Source Agence Presse
Whitney Houston, la reine de la musique pop avec sa voix majestueuse est décédée. Elle avait 48 ans.
Publiciste Kristen Foster a déclaré samedi que le chanteur était morte, mais la cause et l'emplacement de sa mort ne sont pas claires.
Son succès l'emporta au-delà de la musique au cinéma, où elle a joué dans des succès comme "The Bodyguard" et "Waiting to Exhale."
Elle avait la voix et l'image parfaite: une chanteuse magnifique qui a eu le sex-appeal. Elle a influencé une génération de jeunes chanteurs, de Christina Aguilera à Mariah Carey, qui au début de sa carrière sonnait tellement comme Houston que beaucoup pensait que c'était Houston.
Houston était en cure de désintoxication à cause de sa dépendance aux drogues.
Le New York Times a écrit que Houston possède l'une des plus puissantes voix de sa génération avec une rare prestance scénique qu'aucun de ses prédécesseurs n'ont jamais égalés ..
RIP Whitney Houston ! Tu manqueras au monde entier.
We will Always Love You
C’est probablement dans la modernité de la création que réside le génie d’un artiste. Dans cette capacité à se projeter dans son travail mais aussi dans la perception de son art, plusieurs années en avant. Alors il est évident que les génies ont toujours eut une longueur d’avance en comparaison aux autres artistes de leur temps qui ne produisaient que des oeuvres convenues, conventionnelles, dans le style en vigueur de l’époque. Mais le cercle des « visionnaires » reste cependant le club très privé de ceux qui firent avancer leur art, choquèrent, défrayèrent la chronique et chamboulèrent les codes en modernisant celui-ci.
Le précurseur de la musique électronique outre le célébrissime Karlheinz Stokhausen, premier musicien à avoir travaillé avec des machines électroniques dans les années 50 ( musique plutôt extrêmement flippante ), fut à la fin des années 60 et au début des années 70, le français Pierre Henry. Il fait partie de ces artistes méconnues qui ont pourtant influencé la musique actuelle avec par exemple son « Psyché Rock » de 1967 repris plus tard par Fatboy Slim . Suivirent Jean Michel Jarre , Kraftwerk, Klaus Shulze dans les années 70 ! La musique s’entoure de plus en plus de machines et d’électronique, la mutation est entamée. Sven Vath ou Jeff Mills dans les années 90 mais plus globalement les Etats-Unis de Chicago et de Détroit poursuivirent cette ascension de la musique électronique. Plus récemment à l’aube du 21ème siècle, les daft Punk ajoutèrent leur patte à ce superbe édifice ! Aujourd’hui c’est du côté de Berlin que les codes de la musique électronique se font, se défont, là où résident sûrement les génies de demain.
Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous écris aujourd’hui un pâté barbant sur la genèse de la musique électronique. Pas de panique ce n’est pas un cours d’Amphi plombant d’histoire de la création musicale. Je voulais simplement illustré comme il se doit cet extrait d’un interview donné par Jim Morrison l’illustre et génial chanteur des Doors pour la chaîne Arté. Car en effet, les vrais génies sont des visionnaires !
Source: http://wizee.fr
Spank Rock n’est plus qu’un seul homme. Le duo composé de Naeem Juwan et du beatmaker Alex Epton, alias XXXChange, s’est dissous, tombant dans le classique cliché du groupe dépassé par son succès, celui du premier album YoYoYoYoYo, paru en 2006 chez Big Dada, la division hip-hop de Ninja Tune. Matt Black, le boss, se rappelle que « de grosses maisons de disques ont commencé à leur tourner autour, à promettre des choses et agiter de grosses sommes d'argent ». Et de conclure : « Ça ne m'étonnerait pas que ce soit une des bases de la rupture entre le DJ et le rappeur. »
La grosse maison en question était Downtown records, qui a subtilement pensé que la musique de Spank Rock serait parfaite pour illustrer des pubs à la télé. Du coup, Naeem Juwan a réalisé qu’il n’avait pas forcément fait le bon choix, et a bouclé ses valises. Après cette petite claque de maturité, Juwan est redevenu un artiste indépendant, ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Il s’est relevé et a rassemblé ses idées. Il en a trouvé une bonne : embaucher Boys Noize pour produire son deuxième album.
Le polyvalent beatmaker allemand, qui cartonne un peu partout dans le monde grâce à ses remixes, lui a servi sur un plateau ses bonnes recettes pour ce qui restera l’un des meilleurs disques électro-hip-hop de l’année, Everything Is Boring and Everyone Is a Fucking Liar. Spank Rock vient présenter son nouveau bébé lors d’une release party ce samedi à la Machine du Moulin Rouge, accompagné de quelques grosses têtes de l’électro hexagonale : Bobmo, qui vient de fonder le label Marble avec Para One et Surkin, ses copains sur le défunt Institubes, DSL, hébergés chez Ed Banger, les Donovans, signés sur le Citizen de Vitalic, et Sayem, connu pour son tube World of Flowers, et qui a sorti en octobre son dernier album A City Gone Mad w/ Fever, joliment complété d’une bande dessinée. De quoi fêter dignement son retour parmi les siens.
Spank Rock release party,
le 10 décembre à partir de
23 h 30 à la Machine du
Moulin Rouge, 90, bd de
Clichy, 18e. Places : 15-18 €.
Pionnier de l’afro-beat, ce savant mélange de funk, de jazz, de psychédélisme rock, de rythmes africains et hédoniste polygame, Fela Kuti a eu de nombreux enfants. Tous sont devenus danseurs ou musiciens. Si aujourd’hui le jeune Seun Kuti revendique la filiation paternelle avec le groupe historique Egypt 80, l’héritage musical se ressent naturellement dans la fusion de l’aîné, Femi Kuti. En digne héritier de Fela, Femi pratique le saxophone et intègre à 19 ans le groupe de son père Africa 70. Sur scène, il apprend à faire le show et déploie une énergie incandescente.
Fort de cette expérience, Femi Kuti crée son propre groupe, The Positive Force, et perpétue alors la tradition d’un afro-beat engagé. Son succès, africain au départ, finit par embrasser l’Europe puis le monde entier. Durant les années 1990 et 2000, sa fusion world se régénère dans des rythmes actuels, hip-hop et dance. Mais il revient aujourd’hui avec un nouvel album enregistré au Nigeria qui marque le retour aux sources d’un afro-beat roots, rugueux, presque punk.
Le Splendid, 1, place du Mont de
Terre, Lille. Le 13 décembre à 20h
Tarif : 30 a. Tél. : 03 20 33 17 34.
www.le-splendid.com
Êtes-vous folk ou plutôt anti-folk ? Si vous optez pour la première réponse, vous pouvez vous diriger les yeux fermés – mais les oreilles grandes ouvertes – vers le concert d’Other Lives. Venue du fin fond de l’Oklahoma (États-Unis), cette formation distille un folk vocal et orchestral aux instrumentations léchées (avec harmonium, orgue, vibraphone, clavecin, violoncelle). Pour vous convaincre de les découvrir en live, une seule écoute du splendide album « Tamer Animals » devrait suffire.
Si vous en pincez pour l’anti-folk, cette vision punk du folk américain, on vous recommande Herman Düne, groupe français influencé par Lou Barlow / Sebadoh et Silver Jews. En une décennie, la bande a écrit une musique surprenante, entraînante, et tracé un chemin original des deux côtés de la Manche et de l’Atlantique. Au point d’enregistrer son nouvel album, « Strange Moosic », à Portland (États-Unis).
Other Lives. Le Grand Mix, 5, place
Notre-Dame, Tourcoing.
Tél. : 03 20 70 10 00.
www.legrandmix.com.
Herman Düne. Le Splendid, 1, place du
Mont-de-Terre, Lille. Le 23
novembre à 20h. Tarif : 21,80 a.
Tél. : 03 20 33 17 34.
www.le-splendid.com
« Taj Mahal et autres merveilles du monde. » C’est par ce titre qu’un grand hebdomadaire a annoncé le concert de blues-world au Festival d’Aulnay, le 19 novembre. Il faisait allusion au fameux monument, en Inde. Mais le Taj Mahal en question est bien un homme, et non une idole lointaine devant laquelle les fidèles se prosternent. De son vrai nom Henry Saint Clair Fredericks, c’est un géant noir, costaud, à la voix puissante, éraillée, l’un des plus illustres musiciens de l’après-guerre.
Il commence à jouer, dans le chaudron des années 1960, un blues vif et offensif dont l’insolence et la vigueur plaisent au public de l’époque, même blanc. Taj Mahal s’ouvre ensuite à la world music, réhabilite le tuba dans son disque The Real Thing, s’adonne au calypso, essaie la musique indienne, bien décidé à donner du sens à son oeuvre, à approfondir le dialogue entre l’Afrique lointaine et le sud des Etats-Unis. Son concert à Aulnay entre bien dans sa sainte mission. La ville, déjà mythique, s’est fait connaître aux Etats- Unis en produisant un CD nominé, en 2010, aux fameux Grammy Awards dans la catégorie « meilleur album de blues traditionnel ».
Taj Mahal lui a donc réservé sa seule date en France. Il n’a pas lésiné sur l’ambition. Il croisera plusieurs grands artistes venus du continent noir et du nouveau monde : la chanteuse rebelle mauritanienne Malouma que des interdictions de chanter dans son pays n’ont pas découragée, bien au contraire, le Nigérien Yacouba
Moumouni, et un mythique groupe du Mississippi, composé de fifres et de percussions sauvages, The Rising Star Fife and Drums Band. Des merveilles du monde, à quelques stations de métro. Et surtout une création inédite.
La soirée Wide Style vs Brand New Second Hand, avec le trio Samiyam, Free The Robots et Nasty- Nasty, met la Machine du Moulin Rouge à l’heure californienne. S’ils ne sont pas les plus connus, ils font au moins partie des représentants les plus intéressants de la scène “LA Beat”. Samiyam, alias Sam Baker, est l’un des piliers de Brainfeeder – le label fer de lance de la scène susnommée –, et son album Rapbeats en était d’ailleurs la première sortie. Il avait déjà oeuvré sur le projet Flyamsam et vient présenter son nouveau disque, sobrement intitulé Sam Baker’s Album, une étape de plus dans la grande quête du “bleu beat” entamée par Brainfeeder. Son premier live à Paris devrait relancer les débats chez les spécialistes des études comparatives entre les disques de l’ère post-J Dilla. Chris Alfaro, auteur sous le pseudo de Free The Robots du hit laidback Jazz Hole, mixe jazz, hip hop et pop psyché sur ses disques. Le producteur est hébergé par le label Alpha Pup qui distribue en digital les sorties de Brainfeeder, signe de l’intense collusion d’intérêts qui règne au sein de cette scène néo-psyché californienne. Sur son premier album éponyme en 2008 figurait déjà Gaslamp Killer, et Free The Robots est DJ résident de la soirée hebdomadaire Low End Theory. On vous conseille vivement d’écouter son dernier effort studio,
Enfin, on verra aussi un live de NastyNasty, qui arrive à créer de l’émotion dans des productions remplies de bleeps et de voix filtrées à l’Autotune, ce qui n’est pas une mince performance. Nouvelle tête de la Bay Area, Planet Mu, le fameux label de Mike Paradinas, a déjà signé son single No Name, sorte de dubstep trituré et torturé plutôt créatif. NastyNasty avait auparavant superbement déconstruit le standard After Laughter Come Tears de Wendy René sur son Apologies. Après ces bons moments, on finira la soirée avec les sets du Young Gun Manaré, dont la cote ne cesse de grimper, et de Jackson sans son Computer Band, qui nous a fait admirer le week-end dernier une petite danse sur ses jambes arquées dans le booth de la Boom-Box. Ce qui aura au moins eu le mérite de prouver que les DJ’s ne sont pas des hommes-troncs comme les speakerines de la télévision.
Soirée Wide Style vs Brand New Second Hand,
le 11 novembre à 23 h à la Machine du
Moulin Rouge, 90, bd de Clichy, 18e.
www.lamachinedumoulinrouge.com.
Artistes en vue et hors circuit
Les Nuits capitales sont aussi l’occasion de découvrir d’autres secteurs de la ville, d’autres repaires pour initiés ou non. Et les artistes dans tout ça ? Le festival qui entend « redonner des couleurs à la nuit parisienne et faire tomber les barrières entre toutes les musiques qui en sont l’âme » voit large : du jazz aux musiques électroniques en passant par les musiques du monde, le hip hop, le rock ou la chanson. En somme, des dizaines de découvertes et plein de gens que l’on suit, dont Albin de la Simone et Sandra Nkaké (au Centquatre, le 14) ; Bombino (à la Dynamo, le 15) ; Akhenaton et Laurent Garnier (au Rex Club, le 16) ; Viva And The Diva (à La Maroquinerie, le 17) ; Jeff Mills (au Rex Club, le 19) ou encore DJ Chloé
(au Rex Club, le 20) – liste loin d’être exhaustive. Mais la singularité des Nuits capitales réside dans son programme “hors circuit”. A ce titre figurent des événements dans des lieux insolites : un concert de Paul Personne dans les locaux de Ouï FM ; des croisières électro sur la Seine ; une soirée de glisse et de house music à la patinoire Pailleron ; un bus dancefloor roulant ; ou encore la possibilité d’assister aux répétitions de No One Is Innocent et Erevan Tusk aux studios Smom. Magnétisme des Nuits capitales.
Encore une fois, la pochette n’inspire pas confiance. On y voit une jeune chanteuse noire, trop belle, trop lisse. Mais il ne s’agit pas d’une énième diva du r’n’b. Dès les premières notes, toutes nos préventions tombent. L’apparence parfaite n’étouffe pas la bonne chanteuse, à la voix un peu voilée et chaude, FM Laeti, qui pousse la soul comme si elle avait grandi dans le sud des Etats-Unis. Et pourtant, elle est française, et se nomme Lætitia Bourgeois.
Née en Guadeloupe, elle a grandi au Canada, erré à quelques encablures de Chicago. Chaque fois qu’elle quittait un endroit, suivant sa famille, elle prenait soin d’emporter avec elle ses bagages musicaux, Percy Sledge, Otis Redding, mais aussi un petit bout de son île, la biguine. Car elle a toujours voulu chanter, jouer, et a fini par accomplir son rêve, enregistrant son premier album, It Will All Come Around. Avec son complice de l’ombre, François-Marie Dru (d’où peut être le surnom de scène “FM Laeti”), elle a ajouté des orgues, une harpe, un ukulélé et des cuivres, splendide tapisserie pour emballer quelques bijoux mélodieux comme son morceau phare, Rise in the Sun, qui l’a fait connaître, le lent et mélancolique Boy, ou ce Sunken Dream magnifiquement orchestré. On l’a rapprochée un peu vite de l’autre phénomène masculin, Ben l’Oncle Soul, afin de constituer une sorte de famille. Mais, contrairement à son homologue masculin, plus tapageur,
la jeune femme ne cède rien à sa ligne intime, préservant une belle unité de ton, entre douce biguine et soul élégante.
Jungle Juice fête sa cinquième saison et sa dixième Limited, des soirées où figurent uniquement des artistes de drum’n’bass, contrairement aux soirées “régulières”, qui ouvrent leurs platines notamment aux producteurs de dubstep. Délocalisée pour la première fois à La Machine du Moulin Rouge au lieu du Cabaret Sauvage, le programme s’annonce une nouvelle fois fastueux.
En tête d’affiche, les Néerlandais de Black Sun Empire viendront faire découvrir leur drum’n’ bass ultra-sombre. S’ils s’essayent au dubstep depuis quelque temps, ils ont exploré diverses sonorités durant leurs quinze ans de carrière, s’offrant aussi des ponts vers les FM avec un titre comme Dark Girl, bien plus downtempo et mélancolique. L’un des sets les plus scrutés de la soirée sera sans doute celui du jeune prodige Rockwell, adepte d’une drum’n’bass réduite à sa portion essentielle, à sa quintessence diront certains. Sorte d’alter ego de Burial dans le genre, il est signé sur Shogun Audio, le label de DJ Friction. Sur ses prods très harmonieuses, ses beats étouffés donnent l’impression de claquer sur du velours. Les nappes y sont reposantes, jamais agressives, à l’instar de ses titres Underpass et le bien nommé Stay Calm, pour un set qui s’annonce très apaisant.
Celui qui emballera vraiment le dancefloor sera ShockOne, un Australien installé en Angleterre, signé sur Viper Recordings, et auteur avec Crucify Me d’un hit crossover bruitiste qui devrait le mener sur les traces de ses compatriotes Pendulum, auteurs d’une métamorphose après l’album Hold Your Colours. Au micro, le Britannique Stamina encadrera les différentes troupes et fera office de maître de cérémonie.
Les Français ont-ils le sens du groove ? Savent-ils faire bouger les corps et les esprits ? Les musiques les plus groovy (jazz, rhythm and blues, soul, funk, disco, reggae, calypso, samba) sont nées de l’autre côté de l’Atlantique et les Français n’ont clairement pas ces rythmes dans le sang. Pourtant, l’Hexagone commencé à se réveiller avec la French Touch, cette vague de producteurs électroniques (Daft Punk, Dimitri From Paris, Bob Sinclar, Modjo…) nourris au disco et au funk. Après eux, il y a désormais une nouvelle génération de musiciens français, venus du maniement des platines, du sampling et des bidouillages électroniques, qui possède un incroyable sens du groove. Parmi eux, Doctor Flake, General Elektriks et Chinese Man. Adepte du sampling, Doctor Flake construit un abstract hip-hop énergique, mélancolique et poétique, comme sur son récent « Flake Up ». General Elektriks est également dans l’actualité cet automne avec un nouvel album baptisé « Parker Street ». Fan de Sly Stone et de Curtis Mayfield, il offre un hip-hop organique, aux tourneries funk et aux mélodies pop. Enfin, le collectif marseillais Chinese Man, aux fameuses « Groove Sessions », mixe son triphop avec du funk, du dub, du reggae et du hip-hop. Imparable sur scène, comme Doctor Flake et General Elektriks. •
Doctor Flake. La Péniche, avenue Cuvier, Lille. Le 29 octobre à 20h.
Tarif : 10 a. Tél. : 03 20 57 14 40.
www.lapeniche-lille.com.
General Elektriks. Le Grand Mix, 5, place
Notre-Dame, Tourcoing. Le 6 novembre à 18h. Tarifs : 14 et 17 a.
Tél. : 03 20 70 10 00.
www.legrandmix.com.
Chinese Man. Le Splendid, 1, place du Mont de Terre, Lille.
Le 10 novembre à 20h.
Tarif : 25,30 a.
Tél. : 03 20 33 17 34.
www.le-splendid.com
General Elektriks "Summer is Here" from Arno Salters on Vimeo.
À trois jours d’intervalle, Lille accueille deux monstres sacrés du heavy rock metal : Lemmy Kilmister et Alice Cooper. Le premier sera à la tête de son power trio Motörhead, incroyable machine scénique qui défend un heavy rock puissant et combustible, nourri de speed et de trash metal. Depuis 35 ans, le gang sillonne la planète avec une énergie phénoménale et des cartouches d’acier en bandoulière (les hits « Ace Of Spades », « Overkill », « Iron Fist », « Bomber »…). De son côté, Alice Cooper se révèle un showman incroyable. Durant ses grandes années, les années 1970, ses spectacles alliaient musique hard rock/heavy metal avec tout un décorum de films d’horreur (chaise électrique, guillotine, faux sang, serpents et araignées). Jouant à fond sur l’imagerie de l’épouvante et du cauchemar, Alice Cooper a traversé les décennies avec son « shock rock », aujourd’hui davantage bon enfant que réellement provocant. •
Zénith, 1, boulevard des Cités-Unies,
Lille. Motörhead. Le 31 octobre à
20h. Tarifs : 44,40 et 49,90 a.
Alice Cooper. Le 3 novembre à 20h.
Tarifs : de 45,50 à 56,50 a.
Tél. : 03 20 14 15 16.
www.zenithdelille.com
Le site américain de critique musicale qui fait la pluie et le beau temps dans la galaxie des labels indépendants – indie-rock, pop, folk, lo-fi, etc. – a choisi Paris pour un premier festival outre-Atlantique. Depuis 1996, le très consulté Pitchfork attribue des notes sur 10 aux nouveautés. Au fil des années, ces avis quotidiens se sont imposés comme références pour les autres médias, et faiseurs de rois, notamment chez les groupes émergents. Par exemple, depuis janvier, ont obtenu une note supérieure à 8,5: Destroyer, Cut Copy, James Blake, PJ Harvey, Tim Hecker, Tune Yards, Fleet Foxes ou Girls. Et avec un très joli 9,5 sur 10, le folk orchestré de Bon Iver est bien placé pour figurer sur le podium de fin d’année. Mais, d’ici là, il sera du voyage Pitchfork dans la Grande Halle de la Villette. Le 28, les sets programmés d’Aphex Twin, Mondkopf ou Erol Alkan sont trois points forts – à forte dose d’électronique – de ce premier rendez-vous (début à 16 h). Avec les présences de Lykke Li et Jens Lekman – avant Bon Iver, donc – le lendemain sera davantage mélodieux. Pour l’ouverture (le 27 avec Dirty Beaches, etc.) et la clôture (le 29 avec Stay et des surprises) des festivités, le Point Ephémère est aussi sur le coup. En guise de bilan, on n’hésitera pas à mettre une note sur dix à ce nouveau festival !
Du 27 au 29 octobre à la Grande Halle de La Villette, parc de La Villette, 211 avenue Jean Jaurès, 19e. M° Porte de Pantin. Et au Point Ephémère, 190, quai de Valmy, 10e. M° Jaurès ou Louis Blanc. Infos sur
http://pitchforkmusicfestival.fr/fr.
Pour les membres de Mustang, le challenge était simple : comment dépasser la sensation de “jolie découverte” pour s’imposer comme un groupe solidement ancré dans le paysage rock français actuel et à venir ? Encore une fois, l’épineux passage du statut d’outsider à celui d’artiste confirmé se devait de révéler – avec flamboyance, ou du moins une grosse dose d’audace – que le trio emmené par le le guitariste- chanteur Jean Felzine n’a rien d’une simple bulle rock fifties docilement soufflée par l’air du temps. Avec son superbe second album Tabou, le combo clermontois remanie avec brio son patrimoine musical hérité du rock’n’roll brut d’Elvis Presley ou de Roy Orbison et de la pop française des années yéyé.
Aussi impeccable que la protubérante banane arborée par son leader, les chansons de Mustang oscillent avec légèreté et arrogance grivoise entre rockabilly (Ramper), rock synthétique au romantisme désuet (Qu’est-ce qui se passe ?) et ballades symphoniques pour dancing à la déco vintage (on ne se lasse pas de fantasmer sur l’ambiance surannée et frivole du Golf Drouot en écoutant le superbe Restons amants). Si le premier album A71 semblait tremper dans une essence passéiste assumée, Tabou donne à Mustang l’occasion de flirter avec son temps – entre contradictions inconscientes et revendications brouillonnes.
Les lignes de claviers passées au filtre post-punk de Mathématiques ou les intonations hâbleuses de Felzine sur la chanson titre du disque invoquent aussi bien la retenue contemplative de Bashung que l’extravagance émotionnelle qui habite la voix de Daniel Darc. Maintenant, c’est sûr et c’est entendu, le rock made in France a trouvé son bolide pour filer à toute vitesse vers les sommets : la liberté apparaît plus belle au volant d’une Mustang lancée plein pot.
Point de vue déco, la scène consiste en un ghetto blaster géant, soit un lecteur à cassettes des années 80 de seize mètres de long par huit de hauteur. A la différence près que dans ce dispositif – appelé Boom-Box –, un DJ en chair et en os prend la place du support sonore en plastique et à bande magnétique.
La soirée est produite par l’association de The Creators Project et We Love Art ; la conception de la scène est signée 1024 Architecture (voir focus ci-dessous). En somme, il s’agit du même pool qui a associé Anish Kapoor et Richie Hawtin au Grand Palais pour une Fête de la musique à la jonction de l’art contemporain, de la techno minimale et de la démesure. Pour piloter la Boom Box, The Creators Project et We Love Art laissent les clés de la soirée à LFO, Miss Kittin, Jackson et Actress (Darren Cunningham). On aime assez Jackson et Actress, mais reconnaissons que ce sont les deux premiers cités qui (res-)suscitent notre curiosité. De LFO - précurseur de l’intelligent dance music (via le label Warp) –, à part un long silence radio, peu de sons à se mettre sous le casque depuis un bail... Mais on réédite Frequencies (1991) en vinyle, et il est dit que Mark Bell s’est attelé à fomenter un live à rebondissements.
En 2009, après quelques aventures en solo, Caroline Hervé (alias Miss Kittin) et Michel Amato (alias The Hacker) retrouvaient le fil de la composition à deux, de la voix sensuelle ou indolente posée sur les pulsations vives de Two. La suite est annoncée pour 2012. Pour le petit grain de nostalgie à base de ghetto blaster, d’intelligent dance music et de body music, c’est tout de suite.
Le producteur Mel Howard aura réussi à faire aimer le jazz et le blues au grand public. Là où d’autres se lancent dans des comédies musicales tape-à-l’oeil, lui préfère circuler sur les rives du Mississippi, à Harlem ou à Chicago, et promouvoir la grande culture noire. Et il a attiré un public nombreux.
Nous le connaissons pour le show endiablé Wild Women Blues, avec la mythique chanteuse Linda Hopkins. Cette fois, il a jeté son dévolu sur un spectacle de Broadway, Harlem Swing, créé en 1978, qui nous plongeait dans les années de la “renaissance noire” juste après la Première Guerre mondiale, et ressuscitait l’une des mythiques figures de l’époque, Fats Waller.
Ce pianiste et chanteur, boulimique et rigolard, cultivait sa gouaille de bon vivant, le chapeau vissé sur le coin du crâne, la clope au bec. Sa chanson peut-être la plus célèbre, Ain’t Misbehavin’, remporta en 1929 un grand succès et fut reprise par tous les génies du jazz (Armstrong, Anita O’Day...). Il l’interpréta
lui-même dans le film Stormy Monday, en 1943, son ultime apparition (il mourutt quelques mois plus tard, à 39 ans seulement), laissant une trace indélébile dans l’histoire du jazz et du piano, dont Harlem Swing exploite brillamment la vigueur depuis un quart de siècle. C’est maintenant aux Parisiens d’en profiter, de goûter les déhanchements des agiles danseurs, leur swing indémodable, de s’imaginer au Cotton Club en 1925, au milieu des couples en train de flirter. Une seule crainte : depuis, il est interdit de fumer en France. Le bon Fats et sa cigarette risquent d’être refoulés à l’entrée. On espère que l’état d’esprit ne sera quand même pas trop clean. Si Fats garde son sourire, cela devrait passer !
Le nouvel album de dEUS, “Keep You Close”, n’a peut-être pas l’intensité de leurs chefs-d’oeuvre “The Ideal Crash” et “Pocket Revolution”, mais il contient de très bonnes chansons, qui se révèlent au fil des écoutes. Après dix-neuf ans d’activité, la formation belge continue de se renouveler.
"Quand j’avais dix-sept ans, je voyageais avec ma guitare, je jouais un peu partout à la terrasse des cafés, j’ai même chanté aux Halles, à Paris. Je dormais dans des campings, chez des gens. J’achetais un ticket InterRail, qui me permettait d’aller partout en Europe. C’est comme ça que j’ai rencontré les autres musiciens de dEUS. Nous jouions tous dans les rues. J’en voyais un qui reprenait une chanson de John Cale, cela m’intéressait, j’allais le voir, et c’est ainsi que nous avons fait connaissance. Je chantais R.E.M., Bob Dylan, Neil Young… Un jour, je n’avais plus d’argent, j’ai donc dû tendre le chapeau pour gagner un peu de sous et rentrer chez moi. C’était urgent car la rentrée scolaire arrivait. Je devais donc plaire pour que les gens aient envie de donner ! Je me rappelle avoir été plus nerveux devant une terrasse avec quelques personnes que dans une salle de trois mille places. Quand je joue avec dEUS, les gens paient pour me voir, mais devant une terrasse, ils ne payaient pas, et étaient parfois même irrités. Il fallait gagner le public."
Tom Barman.
Le Tout-Paris en parle depuis des mois et leur réputation grandit de jour en jour. Pas sûr que cela rende service à la musique de Young Michelin, pas vraiment le genre à servir de bande-son hype pour Le Grand Journal. Le groupe, qui enregistre son premier album (et devrait changer de nom d’ici la fin du mois suite à une demande « polie mais ferme » de l’entreprise au Bibendum), fait de l’indie pop en français, ce qui peut paraître suicidaire. Derrière le projet se cache Romain Guerret, alias Dondolo, loser magnifique qui traîne ses guêtres dans l’underground français depuis des lustres. Un mauvais jour de 2010 où le ciel est gris et où fatigue et lassitude se font sentir, il prend sa guitare et sa vieille boîte à rythmes et bricole quelques chansons. Des pop songs discrètes, spontanées, sincères, reposant sur une économie de moyens salutaire. Pas d’esbroufe. On pense aux Smiths, aux groupes du label anglais Sarah Records, à Indochine et au Daho des années 80, mais les références ne sont pas flagrantes. Le choix de l’idiome ? Une évidence. A l’instar de Mehdi Zannad, le Marseillais veut écrire en français comme les Anglais le font dans leur langue. Aller à l’essentiel et retranscrire des sentiments sans figures de style particulières. Miracle : son groupe n’est désormais plus seul, des formations comme Viking Dress ou La Femme (au son plus musclé) ont également décidé de se frotter à la langue de Sardou. Un défi risqué à l’heure où la plupart des autres groupes français se mettent à l’anglais, histoire de grappiller quelques nouvelles parts de marché.
Le quartier de Ménilmontant, autour de la longue rue pentue du même nom, est le royaume des amateurs de sons divers. La Maroquinerie et la Bellevilloise, salles de concerts et lieux de vie culturelle désormais incontournables, ne sont pas les seules à défendre un univers musical métissé. Sélection des meilleurs endroits « Sans musique on meurt », voilà ce que signifie l’acronyme qui donne son nom à cet ensemble de huit studios de répétition que louent chaque jour musiciens amateurs, semi-pro, et parfois nos amis les stars qui viennent préparer leurs live : Catherine Ringer, Arthur H, Benjamin Biolay, Uffie… On peut également louer des prestations : sonorisation de concert, matériel. Les suppléments d’âme de cet établissement ouvert il y a douze ans par un ancien régisseur, musicien amateur ? Son équipe à l’esprit familial, et les espaces communs et la courette, accueillants.
SMOM produit aussi le festival convivial Désin’Volt, qui soutient les musiques actuelles en développement, et en tant que membre fondateur du réseau MAP (Musiques actuelles à Paris, voir plus loin), ouvre gratuitement ses portes pendant les Nuits Capitales, pour des répétitions (notamment celle de No One Is Innocent le 17 novembre prochain, à 17 h, réservation sur contact.smom@wanadoo.fr). Enfin, le studio propose des chantiers-écoles pour des jeunes en difficulté qui s’intéressent aux métiers du son, et à ce titre, les techniciens et régisseurs SMOM sont tous en contrat d’insertion, un compromis dont chacun tire des bénéfices. Ou quand entreprise et altruisme ne s’ignorent pas.
10, rue Boyer, 20e. Du lundi au vendredi de 10 h à minuit, le samedi
jusqu’à 21 h, le dimanche de midi à minuit. Renseignements :
01 46 36 46 28. www.studios-smom.fr.
Texte et Photo : S. DESPREZ
La soirée Edit, dont le Rex Club accueille ce jeudi la troisième édition, est le résultat des efforts combinés d’une poignée de DJ’s habitués des platines parisiennes (Freeworker, Soulist, Psycut, Da Vince, Koko et Nick V) pour obtenir un créneau dans le temple électro de la capitale. Ils ont tapé fort avec leur première soirée, au début de l’année, en faisant venir deux Anglais ayant le vent en poupe, Floating Points et Benji B, et poursuivi en mai avec Seiji des Bugz in the Attic, et Mark De Clive, deux DJ’s de broken beat, un style qui n’a pas souvent eu droit de cité dans une programmation plutôt orientée techno.
En ouvrant ses portes à des organisateurs indépendants, le Rex Club retrouve ainsi un peu d’éclectisme électronique. Rebelote donc ce jeudi avec Ben Westbeech et Zed Bias, deux Anglais sortis de l’ombre par Gilles Peterson. Le “trendsetter” de Radio One est allé récupérer Zed Bias, pionnier du 2-step et fossile du dubstep, en stand-by depuis son hit Neighbourhood il y a onze ans, et s’est logiquement entiché de Ben Westbeech. Il faut dire que ce dernier a le profil du “usual suspect” pour l’animateur de Worldwide. Musicien de formation (violoncelle, piano), il se situe aux confins de la house, de la soul et du hip hop, sautant allègrement de l’un à l’autre sur son premier album Welcome to the Best Years of Your Life, qui a si bien plongé Peterson dans une nostalgie acid jazz qu’il l’a publié sur son label Brownswood. Westbeech revient ce mois-ci avec There’s More to Life Than This, une commande du fameux label de house new-yorkais Strictly Rhythm (hébergeur ponctuel de Masters at Work, Ultra Naté ou Osunlade). Du coup, le producteur de Bristol s’est mis au diapason, et le disque penche un peu plus vers la house vocale. Sur un album quasiment conceptuel mais assez inégal en termes de qualité (même s’il n’y a pas grandchose à redire sur la production), on aurait pu penser qu’il y avait de quoi cerner de plus près le bonhomme. Au final, on n’est pas beaucoup plus avancé, puisqu’il brouille les pistes avec une liste d’invités très variés (Motor City Drum Ensemble, Henrik Schwarz, MJ Cole...). Difficile donc de prédire ce qu’il jouera ce jeudi. Mais ce qui est sûr, c’est que son éclectisme sert les intérêts de tout le monde.
Les amateurs de piano jazz savent où ils passeront la semaine : au Duc des Lombards. Quelques solides musiciens s’y succèdent durant le mois d’octobre. Le festival qui ne dit pas son nom commence avec le Cubain Harold Lopez Nussa, émule de Keith Jarrett, mais au jeu bouillant . Il sera suivi du pianiste franco-américain Jacky Terrasson avec son trio : un artiste atypique, toujours passionnant, dont le style alerte ne laisse jamais indifférent. Il a joué avec Cassandra Wilson, Michel Portal, oscillé entre un certain classicisme et l’avant-garde. Enfin, la semaine se termine avec Joey Calderazzo, une découverte de Branford Marsalis, un maître du hard bop (du 17 au 19). Trois poètes du piano aux styles bien différents.
Le festival Les inRocKs Black XS s’ouvrira le mercredi 2 novembre prochain. Au programme, sept jours de concerts dans toute la France, entre Paris, Nantes, Toulouse, Caen, Marseille, Lille et Lyon. Pour l’occasion, découvrez la playlist officielle de l’événement : du rock impulsif de Wu Lyf à l’électro baroque de Sebastian, sans oublier Anna Calvi et ses inspirations magnétiques.
Décidément, on ne peut pas faire confiance à un rappeur. Lorsque Black Milk (le producteur rap le plus scruté de la scène underground US de ces cinq dernières années) nous annonçait en 2008, pas peu fier, que son projet de supergroupe hip hop nous scierait les pattes dans les six mois à venir, on l’avait cru, totalement
sous l’emprise d’une fascination largement avouée dans ces pages. Trois ans d’impatience et de frustration plus tard, le power trio rap Random Axe, composé de Sean Price, Guilty Simpson et l’ami Black Milk, déboule enfin dans les bacs et sur les planches parisiennes. Si les délais d’attente ont explosé, c’est que les
chefs étoilés de la nouvelle scène hip hop new-yorkaise ont pris leur temps. Rythmiques extraterrestres, mélopées de piano rabotées sur l’autel de l’efficacité, ambiances millénaristes et flows de prédicateurs vous atteignent droit au coeur. C’est que les loulous savent y faire pour perturber nos positions. On vous promet
la lune en vous aspirant vers le haut à coups de basses caoutchouteuses étirées, on vous plaque au sol en balançant des beats accrochés à des enclumes pour finalement vous laisser sonnés, mais ravis. Vous voilà prévenus, la venue du combo est à ne pas manquer. Assurément, la soirée hip hop du mois !