
Un jour viendra où je ne serai plus là
Pour témoigner de cette vie d’avant
De cette vie de
misère et de dénuement
Où tout manquait pour mes ancêtres
Ce père malade à trente ans faute de soins
Par négligence ou par omission et ignorance
Cette mère aidante qui jour après jour
Tenait la maison à bout de bras toujours enceinte
Temps jadis sans médias sociaux sans iPhone
Seul une vieille radio tonitruante et ronronnante
Qui annonçait les décès à heure précise
Et ce vieux téléphone qui colportait les rumeurs
Eh oui ce monde d’antan est enseveli dans l’oubli
Moi bientôt octogénaire je ne serai plus là
Pour dire à mes petits-enfants que bel et bien
Il en fut ainsi aux temps de ma jeunesse lointaine

Il y a ces cris dans le désert
Il y a ces cris dans la nuit
Il y a ces cris d’outre-tombe
Il y a ce cri de ma petite fille
Ce cri je l’entends comme une complainte
Ce cri qui traverse notre espace sidéral
Ce cri qui surgit du plus profond des abîmes
Ce cri qui nous garroche tout son désespoir
Qu’avons-nous laissé à cette petite fille
Qu’avons pu faire à cette petite planète
Comment l’avons-nous si massacrée
Comment l’avons-nous si peu respectée
Hélas ma petite fille hurle sa colère
Une planète polluée massacrée asséchée
Elle cherche une forêt où s’abriter
Les ruches sont vidées de leurs abeilles
Elle n’ose plus se baigner dans nos lacs et nos rivières
Elle voit les glaces de l’Arctique fondre
Elle voit les forêts brûler
Elle voit des pluies torrentielles tout dévaster
Et nous ses grands-parents nous sommes morts
Quel héritage merdique nous lui avons laissé
Elle aura une planète à restaurer
Elle saura trop bien ce que nous lui avons laissé.

Je m’étais servi de ce personnage
Il y a quinze ans
Pour dénoncer le mercantilisme
Entourant les festivités de Noël
Et jeter un
regard critique sur les maux
De cette époque
À cette époque Harper était à Ottawa
Bush était à la Maison Blanche
Force est de constater si vous relisez
Ces péripéties écrites il y a fort longtemps
Que notre planète est encore secouée
Par de nombreux et tristes maux
Je n’ose pas trop les énumérer
Pour ne pas vous plonger
Dans une profonde dépression
Pandémie, réchauffement climatique
Sécheresse, inondations, désertification
Fausses nouvelles, violences urbaines
Écart de richesses, etc. etc. etc.
Je
ne peux m’empêcher de reprendre
Ce
qui était écrit dans le dernier épisode
Le
fameux épisode où le Père Noël
A
décidé de ne plus exister
« Les humains doivent se sauver eux-mêmes
Ils ne doivent plus compter sur un Messie
Le Père Noël représente la pensée magique
Le fameux coup de baguette qui résout tout
Encore une fois
le Père Noël comprend
Qu’il se doit de ne plus exister
Il ne fait que créer illusions et fumisterie
Le rêve ne supplantera jamais la réalité. »
Si vous voulez lire certaines des péripéties
De ce personnage loufoque, cliquez sur ce lien.
Il faut lire le tout au second degré.

Je me suis promené en vélo dans la campagne de mon enfance
La plupart de mes repères ont disparu
J'ai retrouvé cependant les mêmes senteurs
Senteurs de foin
Senteur de fumier
Senteur de porcherie
Senteurs de la nature campagnarde
Ce Québec rural était vraiment un autre monde
Pas de Facebook, pas de iPod, pas de iPad
Route poussiéreuse de terre
Tas de roches partout dans les clos
La cloche du village qu’on entendait dans le lointain
Chapelet quotidien avec les litanies parfois en prime
Une religiosité déroutante par sa naïveté
Des croyances farfelues sur l’au-delà
Bref la plus insignifiante des enfances
La nature brute avec la déesse de la foi et le dieu du travail
Trouver les mots
2 Aug 2021 12:30 PM (3 years ago)

Pas facile de trouver les mots
Pour dire ce
qui bouillonne
À l’intérieur
Cet intérieur si fragile
Si facile de se réfugier dans le silence
Pour s’épargner de crier
Sa souffrance
Cette douleur si tangible
Aller vers l’autre pour se livrer
Pour dire sa peine
Ce qui ronge son intérieur
Ce mystérieux monde impénétrable
Encore faut-il trouver les mots
Sans trouver les excuses
Pour s’esquiver
Cette fuite qui mène au gouffre
Ne pas cacher le côté fragile
De son être tourmenté
Trouver les mots les authentiques
Pour enfin entendre les vrais mots
Qui redonneront l’espoir
D’un lendemain plus heureux

J’ai souvenir encore
D’une maman qui cuisinait
De bons pâtés aux patates
Au gars du bateux en automne
Quand le four daigne encore
Recevoir une tarte au sucre
Le petit gars que jadis j’étais
Vit une extase si intense
Au mépris d’une apoplexie
Je connais un frère
Qui dans son rang
Concocte à sa douce
Pains et gâteaux
La laissant dans une extase
Dans une espèce de béatitude
Temporelle quasi éternelle
J’ai souvenir encore
Que malgré notre extrême pauvreté
Des moments volés au destin
Transcendaient nos tristes insignifiances
Les rendaient magiques par moment
Même nos lendemains de misère
Nous laissaient un imaginaire heureux

Ah ces nouvelles en continu
Ah ces nouvelles terrifiantes
Ah cette pauvre humanité
Ah ce pauvre bipède humain
Ce futur monstre voit le jour
Tout petit tout dépendant
Sa mère l’allaite et le dorlote
On s’émerveille de ses premiers sons
Puis vient l’adolescence
Puis viennent les influences
Il gobe tout sans discernement
On ne lui a pas appris à penser
Par lui-même
On l’enrôle on l’endoctrine
On lui désigne ses futurs ennemis
On lui fait miroiter la construction
D’un bel avenir pour les siens
Il ne connaît pas ces trois mots
Égalité liberté fraternité
Il ne connaît que trois réalités
Dominer tuer terroriser
Pauvre bipède qui n’a rien d’humain
C’est un animal qui guette sa proie
Il ne sait pas ce qu’est la lumière
L’ombre est son refuge
Dételer
28 Jul 2021 12:44 PM (3 years ago)

Oui ce court passage terrestre
Amène l’humain que je suis
À dételer
Il n’y a pas que l’ancestral cheval
Qui se fait dételer
Par son maître
Non, il y a nous pauvres humains
Qui arrivons un jour à l’orée de nos vies
Qui devons par nous-mêmes ou contre nous
À cause de l’impitoyable destin
Dételer de cette courte vie
Qu’est-ce que dans la longue histoire
De notre petite planète bleue
Ces quelques années de notre terrestre vie
À peine une ruade éphémère
Alors que comprendre d’intelligent
À quoi pourtant s’accrocher
Aux harnais de ce cheval
Qui refuse de se faire dételer
Oh que non
J’entends vos pleurs et vos silences
J’entends ce refus de l’évidence
Mais il y a ce réveil brutal
Que bientôt il faut dételer
Pour plonger dans l’inconnu
Dans le vide ou le plein sidéral
Ou dans rien du tout
Mais pour le moment
Il y a la vie
Il y a l’amour
Il y a l’espoir

Jamais je n’aurais pensé
Que rendu à un âge vénérable
Les tiroirs de la mémoire s’entrouvriraient
Sans que je le veuille vraiment
Ce que j’y trouve est tellement beau
Que le doute s’installe en moi
La réalité de mon enfance semble
Tellement embellie que j’en suis ému
Pourtant je suis né sur une terre infertile
Où les roches contrôlaient le territoire
Pourtant j’ai vécu dans l’insignifiance
D’une enfance épicée au fondamentalisme
Catholique empreint de religiosité
Je ne savais pas ce qu’était la révolte
L’allée des vaches étant le tracé
Qui me conduisait à l’orée du boisé
Où j’ignorais le mot décimation
Mon œil vieilli voit tellement proche
Ces insignifiances lointaines
L’homme que je suis
N’aurait jamais assumé
Ce qui fut jadis
Sans un cri de révolte
De colère
Prendre l’affabulation pour la vérité
Voir mes ancêtres si chers s’abreuver
De ces eaux sans se questionner
Ne les voir jamais remettre en question
Ce qu’il prenait pour la réalité
Tout cela horripile au plus haut point
Le septuagénaire que je suis
Mais hélas je comprends qu’ils étaient
Prisonniers dans leur univers clos
Qu’ils ne pouvaient regarder de haut
Et rejeter toutes ces fables qui ont meublé
Le désert de leur vie.
Il y a de ces vérités qu’ils n’auraient tout
simplement
Pas pu supporter sans suffoquer.
Béatrice
17 Mar 2016 7:02 AM (9 years ago)

En cette fin d’hiver,
à l’heure du midi
J’apparus. Je
sais que vous m’attendiez.
Malgré mes petits
yeux fermés, j’ai senti votre présence
Je sais que vous
allez me chérir et me cajoler
Ma vie commence
dans une famille de rêve
La médecine douce
sera à mon secours en tout temps
Je mangerai de
bons produits venant de la ferme
Qui sait. J’irai
moi aussi un jour au Portugal.
La douce voix de
la reine des Neiges
Accompagnera mes
nombreuses siestes
Mon grand frère
adoré tourbillonnera autour de moi
Il sera toujours
là pour me donner ma suce
Ma grande sœur m’apprendra
tout
Elle me fera
bricoler, chanter, danser
Je lirai la
fierté dans les yeux de mon papa
Que dire de ma
douce et tendre maman
Elle saura me
consoler, m’apaiser et me chérir
Ah oui ! Mes
grands parents. Laissez-les me gâter.

Il nous
impose une très longue campagne électorale
Il se
présente uniquement devant ses partisans
Il ne
supporte aucunement la critique
Il est
convaincu de sa vérité
Il répète
que ses valeurs sont aussi québécoises
Il a
détruit le registre des armes à feu malgré le Québec
Il croit
très peu ou pas du tout à la réhabilitation des prisonniers
Il adore
tout ce qui est militaire et ce qui est royal
Il ne veut
pas qu’on compile correctement les statistiques
Il visite
souvent le Grand Nord par crainte de le perdre
Il se
méfie de la recherche et de la science
Il ne
supporte pas les journalistes
Il
déteste les tribunaux qui viennent le contrarier
Il invente
de toute pièce une crise à propos du niqab
Il achète
les votes des jeunes familles et des aînés
Il
contrôle et dicte ce qu’il faut dire à sa famille conservatrice

Quand je pense à notre mère
Cette Florence toujours souriante
Qui nous dorlotait du matin au soir
Qui aimait d’un inconditionnel amour
Toute sa nombreuse et turbulente tribu
Qu’elle avait
enfanté au fil des ans
Que des heures de travail et de tendresse
Que de souffrances camouflées
Que de va-et-vient imposés à ses pauvres jambes
Pleines de varices et de callosités
Notre mère Florence joyeuse et espiègle
Qui savait trouver le rose où le noir gisait
Qui faisait la sourde oreille à l’ingratitude
Qui jamais ne se lamentait sur son sort
Notre mère que la vie a mise à rude épreuve
Notre indispensable mère irremplaçable
Tu nous manques cruellement
Tu vis dans nos souvenirs
Jamais nous ne t’oublierons
Non jamais
Jamais

Soutenir l’insupportable
Quand toute lumière a disparu
Quand la noirceur devient ton linceul
Quand mourir devient la seule issue
Quand vivre est une continuelle agonie
Où prendre la force pour affronter le monstre
Le monstre des pensées illusoires et vaines
Le monstre des désespoirs carabinés
Le monstre de la solitude
Le monstre du non-être
Fuir vers des contrées lointaines
Quand un seul clic te ramène à la maison
Quand ta maison est ta prison
Comment te départir de tes chaînes
Comment fuir ton île
Le saut en hauteur vers une certaine conscience
Plus facile à écrire à entendre à se dire
Et si tout au bout du désespoir une toute petite
lumière
Comme une flèche qui fissure l’opacité des ombres
Comme une étincelle qui suffit à embraser tout
Tu pourrais espérer soutenir l’insupportable
Tu pourrais espérer supporter l’insoutenable

Ma génération voudrait te tabletter
Ma génération celle du quatrième âge
Celle qui a connu la grande dépression
Celle qui a marché à pied à l’école
Cette génération qui avait réponse à tout
Qui répétait la réponse des autres
La progéniture n’avait pas Google pour vérifier
Les médias sociaux se faisaient sur le perron de l’église
Le Wikipédia avait pour nom le médecin le curé l’institutrice le marchand ambulant
Aujourd’hui alors que j’aligne cette réflexion
Sur cette époque trop édulcorée
Ma tablette me fait entendre ma musique préférée
Me fait contempler la dernière hémérocalle éclose
Mes livres numériques piaffent d’impatience
Ma Presse Plus me livre les nouvelles du jour
Je retrouve une recette à concocter que je salive déjà
Ne me demandez pas de tabletter mon amie
Celle qui permet de partager mes coups de cœur
Dans Facebook de twitter mes découvertes
De découvrir des lieux magnifiques
De me retrouver quand j’ai perdu mon chemin
Merci Google Earth Google Maps Google Street
Si j’ai la nostalgie d’un concert manqué iTune me le fera
Entendre confortablement assis dans mon salon
J’ai manqué une émission de télévision
Tout.tv me permet de remonter le temps
Non ne me faites pas retourner dans ce passé obscur
Ratatiné par les peurs de ces êtres pour qui la terre était
Une vallée de larmes

Oui je n’ai pas besoin de pluie
Je veux du soleil à tous les jours
Pour mon bronzage
Oui
Je n’ai pas besoin de mauvais temps
Je n’ai pas besoin de tempêtes
Je veux des rayons qui m’excitent
Mieux que toutes les aurores boréales
Oui
Je n’ai pas besoin de travailler
Les brises suffocantes grisent mon cœur
Je n’ai besoin que de m’évader
Je n’ai besoin que de plages
Le vent chaud souffle mon bonheur
La nuit prépare une canicule
Et moi je répare mon hamac
Un grand, grand bonheur immense
Un beau cadeau ensoleillé du ciel
Oui
Je n’ai besoin que de sable
J’ai des flots qui m’entourent
J’ai du bonheur plein les bras
Oui
Je n’ai besoin que de vin
Je n’ai besoin que de houblon
J’ai du soleil qui me comble
Mieux que toutes les ivresses
Un grand, grand bonheur immense
Un beau cadeau ensoleillé du ciel
Tu n’es pas un fardeau dans ma vie
Tu es l’apogée de mon existence

Par Jacques Rancourt
Monologues
Mes autres poèmes
Toi qui as commencé à battre avant ma naissance
Toi qui n’arrêtes jamais de pomper tout au long de ma vie
Toi qui ne prends jamais un repos bien mérité
Je veux t’exprimer toute ma reconnaissance
Tu supportes mes lamentables états émotionnels
Tu pompes vers mes poumons tous mes déchets
Tu es la pulsation de vie en moi
Tu es l’énergie de mon corps
C’est par toi que j’exprime toute ma tendresse
C’est toi qui m’inspires des mots d’amour
Un certain jour tu as semé l’épouvante en moi
Tu ne battais plus comme avant
Tu avais un message à me transmettre
Celui de devenir plus zen
Celui de vivre la pleine conscience
Que chaque instant de vie est ce qui compte
Que cet instant de vie est le ici et maintenant
L’instant présent est le seul moment que j’ai
Pour connaître quoi que ce soit
Pour percevoir
Pour apprendre
Pour agir
Pour changer
Pour guérir
Pour aimer

Par Jacques Rancourt
Un astre apparut dans le firmament
Et comme une étoile filante
Se projeta sur les bords du fleuve
De ses parents incrédules
Ils prénommèrent
cette étoile
Louis-Félix synonyme de bonheur
Une félicité incomparable
Qui se confirma au fil des jours
En quête d’amour et de tendresse
Il sourit, crie et grogne à qui mieux mieux
Sachant que nul ne résistera à son charme
Que tous applaudiront ses moindres gestes
Le petit homme bientôt grandira
Dans ce monde à découvrir et à explorer
Tous les espoirs seront permis

Non
je n’ai pas besoin de pluie
Je veux de la neige à tous les jours
Je n’ai pas besoin de beaux temps
Je n’ai pas besoin d’accalmie
Je veux des tempêtes qui m’excitent
Mieux que toutes les aurores boréales
Je n’ai pas besoin de vacances
Les poudreries grisent mon cœur
Je n’ai pas besoin de m’évader
Je n’ai pas besoin de plages
Le vent souffle mon bonheur
La nuit prépare un brouillard
Et moi je prépare ma souffleuse
Un grand, grand bonheur immense
Un beau cadeau enneigé du ciel
Je n’ai pas besoin de sable
J’ai des congères qui m’entourent
J’ai du bonheur plein les bras
Je n’ai pas besoin de vin
Je n’ai pas besoin de bière
J’ai de la neige qui me comble
Mieux que toutes les ivresses
Un grand, grand bonheur immense
Un beau cadeau enneigé du ciel
Tu n’es pas un fardeau dans ma vie
Tu es l’apogée de mon existence
Mon grand, grand, grand très grand bonheur
Je n’ai pas besoin de pluie
Les flocons ensorcellent mon cœur
Je veux de la neige à tous les jours
Je n’ai pas besoin de vacances
Une seule bordée déjà me comble
Les flocons se mettent à tomber
J’ai besoin de beaucoup de neige
Seul sur un banc
17 Sep 2012 9:40 AM (12 years ago)

Une belle journée d’automne
Je le vis là seul sur un banc
Loin de sa vie d’autrefois
Comme des milliers d’autres
Abandonnés et laissés seuls
Le silence du poids des âges
La ville bourdonne d’activités
Lui gît dans l’inactivité
Je ne voulais pas entendre
Que ses enfants fort occupés
N’avaient pas de temps pour lui
Que son corps usé par le travail
Que la routine et l’oubli
Étaient son lot quotidien
Le jour fatal de mon issue finale
Terrible destin que celui
Stabbat Jacobus
12 Apr 2012 11:53 AM (13 years ago)


Au pied de quelle croix
Devrais-je m’écraser ?
L’africaine asséchée
Par tant d’indifférence
Internationale
Laissée en décrépitude
Comme son peuple agonisant
Troué par des clans tribaux
Opportunistes et sanguinaires
L’américaine orgueilleuse
Marquée par l’argent
Et la domination
Imposant son ombre
Sur toute la planète
Larguant ses bombes
Au nom de sa démocratie
Se disputant la présidence
À coup de dollars infects
L’européenne tourmentée
Pansant les cicatrices
D’un passé de guerres
Fratricides
Divisée et timorée
Nostalgique d’un passé
Colonial
Enlisée et endettée
Qui peine à s’en sortir
La mienne qui m’écrase
De plus en plus chaque jour
Me donnant des nuits
D’insomnie
Écrasé par l’impuissance
Ne voyant aucune
Résurrection possible
Trop profondément crucifié
Par les clous inhumains
Des êtres de mon deuxième
millénaire
Le clavier
27 Oct 2011 8:01 AM (13 years ago)

Que taper sur le clavier
Des mots pulsant la tristesse
Des mots roucoulant la mélancolie
Des mots anticipant des joies futures
Des mots déversant le trop-plein ou le trop vide
Si ces mots pianotaient la tendresse
Si ces mots effleuraient les fibres sensuelles
Si ces mots gelaient les pensées négatives
Je n’aurais pas usé mon clavier en vain
Dire et redire des mots de tendresse
Laisser battre un cœur rempli d’émotions
À la vue de cet enfant qui joue dans le sable
À la délicatesse exprimée par cette aidante
À épier cette mésange et sa graine de tournesol
À cette chatte qui ronronne sous une chaise
À ce coucher de soleil à la fin d’une journée folle
Apprivoiser la vie pour mieux voir venir la mort
Caresser des rêves au lieu de s’étourdir
Devenir zen et chercher la paix
Pourquoi courir et s’énerver
La route du bonheur est quelque part
Entre la tête et le cœur
Et bercer un enfant
Mon ami le cheval
30 Jul 2011 12:39 PM (13 years ago)

Très souvent je le croise
Je m’arrête et je lui parle
Cet ami a une longue histoire
Il est le compagnon fidèle de l’humain
Depuis des millénaires
Il fut de tous les combats
Les plus et les moins nobles
Que serait mon pays sans lui
Une terre inhospitalière à défricher
Travailleur inlassable et obéissant
Aujourd’hui nos bolides polluants
Ont fait de lui un être abandonné
On le monte pour le plaisir
On l’utilise dans les rodéos
On le promène dans les fêtes western
Cet être est et restera mon ami
Pour toujours


Je me sens seul et triste
De plus en plus étranger à ce monde
Les êtres de mon espèce m’ignorent
Je dois me reconfigurer autrement
iPad-moi des mots de tendresse
Fais de moi une de tes applications
Déroule tes sentiments envers moi
Ouvre-toi sur mon univers
iPod-moi au moins quelquefois
Capture ma présence en photo
iMail-moi la tienne je t’en prie
Je me meurs d’un éternel ennui
iPhone-moi de grâce
Je veux entendre ta voix
Je ne supporte plus tes textos trop brefs
Je veux retrouver ton humanité
C’est ainsi qu’au bord d’un ruisseau
Je me mis à pleurer et à souffrir
Mes yeux se tournèrent vers le ciel étoilé
J’oubliai le iPad le iPod et le iPhone
Je cherchai en vain un humain pour me consoler
Je suis condamné à Facebooker et à Twitter
Anthropomorphisme
14 Mar 2011 7:06 AM (14 years ago)


Le cercueil était là dans l'église
La défunte assistait à sa cérémonie
Nous étions tous là dans l'attente
Les mots surgirent de cet homme qu'on dit de dieu
Il semblait vraiment savoir ce qu'il adviendrait
De la destinée céleste de la défunte
De ce monde dont personne n'est encore revenue
De ce lieu mystérieux qui me laisse songeur
L'intermédiaire entre les hommes et ce dieu
Parlait du futur divin d'une façon intarissable
Plus il parlait plus je demeurais sceptique
Plus je destinais ses paroles à la fosse septique
De l'anthropomorphisme à l'état pur me dis-je
Ramener ce qui le dépasse à une dimension humaine
Moi qui me questionne tous les jours sur la mort
Qui me demande si l'après vie existe et qui me refuse
À puiser dans le discours religieux un début de réponse
Qui me refuse de sombrer dans le simplisme à outrance
J'écoutais le vieux prêtre parler et discourir
Quand son heure fatidique arrivera je lui souhaite
D'aller s'asseoir à la droite de dieu le père
De retrouver tous les siens qui l'ont précédé
De vivre toute la béatitude éternelle qu'il a souhaitée
À tous ses fidèles à qui il a imposé sa conception de l'au-delà
Quant à moi je préfère caresser ma chatte et me poser des questions
Et je commence de plus en plus à me fouter des réponses