques de leurs gouvernants.
Commencer par les riches, pour contrôler les pauvres.
Couteux, pas pratique, nul à endiguer le risque sécuritaire qu’il est censé combattre…. Alors pourquoi mettre en place ce QR code dans le quartier le plus aisé de France, au risque de se mettre à dos le riche autochtone gêné dans son quotdien ?
Est-ce du déploiement marketing, une politique d’offre, segment par segment ? Le QR code est un de ces dispositifs qui créent des privilégiés et des exclus et protègent les premiers des derniers. Et ça tombe bien, autant être exclus on n’aime pas, autant être traités en VIP, on adore ça !
Si la seule vertu du QR code olympique est de maintenir les Français aka les gens aka les pauvres aka la racaille hors des zones à revenus privilégiés et à fort pouvoir d’achat (le boulevard St-Germain st ses alentours d’où proviennent et où vivent les deux tiers de la classe politique et médiatique), ce sera là une option vite indispensable au confort de vie germanopratin. Quelle merveilleuse idée que ce blindage supplémentaire préservant par code l'élite de la crasseuse réalité de la plèbe ! Il est vrai que leurs mondes deviennent difficilement conciliables, sans risque de basculer dans la violence des uns sur les autres.
Il n’y aura alors à l’instar de l’écran plat, du smartphone ou de la voiture électrique qu’à reproduire le principe en le déclinant de zone en zone
et de classe en classe, la peur de l’autre plus pauvre que soi étant une des caractéristiques les plus équitablement réparties entre chaque classe sociale. La ville serait préservée de la zone pavillonnaire, la zone pavillonnaire de la cité d’à côté et la cité des hordes non identifiées. Le QR code montrant à termes son inefficacité à garantir cette étanchéité, les esprits seront alors prêts à adopter la radicalité technique, voire demandeurs d’un dispositif infaillible.
Il en va du bridage des libertés de déplacement comme de l’esprit olympique : l’important c’est de participer.
C’est pour cela que si d’aventure vous êtes coincés dans cette ville de merde cet été, nous vous invitons à ne pas remplir de dossier pour obtention d’un QR Code ou à boycotter tout séjour et / ou commerce dans la zone. Pour ceux qui habitent dans la zone : n’y habitez plus (vous avez les moyens).
J'ai conscience que tout cela n'est guère enthousiasmant. C'est pour cela que je tiens à conclure sur une note positive et à rassurer les lecteurs : A travers vos impôts et les taxes versées, vous participerez toutes et tous à ces belles olympiades !

On va faire court sur ce remaniement ministériel de casting de télé-réalité de seconde zone. C'est de la merde. Mais ce n'est pas le plus grave, c'est comme ça depuis sept ans : au moins ça reste cohérent.
Entre incompétence, déconnexion complète entre l'élite parisienne et les Français, trahisons double trahisons et sélection de fonds de tiroir parmi les seconds couteaux et les médiocres Renaissance-compatibles (euh quel obscure nul sans colonne vertébrale politique ni amour propre n'a pas encore été ministre de Macron de nos jours ?), Macron pave de façon assez inespérée ou catastrophique, selon les points de vue, la route pour le RN.
On fout n'importe qui à l'éducation et on y rajoute le sport, on en est au moins au huitième ministre de la santé et tant qu'à faire, puisque c'est les soldes, on lui colle le ministère du travail. Les têtes de con passent, le fond reste : détruire tranquillement, sans précipitation, pièce par pièce, ces deux secteurs d'intérêt public (c'est la seule fiche de poste de ces pions interchangeables sur lesquels se paluchent depuis 72 heures les Bac+12 en suçage de boules des chaines d'infos).
Entre le reprise de l'inflation, l'augmentation des prix de l'électricité, l'avalanche de faillites d'entreprise, le chômage qui repart à la hausse, comme les taux d'intérêt (oui on arrive à faire les deux) et ce joli gouvernement qui réussit l'exploit de mécontenter tout le monde (même si j'avoue que je savoure les larmes incrédules de la gauche castor au sujet de la nomination de Rachida Dati à la culture à la place de Rima Abdul-Malak, victime inattendue de Gérard Depardieu), ça va aller direct à la case fiasco et ça ne prendra pas un an.
Même si d'ici là, on aura peut-être eu 2 ou 3 autres gouvernements pour occuper le temps d'antenne et de cerveau disponible