Les distorsions cognitives, ces pensées spontanées biaisées et dévalorisantes, sont relativement courantes et nous torpillent l’estime de soi. En voici 12 à reconnaître pour les minimiser et mettre un brin d’élégance relationnelle y compris dans la relation à soi-même.
Nous l’avons vu dans , les pensées automatiques sont ces discours spontanés que nous avons avec nous même, dans notre Ford intérieure, comme disait Béru, sous la forme de commentaires sur nous-même, sur les autres, sur ce qui nous arrive ou la vie en général. Elles deviennent dysfonctionnelles, ou distorsions cognitives, lorsqu’elles sont excessives ou biaisées, même quand elles nous paraissent anodines, comme le classique « qu’est-ce que je suis maladroit(e), j’ai cassé le verre ».
Une fois que nous avons reconnu l’importance de nous parler à nous-mêmes avec bonté, logique, nuance et objectivité, il est alors essentiel de savoir reconnaître ces distorsions pour les minimiser. Voici donc 12 pensées dysfonctionnelles courantes qui nuisent à l’estime de soi, à l’acceptation de soi et à la capacité à agir.
Lorsque nous nous évaluons nous-mêmes ou évaluons les événements de manière polarisée, sans nuance et en omettant le contexte : tout ou rien, noir ou blanc, jamais ou toujours, bon ou mauvais etc. Va souvent de pair avec le fait de penser que si quelque chose ne se passe pas exactement comme nous le souhaitons, alors il s’agit d’un échec personnel. Les plus petits manquements paraissent alors dangereux ou épouvantables :
Tirer des conclusions générales et définitives, construire des pseudo-vérités universelles sur la base d’un seul ou quelques événements négatifs :
Avec la généralisation abusive, un seul événement négatif peut influer tout le comportement à venir d’une personne qui se voit alors vouée à l’échec. On peut distinguer deux grands types de généralisation abusive :
Une expérience désagréable dans un domaine à un moment donné, et c’est tout le domaine en question (passé, présent et à venir) qui est perçu comme un échec et perdu d’avance :
Lier entre eux des problèmes différents, là où il n’y a pas lieu de le faire. Une expérience désagréable dans un domaine va nous amener à voir des échecs dans tous les domaines :
Lorsque nous transformons une expérience neutre ou positive en expérience négative, en considérant que le positif est complètement faux :
Ce sont des formes de dévalorisation qui consistent à exagérer ses erreurs et minimiser ses qualités ou ses accomplissements.
Imaginer des scénarios noirs sans fondement ou preuve et y porter crédit. Pour rappel, une expérience préalable n’est pas une preuve, voir point 2. Il existe deux sortes de conclusions hâtives :
Lorsque l’on pense connaître les pensées et réactions probables des autres en se fiant à une poignée d’indices, souvent maigres :
Ce sont des prédictions pessimistes que nous considérons comme vraies et incontournables :
Ce filtre mental ne laisse percevoir que le côté négatif des choses. En focalisant sur les détails déplaisants, nous faisons abstraction des éléments agréables, ce qui nous conduit à voir l’ensemble comme une expérience essentiellement négative :
Ils se produit lorsque nous confondons nos émotions et la réalité, ce qui nous amène à utiliser nos sentiments comme s’il s’agissait de preuves que quelque chose ne va pas chez nous, ou que tout va mal :
Le faux dilemme : croire que nous n’avons que 2 choix possibles, donc si l’un ne convient pas, l’autre devient incontournable
Le faux raisonnement de justice : penser que ce qui ne se passe pas comme nous le voudrions est injuste
Penser à une situation à venir sous l’angle du pire, imaginer tous les scénarios catastrophes possibles, les conséquences les plus désastreuses. Le catastrophisme peut pousser à éviter la situation, de peur que leurs scénarios se réalisent.
Lorsque nous pensons, à tort, être responsables d’événements désagréables ou fâcheux pourtant hors de notre contrôle. Nous croyons avoir une influence très forte sur le comportement des autres et par extension nous nous en sentons responsables, ce qui conduit à un sentiment de culpabilité, ou encore croire que ce qu’ils font est lié à nous :
Le blâme est une autre forme de personnalisation, mais qui s’exprime à l’opposé : lorsque nous nous tenons pour responsables de ce qui arrive aux autres et en particulier des émotions désagréables qu’ils peuvent ressentir.
Qui revient à coller une étiquette, sous forme d’un qualificatif qui exprime un jugement définitif et émotionnellement chargé que l’on porte sur autrui ou sur soi-même. Il s’agit d’attribuer un comportement au caractère de la personne, sans considérer la possibilité qu’il soit circonstanciel ou momentané :
Se fixer arbitrairement des buts à atteindre ou des règles de conduite excessives, sans tenir compte des ressources dont on dispose pour y parvenir (le plus souvent sous la forme « il faut », « on doit ») ou du contexte. Ces fausses obligations génèrent une forte pression auto-imposée. Ensuite, les éventuels objectifs non atteints entraînent des sentiments de déception, de frustration, de colère, de ne pas être à la hauteur :
Les fausses obligations peuvent également être appliquées aux autres, ce qui peut conduire à des exigences excessives et/ou à un sentiment de déception, d’amertume, de ressentiment, y compris à l’idée que l’on est la seule personne à se conduire convenablement. L’impact sur les relations est bien entendu délétère :
Ces distorsions cognitives ont des noms techniques à coucher dehors, mais ça n’a pas d’importance, vous n’avez pas besoin de vous en souvenir, l’important étant simplement de prendre conscience de ce qui en est une, pour pouvoir la modifier tranquillement pour aller vers des pensées fonctionnelles. Celles-ci NE SONT PAS de la pensée positive, mais bien des pensées objectives, nuancées, qui prennent en compte le contexte de la situation, bref, qui la décrivent de manière rationnelle et observable, et non pas à coups d’interprétations, qu’elles soient négatives ou positives. Pour vous y aider, c’est par là: Modifier un discours intérieur
Estime de soi: vous avez bien plus de ressources que nous ne le croyez!
Estime de soi: renouer avec notre merveilleuse singularité (1)
Les ratés de la communication: généralisations abusives
Ratés de la communication: compliments et quand-mêmisations
Petite leçon équine au service de l’acceptation de soi
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Nos émotions sont déjà bien assez compliquées à comprendre comme ça, et voilà qu’en prime, les pensées qui les accompagnent, loin de nous aider, viennent souvent les amplifier. Ces discours spontanés que nous nous tenons à nous-mêmes peuvent en rajouter trois louches lorsque nous sommes sous le coup de l’émotion, et ainsi prendre le pas sur celle-ci et nous entraîner sans mollir sur le terrain des pensées dysfonctionnelles, alors même que nous avons le sentiment de faire une analyse rationnelle.
La mouise, quoi.
Voici comment les identifier.
Que ceux qui n’ont jamais eu de discours intérieur spontané aussi tendre envers eux-mêmes qu’un carambar sorti du congélateur l’est envers nos quenottes, nous jettent le premier gravillon:
« Il faut que je sois au top au boulot en permanence »
« J’ai perdu mon job, à mon âge, je n’en retrouverai jamais »
« Je lui ai laissé un message il y a 10mn, pas de réponse, elle me ghoste »
« Quel con, j’ai oublié des données essentielles dans ma prez, ça va être nul »
Nous pouvons tous avoir, à des fréquences très variables, des pensées en réaction à des situations perçues comme pénibles qui peuvent paraître anodines, mais qui ont un impact sur l’estime de soi.
Les pensées dysfonctionnelles sont des interprétations biaisées d’une situation donnée, qui accompagnent et alimentent des réactions émotionnelles désagréables. Ces pensées nous viennent spontanément, c’est pour cela qu’on les appelle aussi automatiques, sous la forme de commentaires sur nous-même, sur les autres, sur ce qui nous arrive ou la vie en général. Elles ne sont pas nécessairement fausses en soi, mais lorsqu’elles sont excessives, dévalorisantes, ou qu’elles ne prennent pas en compte le contexte de la situation, elles deviennent dysfonctionnelles parce qu’elles nous enferment dans la mésestime de soi, les cercles vicieux des ruminations, les croyances limitantes et dans le sentiment d’impuissance à agir sur les situations qui les ont générées. Elles ne nous aident pas à fonctionner de manière optimale et au contraire viennent entraver nos facultés à raisonner sur ce qui nous arrive et à trouver des solutions pertinentes, ou simplement à traverser l’émotion dans les situations qui sont hors de notre contrôle. Elles peuvent aussi nous amener à craindre des situations futures et ainsi à les éviter :
« J’ai foiré mon entretien d’embauche, je suis toujours comme un gnocchi trop cuit face aux recruteurs, je n’y arriverais jamais »
Quoi que désagréable, ce n’est donc pas tant l’émotion qui pose problème que ces pensées qui les accompagnent qui peuvent amplifier l’intensité de l’émotion ressentie et nous amener à nous sentir submergés. Elles sont le gaz sous la bouilloire quand l’eau boue déjà : on a vite tendance à déborder, et tant qu’on n’éteint pas ledit gaz, ça ne risque pas de s’arrêter. L’émotion quant à elle, c’est le sifflet de la bouilloire qui indique que l’eau est bien assez chaude comme ça. L’idée est donc bien de distinguer les pensées de l’émotion, de manière à pouvoir agir en fonction de l’information transmise par l’émotion, plutôt que de nous laisser déborder par les torrents des pensées automatiques.
Ces pensées problématiques sont aussi appelées distorsions cognitives, suite au travaux du psychiatre Aaron Beck, père de la thérapie cognitive. A toutes fins utiles, je précise que mon propos ici se cantonne à l’identification des distorsions cognitives dans le but de préserver et améliorer l’estime de soi tout en diminuant le stress, en particulier dans le cadre du travail et dans des conditions acceptables. Pour tous ceux et toutes celles chez qui les pensées dysfonctionnelles alimentent des troubles anxieux ou des problèmes de santé mentale, il est indispensable de s’adresser à un psy.
Les distorsions cognitives déforment et entortillent la réalité à coups de choix sémantiques et linguistiques excessifs, disproportionnés et inadaptés. A l’inverse, nos pensées fonctionnelles sont nuancées, logiques, vérifiables, elles prennent en compte le contexte de la situation. Elles reconnaissent la présence et la légitimité de l’émotion, mais sans la laisser prendre le dessus.
« Je n’ai pas mis l’enregistrement automatique, il y a eu une panne de jus, j’ai perdu 2h de boulot, ça me met en rogne. » par opposition à « J’ai perdu 2h de boulot, toujours pareil! quel abruti ! »
Reconnaître nos distorsions cognitives pour les remplacer par des pensées plus fonctionnelles et qui permettent de traverser l’émotion de façon plus fluide a de multiples bénéfices :
Pour que cette bouilloire judicieusement située entre vos deux oreilles puisse continuer à infuser des idées créatives et des convictions structurantes sans s’embourber dans les distorsions cognitives, il est intéressant de connaître ces dernières pour pouvoir les remarquer dans nos pensées et, tant que faire se peut, les remplacer par des pensées plus objectives et plus fonctionnelles.
Pour ceux et celles dont les distorsions cognitives génèrent de la dévalorisation et de la rumination sans pour autant générer des troubles anxieux, voici la marche à suivre:
Nous entretenons avec nous -mêmes des relations dont l’exigence frise la dictature et les interactions le harcèlement. Il n’y a qu’à écouter cette petite voix intérieure qui nous juge et nous critique avec constance et obstination pour réaliser la dureté de notre relation à nous-mêmes. Parlons-nous donc avec un poil plus de bienveillance: Se parler à soi-même comme on voudrait qu’on nous parle
Savoir les identifier pour pouvoir ensuite en minimiser la fréquence et la portée : 12 distorsions cognitives courantes
Modifier son discours intérieur pour le rendre plus juste envers soi-même et plus fonctionnel n’a rien à voir avec sombrer mollement dans les illusions de la “pensée positive”. Il s’agit bien de contrecarrer des pensées dysfonctionnelles dévalorisantes par des pensées plus objectives et plus nuancées, qui vont générer un état d’esprit plus positif et encourageant et renforcer l’estime de soi : Modifier un discours intérieur
Vous l’avez certainement remarqué, ces distorsions cognitives dépassent souvent le cadre discret de la boîte à idées qui tient sur nos épaules. Elles peuvent aussi se déverser dans nos conversations, sous forme de ratés de la communication, avec leur lots d’effets délétères sur notre capacité à nous faire comprendre, à être crédibles et considérés, à obtenir ce que nous demandons et sur la qualité de nos relations. Savoir les identifier permet de les diminuer dans notre discours intérieur, mais aussi dans nos façons de nous exprimer avec les autres. Nous reviendrons sur ce sujet essentiel à l’élégance relationnelle.
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Le coeur
Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles,
Vous êtes un jardin où les quatre saisons
Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles
Et des pommes de pin, dansent sur le gazon.
– Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
Vous êtes le coteau qui regarde la mer,
Ivre d’ouïr chanter, quand le matin arrive,
La cigale collée au brin de menthe amer.
– Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
Tapisse votre espace et votre profondeur
De mousse délicate et de fraîche verdure.
– Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur
Le verger fleurissant et le gai pâturage
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage.
– Et vous êtes aussi, coeur grave et violent,
La chaude, spacieuse et prudente demeure
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz,
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures,
Où la tendresse humaine habite et se nourrit.
Anna de Noailles, Le coeur innombrable
Pour de multiples raisons, 2023 nous a éprouvés et plus que jamais peut-être, nous avons besoin de nous émerveiller des toutes petites choses et d’être empreints d’élégance relationnelle, afin d’être un jardin d’abondance, un verger fleurissant, un gai patûrage, une demeure hospitalière pour nous-mêmes autant que pour les autres, ceux qui nous entourent, ceux que nous ne connaissons pas encore, ceux qui traversent nos vies.
Parmi les candidats à la reconversion ou à une transition professionnelle, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir se tourner vers des métiers ou secteurs proches de l’écologie et de la transition écologique, et de façon générale de la cause environnementale. L’urgence climatique et la pandémie ont éveillé beaucoup de consciences et donné envie à beaucoup de s’investir autrement dans leur vie professionnelle. Ca tombe bien, c’est une mine de bifurcations possibles, alors voici 8 bonnes raisons d’y réfléchir.
Etonnamment, lorsqu’on cherche des ressources en ligne sur les possibilités de bifurquer vers une vie professionnelle en lien avec la transition écologique et la préservation de la planète, on tombe généralement sur quelques articles très superficiels qui évoquent une poignée peu représentative de métiers ultra spécifiques. Qui ne sont pourtant que quelques arbres épars (et pas toujours facilement accessibles) qui cachent une immensité de possibilités, une forêt, une montagne de débouchés.
Etonnamment aussi, on fait souvent de l’intérêt pour des métiers plus verts un « truc de jeunes », là où les autres générations seraient engluées dans des préoccupations de privilégiés, ultra producteurs sans vergogne de CO2, tellement ils ont été pourri gâtés par des années de sur-consommation débridée.
Mais ce n’est pas l’apanage des jeunes générations. Selon étude TF1 / Sociovision sur les comportements des Français face à l’urgence climatique (2022): 87% des sondés ont conscience de vivre une vraie crise environnementale, toutes générations confondues. Selon une autre étude de l’ADEME datant de 2023, 70% des Français souhaitent même un meilleur encadrement de la vie économique, en veillant à ce que la société “soutienne exclusivement les activités économiques qui préservent l’environnement et pénalise celles qui y nuisent”.
D’autre part, parmi mes clients, toutes générations confondues, c’est aujourd’hui l’écrasante majorité des candidats à une transition professionnelle qui veulent, d’une manière ou d’une autre et parfois indirectement, concilier vie professionnelle et préservation de la planète, alors que c’était moins de 50% il y a cinq ans. Si mes clients ne sont pas un échantillon représentatif, cette tendance récente marque cependant une évolution dans les désirs de reconversion, dont le lien intemporel avec la quête de sens prend désormais cette direction. Ce qui est confirmé par cette étude du CSA: 78% des salariés préfèreraient rejoindre une entreprise engagée pour la transition écologique.
Et disons-le tout net, hormis les métiers de la santé et du secours, il n’y a pas grand-chose qui puisse réellement avoir du sens à une époque où la planète crame et ou la sixième extinction de masse pourrait bien comprendre une bonne part de l’humanité.
Les banalités bébêtes qu’on balance benoîtement à la bouille des intéressés, lorsqu’on parle de celles et ceux qui souhaitent quitter leur entreprise pour aller vers des vies professionnelles plus respectueuses de la planète, ce sont les cadres parisiens qui se mettent au vert pour faire pousser des rutabagas bio dans un coin de campagne idéalisé. Cependant, même si la néo-agriculture attire de plus en plus de ces profils, elle est loin d’être l’unique possibilité de reconversion vers un métier dans l’écologie, la transition écologique ou la préservation de l’environnement.
J’ai donc eu envie de vous proposer une série de billets pour vous aider à réfléchir à une éventuelle bifurcation vers la transition écologique. Vous voulez du vert,, vous qui sentez bien que le vers est dans le prix de nos économies productivistes et financières, vous allez donc en avoir, sans besoin d’aller au diable Vauvert, car le secteur est vaste et les possibilités multiples, il y a de quoi faire déborder la cafetière. J’aurais donc l’occasion de vous proposer des ressources pour aborder vos explorations ainsi que pour mener à bien votre bifurcation.
Mais pour commencer, à l’attention de tous ceux et celles qui y pensent sans vraiment y penser, qui se demandent si c’est une bonne idée, qui hésitent parce que les bifurcations sont ces itinéraires non linéaires parfois complexes, voici 10 bonnes raisons d’y réfléchir.
Les craintes à changer de métier ou de secteur d’activité sont nombreuses et à notre époque où l’inflation complique la vie de beaucoup d’entre nous, il est parfaitement légitime d’avoir des freins à l’idée d’une reconversion, en particulier sur le plan financier. Or la reconversion est souvent présentée comme une prise de risque à ce sujet.
C’est pourquoi il est essentiel de garder en tête que réfléchir à une bifurcation éventuelle n’est pas une prise de risque, dans le sens où s’informer, explorer et même construire un projet ne vous engage en rien à vous lancer, si la dimension financière ne correspondait finalement pas à vos attentes et/ou à vos besoins. La possibilité de renoncer est gravée dans l’exploration d’un projet professionnel et c’est justement le double axe réflexion/exploration qui vous permettra d’en déterminer la pertinence et la faisabilité et de décider si c’est une bonne idée ou non.
Inversement, si l’intérêt pour la transition écologique vous titille, remettre la réflexion et l’exploration aux calendes grecques à grand renfort de rationalisations n’est pas une solution. Ce n’est pas parce qu’une idée a été mise à croupir dans une oubliette qu’elle est morte et enterrée. Elle va plutôt se mettre à gémir des litanies lancinantes sur les herbes plus vertes d’autres voies professionnelles qui, si elles sont inaudibles en apparence, vont augmenter le mal-être général et le sentiment d’insatisfaction. Voir
La question du sens est devenue omniprésente dans le rapport au travail. Souvent perçue elle aussi comme une préoccupation des jeunes générations, la quête de sens est en réalité un point commun à toutes : d’après une étude de l’Apec réalisée en 2022, 95% des cadres aspirent à un travail qui a du sens et 92% selon cette enquête Audencia datant de la même année. Et ce n’est pas une surprise, le besoin de sens étant probablement fondamental à l’être humain, et nous passons suffisamment de temps au boulot pour apprécier l’idée que nous participons à quelque chose qui a du sens à nos yeux.
La notion même de sens au travail reste floue, largement individuelle et elle est certainement multifactorielle. Mais parmi tous ces facteurs, travailler pour quelque chose qui a de l’importance à nos yeux, qui contribue à plus grand que nous, dans le sens d’un bien commun reste essentiel. Inversement, L’un des éléments qui contribuent à la perte de sens au travail est l’écart, parfois considérable, entre l’urgence climatique et environnementale et les pratiques ou les produits des entreprises, qui se traduit par des conflits de valeurs entre le salarié et l’employeur :
Et selon cette étude Linkedin/Ademe, les écarts se creusent entre les attentes des salariés et le sentiment qu’ils ont de ce qui se passe dans leurs entreprises. 68% d’entre eux ont exprimé le souhait d’êtres formés aux enjeux de la transition écologique. Pourtant, 63% des entreprises ne proposent pas de formation sur les enjeux environnementaux. Lorsqu’elles le font, ce sont essentiellement des formations aux éco-gestes (tri, recyclage, limitation des déchets, etc…), à l’impact forcément limité, et non des formations métier ou des formations aux enjeux climatiques et de biodiversité.
Explorer quelle orientation donner à sa vie professionnelle dans le cadre de la transition écologique, c’est aussi dépasser le greenwashing pratiqué par certaines entreprises pour aller à la rencontre d’innombrables possibilités d’œuvrer davantage en accord avec nos valeurs et nos aspirations. Parce que le besoin de sens, ça coule de source.
Laurence Bedeau, qui a mené une enquête pour l’Unedic, qualifie sans détour de « révolution de l’opinion » les changements des préoccupations face au dérèglement climatique, qui se traduisent par «un besoin de mise en cohérence des préoccupations personnelles avec les activités professionnelles ».
Depuis quelques années, la préoccupation environnementale est devenue majoritaire de façon constante, et selon ce sondage, 50% de la population considère que les leviers les plus efficaces à actionner seraient de l’ordre du changement du fonctionnement économique, ce qui laisse entrevoir dans les années à venir une augmentation de l’intérêt pour des alternatives, notamment l’Economie sociale et solidaire, en particulier les SCIC et les SCOP, mais aussi peut-être, lémergence de nouveaux modèles.
D’autre part, tôt ou tard, face aux défis environnementaux, il sera temps de s’y mettre et si l’intérêt pour la transition écologique fait monter la sève à vos méninges, y réfléchir dès maintenant vous permettra de prendre les devants sur des mutations inévitables.
Tous les secteurs sont et seront de plus en plus concernés par la transition écologique, même si dans certains elle semble encore être une préoccupation parfaitement anecdotique. D’autre part, il y a quantité de secteurs d’activités déjà représentés et qui dépassent de loin des nouvelles images d’Epinal de bobos parisiens mis au vert en bord de mer : énergies renouvelables, gestion des déchets, traitement de l’eau, optimisation des ressources, alimentation, habillement, protection du patrimoine naturel et de la biodiversité, foresterie, régénération des sols, assainissement énergétique des bâtiments, transports publics et mobilités douces, finance durable, recyclage etc.
Ce qui signifie qu’il y a là un océan de possibilités, et pas uniquement pour des reconversions totales qui exigent des formations longues à un nouveau métier. Ces secteurs ont aussi besoin de compétences classiques, qui offrent de multiples opportunités pour des reconversion dites “partielles”, c’est à dire des changements de secteur plutôt que de métiers.
C’est bien parce qu’une révolution est en marche dans l’opinion et parce que l’urgence va contraindre autant nos entreprises que la société en général à se pencher de plus en plus sur le sujet que la transition écologique est un secteur en pleine expansion et une mine d’opportunité. Les secteurs vont devoir non seulement s’adapter, mais aussi réinventer leurs modèles et dans une certaine mesure, c’est déjà le cas.
Selon l’Ademe, la transition écologique pourrait contribuer à créer presque un million d’emplois d’ici 2050, dont 30 000 dans l’énergie et 196 000 dans la construction. On observe déjà des déplacements de viviers d’emplois: par exemple des pertes dans l’automobile à essence et des hausses dans la rénovation thermique ou le ferroviaire. En apparence, cela peut sembler ne pas concerner les mêmes métiers, mais tous ces secteurs ont des besoins communs (finance, RH, comptabilité/gestion, marketing, informatique, etc.).
Il y a aussi, bien entendu, la possibilité de réfléchir à la création d’entreprise, avec d’autres modèles économiques et/ou des valeurs éthiques, durables et éco-responsables. On le voit par exemple dans le secteur de l’habillement, où nombre d’entreprises de vêtements ou chaussures responsables se sont créées ces dernières années, notamment autour de matériaux comme la laine, le chanvre et le lin.
La suite logique de cette mutation profonde, c’est à l’évidence la nécessité de reconversion pour ceux qui exercent des métiers amenés à disparaître, ou a minima dans lesquels le nombre d’emplois va considérablement diminuer. Ainsi par exemple, le Plan de Transformation de l’Économie Française du Shift Project fondé par Jean-Marc Jancovici aboutirait à la destruction de 800 000 emplois (dans le secteur pétrolier surtout) mais aussi à la création de 1,1 million d’emplois (notamment grâce à l’industrie du cycle, des deux roues et de la voiture électrique). Il s’agirait alors de faire de l’emploi “un moteur d’une décarbonation réussie plutôt qu’une variable d’ajustement soumise à la brutalité des choix faits dans l’urgence”.
C’est la raison pour laquelle le collectif Jobs That Make Sense appelle à une orchestration de cette “grande réorientation”. Parmi, les ingrédients indispensables à ce virage, le collectif évoque notamment l’importance d’encourager et d’inciter les actifs à se reconvertir. Y réfléchir est donc une façon de prendre le train en marche, d’anticiper les transformations à venir du monde du travail, et de participer à l’éveil collectif nécessaire.
Le sujet n’est pas ici le “travail hybride”, dénomination un poil étrange pour désigner la possibilité de télétravailler. Il s’agit bien de l’hybridation des métiers, c’est à dire du croisement de compétences et connaissances d’origines différentes.
Nous l’avons vu, les métiers vont se déplacer, mais ils vont aussi s’hybrider de plus en plus, dans le sens ou beaucoup d’activités professionnelles vont nécessiter, à mesure que la transition écologique va se développer, des compétences issues d’autres activités ou d’autres secteurs.
Ainsi, la tribune de Jobs That Make Sense (voir point 6) estime que “Des compétences en créativité, adaptabilité, mobilisation citoyenne, facilitation, ou encore en gestion du changement vont être tout aussi indispensables pour construire notre future société.” Au delà, bien des métiers classiques peuvent être transposés dans le secteur de la transition écologique via un apport en connaissances et compétences spécifiques liées au domaine d’activité.
D’autre part, la pollinisation croisée des métiers et des compétences peut aussi déboucher sur la création de nouveaux métiers, ou de façons différentes de les exercer. Certaines bifurcations peuvent ainsi être l’occasion d’affiner un projet autour d’appétences fortes, associées à des compétences solides ou à développer. Il y a quelques années, j’avais rédigé un billet sur l’hybridation des métiers au regard de l’explosion de la demande, en particulier au regard du numérique et des nouvelles technologies. Mais il se passe la même chose avec les enjeux de la transition écologique et c’est une très bonne nouvelle à la fois pour ceux qui aiment encore leur métier et veulent le mettre au service de leurs valeurs, ainsi que pour ceux qui en sont venus à s’ennuyer un peu dans des jobs qu’ils apprécient mais qui ont le sentiment que leur cafetière en ébullition a fait le tour de son secteur d’activité. Voir:
Lorsqu’elle déboule sans crier gare, l’envie de changer de métier ou de vie professionnelle nous apparaît plus souvent comme une lubie de l’instant que comme la meilleure idée de la décennie. Sitôt né, sitôt enterré, le désir de bifurcation! Pourtant, il y a toute une batelée de bonnes raisons de laisser parler cette petite voix de l’insatisfaction professionnelle et d’explorer ses messages, pas forcément d’ailleurs pour opérer un virage trop aventureux à vos yeux.
Ainsi, parmi les bénéfices, réfléchir à une bifurcation, c’est passionnant. On en apprend beaucoup sur soi, ce qui renforce la connaissance et l’acceptation de soi, on en apprend beaucoup sur nos besoins professionnels, ceux qui font que nous nous sentons bien ou pas dans un job, selon le contenu et les conditions de travail. C’est aussi un excellent moyen d’explorer les leviers de job crafting, en particulier lorsqu’on décide finalement de ne pas changer de métier, et ce qui augmente le sentiment de plaisir de travailler.
Et parfois, c’est une opportunité de se rendre compte que des projets qui nous font envie sont réalisables! Voir:
Je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite de cette série:
Crédit images:
Sathish kumar Periyasamy, Pexels, Gerd Altmann via Pixabay
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La reconversion, nouvelle injonction de carrière ?
Reconversion: traverser les turbulences d’un changement de métier
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Dans nos conversations professionnelles, le sentiment d’être écouté est essentiel à la collaboration et au sentiment de satisfaction, mais aussi à la résolution de conflits et désaccords, à la confiance mutuelle et à l’estime de soi des deux parties. Voici comment améliorer votre écoute en 10 points.
Nous voyons facilement, dans une conversation, lorsque nos interlocuteurs ne nous accordent pas l’attention que nous espérons, avec les sentiments de considération, de reconnaissance et même d’existence qu’une bonne oreille procure.
Et leur distraction peut inversement nous donner un sentiment d’indifférence ou de désintérêt de leur part. Mais à quoi ressemble, concrètement, une écoute agréable, qui nourrit la relation ? C’est le sujet de cette jolie vidéo, dont je me suis inspirée pour aborder 10 éléments clés qui améliorent l’écoute et participent d’une élégance relationnelle qui renforce les liens et donne envie de travailler avec vous.
Une bonne écoute est l’un des piliers de l’élégance relationnelle, car nous aspirons tous à ces moments précieux où nous avons l’impression que l’autre nous comprend, cherche à nous comprendre, nous prend en compte, nous montre de l’intérêt. C’est sur ces moments que se construisent les relations les plus fortes et les plus réjouissantes, et c’est autour d’eux qu’elles s’entretiennent. C’est valable d’ailleurs autant dans la vie personnelle que professionnelle.
D’autre part, une bonne écoute favorise aussi les conversations constructives, permet d’apporter du réconfort, de la chaleur humaine, mais aussi laisse de la place aux émotions, à l’expression authentique et à la possibilité de changer d’avis, là où chercher à convaincre peut renforcer l’avis de l’autre, s’il est contraire au nôtre*. Elle contient aussi des éléments qui permettent à l’interlocuteur d’approfondir sa réflexion, en particulier s’il tourne en rond.
En d’autres termes, une bonne écoute ne signifie pas (seulement) prêter une oreille compatissante à nos contemporains emberlificotés dans les difficultés. Elle est utile dans toute interaction professionnelle parce qu’elle renforce la relation, favorise une bonne compréhension mutuelle et la collaboration.
Je vous propose 10 éléments essentiels pour une bonne écoute, une écoute utile, efficace, mais aussi et surtout élégante et soucieuse de la qualité de la relation. Et puisque la qualité de nos relations est l’ingrédient principal du sentiment d’être heureux, voilà qui participe largement au plaisir de travailler.
Il n’y a pas de définition universelle d’une bonne écoute, mais plusieurs éléments s’y retrouvent :
Si vous n’avez pas le temps, si pour n’importe quelle raison vous n’êtes pas disponible mentalement, ne faites pas semblant d’écouter vite fait, votre interlocuteur finira par s’en rendre compte, au détriment de la relation. Dites-le gentiment et proposez-lui un rendez-vous, pour en parler à un moment où vous pourrez être tout à la conversation.
Lors des conversations, rangez vos smartphones, vos écouteurs, éteignez vos écrans. Une étude a montré que la simple présence d’un téléphone rend les conversations moins personnelles et moins satisfaisantes**
Les trois éléments indispensables nommés ci-dessus (attention, compréhension, intention) sont peut-être déroulables en mode mécanique, version j’applique une technique. Il est important de se prêter réellement au jeu et d’être sincère dans son intention. Selon la vidéo, des études ont montré que se contenter de sourire et de laisser parler n’est pas suffisant.
Qui découle logiquement du point précédent. Il est nécessaire de montrer à l’autre toute l’attention qu’on prête à ses propos, ainsi que l’envie que nous avons de le comprendre, par exemple en posant des questions, ou au travers du langage corporel, les réactions physiques à son discours. Inutile d’adopter intentionnellement des postures censées favoriser la synchronisation, l’affaire deviendrait plus artificielle.
C’est certainement le point le plus évident, éviter d’interrompre l’interlocuteur à tout bout de champ. Cela ne veut pas dire rester complètement silencieux, mais lorsque vous intervenez, préférez le faire pendant des pauses naturelles, et faites-le pour poser des questions qui vont permettre à l’interlocuteur de clarifier, d’approfondir, par pour donner votre point de vue ou un conseil. Préférez des questions ouvertes toutes simples, comme par exemple « Que s’est-il passé ensuite ? » ou « Comment tu t’es senti ? », qui montrent à l’interlocuteur que vous suivez et qui l’aident à aller plus loin dans ses propres pensées.
Plutôt que d’attendre poliment son tour de parler pour donner son avis sans montrer de l’intérêt à ce qui a été dit par l’interlocuteur, une façon très utile de vérifier et/ou montrer que l’on a bien compris et de montrer que nous cherchons vraiment à comprendre consiste à résumer le propos ou le reformuler et éventuellement demander si l’on a omis quelque chose. Attention à réellement synthétiser, sans interpréter ce qui a été dit. Nos interprétations, que nous croyons les fruits bien calibrés de notre grand sens de l’analyse ne sont souvent que le reflet des discours que nous nous tenons à nous-mêmes, et peuvent ainsi s’avérer fausses, au détriment de la qualité de notre écoute.
Lorsque nous ne sommes pas certains de bien comprendre ou lorsque nous avons le sentiment d’avoir raté quelque chose, demander à l’interlocuteur de clarifier ou de répéter démontre à la fois la volonté de comprendre et l’intérêt que nous accordons à son propos.
Un grand classique des conversations : parfois nous nous concentrons davantage sur ce que nous voulons dire que sur ce qui est dit. Mieux vaut rester dans l’écoute pour éviter de passer à côté de quelque chose et accorder toute notre attention à l’autre. Nous pouvons toujours prendre le temps de réfléchir quand c’est notre tour de nous exprimer.
Ce qui a besoin d’être partagé dans une conversation, y compris au travail, n’en déplaise à tous ceux qui s’imaginent encore qu’il n’y a pas de place pour l’émotion au boulot, suscite toutes sortes de réaction émotionnelles qui sont liées à la façon de voir les choses de votre interlocuteur. Rien de tel pour donner l’impression à l’autre qu’il n’est pas écouté que de juger ce qu’il ressent. Et inversement, accepter m’émotion sans la juger est un excellent moyen de donner à l’autre i-un sentiment d’être pris en compte dans son intégralité.
Pour terminer, seules la pratique et l’expérimentation vont permettre de s’approprier ces points et d’y avoir petit à petit recours tout naturellement. D’autre part, ils n’impliquent pas de changements tellement drastiques dans notre comportement qu’il rendrait l’écoute mécanique ou artificielle, bien au contraire. Combinés, ils font toute la différence et participent d’une élégance relationnelle qui enrichit les conversations et renforce la confiance mutuelle et le sentiment de satisfaction.
* “If you are being well listened to, you will engage with both or more sides of an argument. Whereas if you are being poorly listened to, you will likely double down on one point of view.” – How listening can change a point of view, Avraham Kluger, professeur et chercheur en sciences du comportement
** The Quality of In-Person Social Interactions in the Presence of Mobile Devices – Environment and Behavior
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Comme tant de choses en ce bas monde, le sommeil n’échappe pas à des pelletés d’idées reçues qui nuisent à sa santé. Et parmi celles-là, certaines ont la peau particulièrement dures et débouchent sur l’éternelle opposition lève-tôt/couche-tard. Mais bien dormir c’est autre chose que se conformer à des préjugés.
Nous avions déjà évoqué le sommeil en tant que besoin pysiologique fondammental trop souvent soigneusement remisé dans les oubliettes de nos quotidiens affairés. Pourtant, qui n’aspire pas à s’assoupir sans gamberger, à se réveiller la comprenette frétillante et d’humeur joyeuse, plutôt que flappi et de mauvais poil?
Un bon sommeil participe du plaisir de travailler en ce qu’il permet de traverser nos journées sans décliner, sans devoir lutter contre la fatigue accumulée et parce que le manque de sommeil, en temps autant qu’en qualité, altère les fonctions psychiques et rendent ainsi le boulot à la fois plus difficile et moins agréable :
Bref, le manque de sommeil nous met la carafe en rideau et le palpitant en surchauffe… et nous ne le savons pas. Ou du moins nous n’en avons qu’une conscience très limitée, nous balayons l’idée vite fait sous le tapis, on aura tout le temps de ronquer quand on sera des macchabées. Nous ressentons la fatigue, mais peinons à en observer les conséquences réelles sur nous-mêmes, notre travail et nos relations.
Et pour diminuer la fatigue et renouer avec un sommeil réparateur, nous avons dans un premier temps besoin de comprendre nos besoins personnels de sommeil, tout en faisant fi des préjugés en la matière, et des croyances que notre orgueil se plaît à installer dans nos cafetières.
Si nous passons 1/3 de notre vie à ronquer, c’est que le sommeil est essentiel à nos fonctions biologiques et psychologiques. C’est une sorte de système de maintenance du corps et de l’esprit, qui travaille à leur bon fonctionnement.
De manière générale, notre rapport au sommeil est influencé par nos croyances, elles-mêmes parfois plus conditionnées que nous le voudrions par ce qui est valorisé par la société. Or, l’époque nous aime bouillonnants d’activité, autant dans nos vies personnelles que professionnelles. Il n’en faut pas plus pour que ce soit le sommeil qui trinque, histoire de faire un peu de place à tout ce que nous sommes sommés de caser dans une journée.
Les multiples travaux sur le sommeil s’accordent sur le point qu’à l’âge adulte, nous avons besoin d’une moyenne de 7 à 9h de sommeil par nuit. Or 45% des 25/45 ans estiment ne pas dormir suffisamment et 13% d’entre eux considèrent que dormir est une perte de temps.
Or, les lève-tard sont plutôt stigmatisés et les nuits raccourcies sont ultra valorisées. On pense évidemment à l’indémodable « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » qui aurait fait doucement se poiler Flaubert ou Picasso, ou encore au nigaud « miracle morning », lorsqu’il est vendu comme l’apanage des winners. Hop, coco, lève-toi une heure (ou deux) plus tôt et tu t’octroieras sans coup férir les veaux, vaches et cochons de la réussite, pendant que les mous de la calcombe sont affalés dans la léthargie du plumard. S’infliger une discipline de fer pour correspondre à des canons en vogue est un excellent moyen de passer le plus clair de sa vie en lutte vaine contre soi-même et par ricochet contre la fatigue. D’autre part, les cycles de sommeil artificiellement décalés Et le résultat est le même quand nous nous imposons de nous coucher tard, sous prétexte que se coucher avec les poules, c’est quand même un truc de boomer embrouillardé, et pourquoi pas des charentaises, tant qu’on y est.
L’héroïsation des entrepreneurs à succès joue souvent sur la corde des nuits très courtes, ultra valorisées, comme s’il s’agissait là de la preuve d’une appartenance à une élite. Mais à tirer sur ladite corde un peu plus souvent qu’à son tour, c’est risquer qu’elle ne s’use et qu’elle finisse par nous claquer dans les doigts, voire à nous mettre le palpitant hors d’usage, puisque dormir moins de 6h par nuit augmente les chances de troubles cardio-vasculaires.
D’autre part, un déficit momentané de sommeil se rattrape en quelques jours, en revanche, un manque prolongé est beaucoup plus difficile à récupérer et les capacités cognitives diminuent. Lorsque le manque de sommeil s’étale sur plusieurs mois, nous devenons de moins en moins conscients de l’ampleur de notre fatigue, et encore moins du déclin cognitif, ce qui nous pousse à croire que nous avons besoin de peu dormir.
Et nous voilà qui dormons de moins en moins, en moyenne 1H30 de moins qu’il y a 50 ans, et aussi de moins en moins bien, les causes des troubles du sommeil étant multiples et complexes. Bref, la fatigue, mal du siècle.
Au final, le temps de sommeil nécessaire autant que l’heure du coucher ou du lever font l’objet de tous les orgueils et préjugés. Et ceux-là peuvent nuire aussi à l’estime de soi, notamment lorsque nous avons l’impression de ne pas être le dormeur que nous devrions être.
Si le temps de sommeil idéal varie autour de 7 à 9h, certains ont besoin de dormir plus ou moins que cette fourchette. D’autre part, la question du moment favorable à l’assoupissement de dépend pas d’un « bon » ou « mauvais » moment, trop tôt ou trop tard selon une supposée universalité du roupillon des costauds du citron. La bonne heure pour vous coucher, c’est la vôtre. En d’autres termes, lève-tôt ou couche-tard, besoin de peu ou beacoup de sommeil n’a pas d’importance en soi, ce qui compte c’est, une fois de plus, la connaissance de soi et l’acceptation de nos prepres fonctionnements.
Et il y a deux aspects essentiels de la connaissance de notre propre sommeil :
Nous avons parlé de ceux qui dorment trop peu, mais inversement, point trop n’en faut, les marmottes patentées et morfales du pageot augmentent aussi les risques cardiovasculaires, bref, dormons ni trop ni trop peu là où ça nous convient le mieux entre 7 et 9h.
Une toute pitchoune minorité d’entre nous (dans les 5%) auraient besoin de peu de sommeil, ce qui serait lié à un gène spécifique et à un sommeil plus profond que la plupart d’entre nous. Une autre minorité aurait besoin d’en écraser au long cours (dans les 2,5%), parfois jusqu’à 12h par nuit et ces besoins varient aussi en fonction de l’âge.
Or nous confondons souvent besoin et temps de sommeil. C’est-à-dire que nous définissons notre besoin de sommeil en fonction de nos habitudes, plutôt que selon ce qui est réellement bon pour nous.
Il est donc important de ne pas confondre court-dormeur et insomniaque ou en manque de sommeil. Ainsi par exemple, vous n’êtes pas court-dormeur si vous dormez peu la semaine et beaucoup plus le week-end ou en vacances que le reste de la semaine. Dormir davantage sur ses temps de repos en plutôt l’indicateur d’une dette de sommeil.
En d’autres termes, il n’est pas évident de déterminer précisément la quantité de sommeil dont nous avons besoin, notamment à cause de nos habitudes et de nos croyances. Pour déterminer votre quantité de sommeil idéal, vous pouvez observer et analyser votre rythme dans des périodes dépourvues de contraintes et de stress, par exemple en vacances, mais à condition évidemment que vous ne sortiez pas tous les soirs.En complément:
Chacun d’entre nous a un chronotype, largement issu de notre génétique, et dont l’origine se trouverait, dans les exigences de l’évolution et de la survie en tant qu’espèce : avoir une poignée d’oiseaux de nuits capables de garder l’œil ouvert pendant que leurs contemporains ronquent, ça peut servir au cas où des fauves passeraient par là et décideraient que c’est l’heure d’une petite collation. Comme disait l’autre, « si c’est pas vrai, c’est bien trouvé », mais c’est l’hypothèse de Matthew Walker, chercheur à Berkeley (« Pourquoi nous dormons, le pouvoir du sommeil et des rêves », Editions La Découverte ). Selon lui, les chronotypes augmentaient potentiellement la survie de l’espèce de 50%.
Ce chronotype est l’expression personnelle de notre rythme circadien et il détermine si nous sommes plus efficaces le matin ou le soir, ou quelque part entre les deux:
Le chronotype vespéral : ceux qui sont plutôt du soir seraient plus créatifs, mais aussi moins performants car moins adaptés aux rythmes de travail classique. Ce chronotype peut être modéré ou élevé et concernerait un cinquième de la population adulte.
Le chronotype diurne : situé entre les deux, il comprend la majorité des gens avec des nuances (un peu plus du matin, un peu plus du soir). C’est sans doute parce qu’il est le plus représenté (la moitié de la population) que les horaires de société lui correspondent le mieux.
Nous avons souvent une idée assez floue de notre chronotype, en particulier parce que nous sommes soumis à des rythmes imposés par notre environnement personnel, professionnel et sociétal, mais aussi parce que nos habitudes et nos croyances peuvent aussi être différentes de nos besoins réels, ou encore parce que nous cherchons à nous ranger dans un camp (le plus valorisant à nos yeux) alors que la majorité d’entre nous sommes diurnes ou modérément du matin ou du soir.
Ainsi je me pensais du matin, mais c’est probablement parce que j’aime particulièrement l’atmosphère des petits matins. je constate en observant de plus près ma relation au plumard que je suis plutôt dans une diurne, ascendant matinal, qu’une vraie lève-tôt. Pour vous y retrouver, un test très utile:
N’en déplaisent aux apôtres du dicton populaire, tristes sires du sommeil normalisé, l’avenir n’appartient pas nécessairement à ceux qui se lèvent tôt, en particulier s’ils sont couche-tard. L’idée est donc de s’accorder davantage, du moins tant que faire se peut, à notre propre mode de fonctionnement en relation avec le sommeil.
Seulement voilà, ce n’est pas exactement simple, les horaires de boulot étant assez figés et le stress et les aléas de la vie étant prompts à nous garder éveillés. Nous verrons donc dans un second temps comment dormir notre content.
Images : Kanenori, Erik Karits, Stocksnap de Pixabay
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Victor Hugo nous l’assure : nos mots trouvent les moyens de voyager jusqu’aux oreilles de ceux dont ils parlent. Il nous invite ainsi, dans ce poème vibrant et drôle, délicieusement récité par André Dussolier pour C à vous sur France 5, à une facette toute en délicatesse et en tact de l’élégance relationnelle. Celle qui refuse de médire, de propager des rumeurs et évite ainsi d’encourager les ragots, d’éveiller la rancœur et le ressentiment, de sombrer dans une bassesse peut-être tentante, mais qui a l’art de promouvoir la muflerie, de générer des ambiances malsaines et de créer inutilement des ennemis. Et inversement qui privilégie la noblesse d’âme, la sollicitude et la chaleur humaine.
Nées de la crainte de l’autre, du besoin d’appartenance, mais aussi de la jalousie, du désir de nuire, nos médisances parlent bien plus de nous-mêmes que des personnes qui en font l’objet et comprendre ce qui s’y joue peut nous aider à les minimiser:
Dans le cadre professionnel, passer de la langue de vipère qui vitupère des vilénies par paquets à l’élégance relationnelle, il n’y a qu’une décision à prendre, celle de ne pas dire du mal et de ne pas écouter autrui dire du mal pour le plaisir faux et éphémère des commérages. L’on peut choisir à la place la biendisance peut-être, ou encore passer ce qu’on a envie de dire, ou ce qui est dit par autrui, au filtre des trois tamis dits de Socrate (Est-ce vrai? Est-ce plein de bonté? Est-ce utile?), mais aussi apprendre à vider son sac quand c’est nécessaire en choisissant soigneusement auprès de qui, en revenant à sa propre émotion face à une situation que l’on décrira de manière factuelle. Avant peut-être d’avoir le courage d’une de ces conversations difficiles mais salutaires avec la personne concernée, si son comportement a des conséquences préjudiciables pour nous. Quelques ressources à cet effet:
Relations: regarder les humains avec tendresse
Elégance relationnelle: ne pas faire de mal
Les émotions appellent à agir dans le concret
Formuler une critique avec élégance et délicatesse
Collaboration: la lecture émotionnelle pour régler/prévenir un conflit
12 pistes pour reconstruire la confiance après un conflit
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Où une analyse originale de l’émission de radio des années 30 La guerre des mondes nous montre combien nos interprétations nous parlent moins de la réalité que de nous, de nos convictions plus ou moins vraies ou utiles et les enseignements à en tirer pour mener notre vie professionnelle sans se baser sur des croyances fausses ou étriquées.
Dans une passionnante émission de France Inter, le sociologue Pierre Lagrange revient sur la pièce radiophonique historique d’Orson Welles, la Guerre des mondes, d’après HG Wells, en 1938. Nous en avons tous entendu parler, en particulier en raison de vent de panique qu’elle aurait créé à l’époque, avec des auditeurs qui auraient cherché à fuir, voire à se suicider de crainte d’être colonisés par de terribles martiens. Al, les nuls, les mous de la calcombe dont nous nous gaussons, convaincus (et rassurés) de notre supériorité intellectuelle sur ces dépourvus du bulbe qui ont cru dur comme fer à l’invasion alien !
Seulement voilà, c’est une fake news, une rumeur devenue mythe à force d’avoir été répétée. Alors peut-être que ce n’est pas une question de ramollis de la cafetière, mais une question d’interprétation :
« Dans cette histoire, on décrit une foule irrationnelle toujours prêt à paniquer, c’est un discours très ancien qui remonte aux superstitions médiévales qui voudrait que, en nombre les gens deviendraient irrationnels abandonnant tout esprit critique. Depuis, des anthropologues ont remis en question cette vision. » explique Pierre Lagrange, car il n’y a pas eu de panique. Car si des centaines de milliers d’Américains ont effectivement appelé les forces de l’ordre, « ce n’est pas nécessairement un signe de crédulité. On peut y voir un désir de vérifier les informations. »
Voilà : tout est question d’interprétation. Il n’y a pas eu de vent de panique ou de vague de suicides, il y a eu déformation d’une information.
Les interprétations que nous avons du monde en général et d’événements en particulier peuvent générer des légendes urbaines au niveau collectif, au parfum de l’homme qu’a vu l’homme qu’a vu l’ours. Mais c’est aussi le cas au niveau individuel, où nous constituons une sorte de mythologie personnelle faite de tout un tas d’interprétations et de conclusions, les nôtres où celles des autres, parfois justes, parfois fausses, et parfois franchement inutiles ou limitantes.
Mais si ça évoquera à beaucoup des histoires de vaccin, à d’autres de souvenirs de mygales dans les yuccas, de main coupée dans le métro ou les rumeurs d’Orléans, l’observation passionnante de Pierre Lagrange vient aussi éclairer la façon dont nous choisissons nos interprétations.
Car nous avons aussi l’art de croire ce qui nous arrange, d’interpréter comme ça nous arrange et de nous appuyer inconsciemment sur le biais de confirmation pour trouver toutes les preuves de ce que nous avons envie de croire.
Se fendre la poire entre gens du même monde, d’un air entendu face à la connerie congénitale des foules crédules, c’est bien joli, mais c’est simplement une façon de cultiver le mépris et l’entre-soi, tout en s’abstenant de questionner le processus qui a amené à cette conclusion. Bref, ce n’est pas exactement faire preuve de réflexion, d’ouverture d’esprit ou d’un regard élégant sur le monde. Imaginons qu’au lieu de faire ses choux gras d’une bêtise collective réelle ou imaginée, on ait à l’époque chanté les louanges de ceux qui avaient tout fait pour se renseigner et vérifier leur information. Peut-être qu’il y aurait eu là une façon de valoriser un comportement relativement naturel (j’ai un doute, je me renseigne) et qui promeut une attitude de questionnement, de curiosité et d’esprit critique. Au lieu d’encourager ceux qui pourraient craindre les jugements péremptoires à aller chercher leurs réponses auprès de ceux qui croient déjà les mêmes choses qu’eux.
Un enseignement à tirer de ces différentes interprétations possibles des réactions à la diffusion de La guerre des mondes, c’est que les convictions que nous forgeons à partir de notre manière d’analyser une situation peuvent nous servir autant qu’elles peuvent nous desservir et teinter notre regard d’une sorte de mythologie personnelle qui favorise nos préjugés. Il en va de même dans de nombreux domaines de notre vie professionnelle et les interprétations qui concernent la vie professionnelle ne manquent pas. Voici donc 8 facettes de nos vies professionnelles dans lesquelles nous pouvons gagner à questionner nos propres interprétations.
Les liens que j’ai choisi de mettre en illustration de chaque propos ne sont là que pour encourager à multiplier les sources d’information (en particulier en s’intéressant à ce que dit la science) et à les croiser pour nuancer nos interprétations et nos convictions, en particulier face à des sujets où la part qui est faite à certaines convictions est un peu trop belle.
De plus en plus de travaux de recherche, en particulier sociologiques, montrent que le concept de génération est davantage de l’ordre du mythe. Or, plus on met les générations dos à dos au travail en les décrivant comme profondément différentes, plus se développent des antagonismes délétères qui s’appuient sur des générations abusives et parfois totalement vides de fondement. Montrer ce qui rassemble les générations à la place déboucherait peut-être davantage sur la curiosité mutuelle et le désir de se connaître mieux. D’autre part, à fore de “boomers comme ci” et de millenials comme ça” c’est réduire chacun(e) à sa prétendue “génération”, et peut-être aussi le/la priver de la majeure partie de son identité.
Je comprends tout à fait le besoin ressenti par de nombreuses femmes de se retrouver entre femmes et les accompagnements « au féminin » se multiplient. Cependant, leur existence même peut sous-entendre qu’il y a une façon « féminine » et une façon « masculine » de vivre sa vie professionnelle. Et là aussi, même s’il existe des similitudes et des tendances, elles ne concernent pas tout le monde de la même façon, chaque être humain est à la fois unique et, en termes de caractéristiques, plus ou moins proche des nombreuses catégories auxquelles il/elle appartient. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle avec mes client(e)s je m’attache autant à ce qu’ils/elles comprennent leur propre complexité, plutôt que de trop s’identifier à une généralisation genrée qui pourrait être un brin trop stéréotypée.
Le lien entre procrastination et perfectionnisme est un exemple type des interprétations hâtives et erronées qui s’ancrent au point de devenir des mythes indéboulonnables. La recherche a montré que les perfectionnistes procrastinent dans l’ensemble un peu moins que la moyenne. L’erreur d’interprétation viendrait du fait qu’ils sont plus susceptibles de se faire aider, et donc auraient été sur-représentés dans les cabinets de psy, par rapport aux autres catégories de procrastinateurs. Voilà un exemple typique de la façon dont se créent les croyances erronées.
Le lien fait à tort entre les deux a la peau dure, en particulier parce que c’est une explication plus glamour d’une procrastination qui est encore, et à tort, considérée comme un défaut et non pas comme l’indicateur d’une difficulté qu’elle est en réalité. Quand les mythes s’entassent, on n’est pas sortis de l’auberge.
L’image que nous avons de nous-même, nos interprétations de nos réactions et de nos comportements sont souvent déformées par nos propres attentes, qui elles-mêmes sont le fruit d’interprétations – parfaitement erronées ou étriquées – de ce que nous devrions être, de ce qui garantirait notre “réussite”, de ce qui ferait de nous des winners, de ce que constitue la réussite et les winners etc.
Ainsi par exemple: mon client Clément me raconte qu’il est un peu vexé. Dans son entreprise, un poste s’est ouvert qui ne lui a pas été proposé. En creusant l’affaire, il ressort :
– Qu’il n’était pas intéressé par le poste
– Que le poste en question aurait nécessité de travailler pour une personne qu’il n’apprécie pas et avec qui il a déjà été en binôme sur deux missions
Pourquoi alors est-il vexé ? Il ne s’est simplement pas vu proposer un job dont il ne voulait pas. Sauf que dans l’interprétation qu’il a faite de la situation, Clément se dit que, sans doute, on l’a jugé pas à la hauteur du poste.
Survalorisation et dévalorisation deviennent alors les deux faces d’une même pièce, celle d’une mésestime de soi liée à des croyances nées d’interprétations. Cela vaut aussi pour nos apparentes contradictions, nos façons de fonctionner, d’être efficaces ou pas, que nous comprenons mal et interprétons à l’aune d’une soi-disant norme ou inversement, parce que c’est la mode, à l’aune d’un neuro-atypisme réel ou prétendu, mais qui présente l’avantage de nous expliquer à nous-mêmes pourquoi nous ne sommes pas tous Elon Musk ou Steve Jobs (mais pourquoi nous serions peut-être des Léonard de Vinci)
On retrouve d’ailleurs dans les mythes des profils qu’il faudrait avoir ou non des caractéristiques qui dépendent uniquement de l’air du temps. Ainsi l’époque valorise énormément l’action et cherche à torpiller la réflexion en donnant des interprétations parfaitement excessives, comme par exemple en fustigeant ceux qui « ne font que réfléchir er n’agissent jamais » comme s’ils courraient les rues de la personnalité mais qui ne doivent pourtant, décrits comme ça, concerner qu’une infime partie de la population.
Peut-être que l’alternative est une exploration de soi qui vise une meilleure acceptation de soi-même, de sa propre définition d’une vie réussie, de ses propres désirs et de sa propre manière de penser et d’agir. Et qui permet aussi de construire une relation à soi sereine, sans se laisser influencer par le regard des autres, qui a un impact énorme sur la façon dont nous nous regardons.
Nous attendons souvent des autres qu’ils nous comprennent dans nos différences et nous acceptent tels que nous sommes. Mais en même temps, nous avons une fâcheuse tendance à croire que tout le monde fonctionne comme nous, ou du moins devrait fonctionner comme nous, s’organiser et travailler comme nous, que nos valeurs sont les bonnes et que tout comportement qui ne s’inscrit pas tout droit dans nos attentes fait de l’autre un parfait sale con, voire pire, une personne toxique. Nous interprétons leurs faits et gestes, leurs traits de personnalité, leurs caractéristiques en les passant à la moulinettes de nos propres filtres (à l’époque où j’étais encore prof, je me souviens d’un chef d’établissement convaincu que parce que j’avais un handicap, j’étais forcément dépressive…)
D’autre part, la valorisation de la collaboration nous pousse parfois à croire que nous devrions bien nous entendre avec tous nos collègues, que le bonheur au travail passe par des relations douces comme des mers d’huile et qu’il faut à tout prix éviter le conflit, que nous finissons par confondre avec le désaccord, qui n’est pourtant pas nécessairement fauteur de trouble.
Aussi autant – dans la mesure du possible et de l’importance d’une relation donnée dans notre vie professionnelle – essayer de mieux comprendre comment l’autre fonctionne, sur les plans émotionnel, motivationnel, méthodologique, organisationnel, de la personnalité etc. Et à l’inverse, leur faire part de nos propres préférences. Il y a alors des possibilités de mieux collaborer, dans tous les cas où la relation peut être difficile ou compliquée, sans pour autant qu’il y ait de réelles problématiques psychologiques comme du harcèlement. Tout en gardant en tête qu’effectivement, les incompatibilités de personnalité existent, sans que pour autant Tartempion ou Duschmoll soient des abominables manipulateurs pervers.
Bien qu’il soit défini comme « ce que les salariés font spontanément pour modifier leur travail », le job crafting est souvent présenté comme dépendant de la bonne volonté de l’entreprise ou du manager. C’est d’ailleurs une affirmation qui m’a été faite dans les deux tiers des interviews que j’ai faites sur le sujet. Voilà une interprétation parfaitement erronée qui exclue toutes les possibilités de job crafting liées aux méthodologies, à l’organisation, aux relations d’une part, et toutes les possibilités d’imaginer des tâches qui ne nécessitent pas d’aller demander gentiment son avis à son manager. Bref, si certains changements vont nécessiter de passer par votre manager, beaucoup n’auront rien à voir avec lui et non seulement cette conviction appauvrit considérablement le vaste champ du job crafting, mais en plus elle le dénature et en limite le potentiel d’innovation.
Se convaincre de quelque chose qui est faux peut donc aussi être la garantie de passer à côté de tout un tas de possibilités sans jamais prendre conscience de leur existence.
Probablement sur le principe du “qui veut noyer son chien l’accuse de la rage”, torpiller un concept passe très souvent par lui imaginer toutes sortes d’excès, qui sont par nature un poil imbéciles. Le plaisir au travail n’y échappe pas et les mythes à son sujet sont légions: quête individualiste, recherche d’un bonheur équanime et sans heurts, un environnement dénué de conflits, un monde de loisir et divertissement, un pur produit d’un néo-libéralisme forcené etc.
D’autre part, les convictions selon lesquelles “on n’est pas là pour rigoler” ont la peau dure et génèrent des croyances ancrées sur le fait qu’il n’est pas vraiment possible de prendre du plaisir à ce qu’on fait.
Enfin, le développement récent de tout un tas d’à-côtés du travail comme les tables de ping-pong, les salles de méditation ou les afterwoks (en Globish dans le texte) nous a poussés à croire que le plaisir au travail, ce n’est guère autre chose que du divertissement ou des façons de “lutter contre” le stress (j’ai mis “lutter contre” le stress entre guillemets car là aussi, il s’agit d’une croyance erronée).
Pourtant, c’est une aspiration comme une autre que d’avoir envie de prendre du plaisir dans le contenu de son travail, plaisir intellectuel, relationnel, le plaisir que procure le travail bien fait et/ou porteur de sens etc.
Il y a des pelletés de mythes et légendes liés à la reconversion, dont nous sommes abreuvés à longueur de publication. Les métiers pour lesquels vous êtes faits, les « qualités nécessaires », la reconversion par étapes bien balisées, la reconversion genrée, la reconversion par tranche d’âge, l’engouement des jeunes diplômés pour l’artisanat, les statistiques en général et le chiffres du slashing en particulier etc. : la liste est longue comme un dimanche de novembre en plein confinement de ces convictions présentées comme des vérités universelles, alors que ce ne sont que des interprétations transformées en opinions. Qui à leur tour conditionnent la réflexion.
D’autre part, la multiplication de témoignages de « reconversions réussies », arbre encourageant sans doute, mais qui masque la forêt des désirs de reconversions qui ont été remisées dans un tiroir ou qui n’ont pas abouti, de celles qui n’ont pas débouché sur les bénéfices espérés, donne une vision déformée et culpabilisante.
Il y a aussi l’idée que tout le monde peut se reconvertir, à tout âge, en toute situation et même en trois coups de cuillère à pot, qu’il suffit de le vouloir et hop ! Vouloir c’est pouvoir ! La réalité est évidemment beaucoup plus compliquée et accompagner la reconversion ne revient vraiment pas à « lever les freins », mais à les écouter et les comprendre pour que le/la candidat(e) au changement de métier puisse trouver la solution qui lui convient le mieux. Et qui n’est pas toujours une reconversion, même si le désir en a un jour pointé le bout de son nez.
Il y a une quinzaine d’année, quand j’ai commencé à travailler sur la reconversion, la mythologie de l’époque voulait que ce soit une prise de risque quasi insensée, ou alors réservée à une élite financière. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée et changer de métier est présenté comme le must absolu, en particulier d’une génération qui aurait le monopole de la quête de sens (parce que bien sûr, les générations qui sont parties élever des chèvres dans le Larzac ou ouvrir des chambres d’hôtes l’ont fait en pensant aux millions de dollars qu’ils allaient engranger). Les deux, par leurs exagérations, sont des légendes entretenues à l’époque par la peur, aujourd’hui par le marketing des organismes qui en vivent. Il serait plus utile d’explorer une troisième voie plus nuancée : la reconversion comme une option possible parmi d’autres, ni mieux ni moins bien qu’une autre.
Au final, la nouvelle religion de la reconversion nous fait croire qu’hors changement de métier, point de salut, là où l’embrasser reviendrait à vivre enfin une vie professionnelle éternellement facile, heureuse et pleine de sens et que, ô miracle, il suffit d’un ikigai (ou d’un test de personnalité) pour y arriver.
Il y a tellement de croyances toutes faites sur la reconversion que j’aurais probablement l’occasion d’y revenir dans un billet dédié. En attendant:
Lorsque vous n’êtes pas totalement convaincus par une idée, un concept, une généralisation présentée comme une vérité universelle, écoutez votre intuition et aller chercher davantage d’informations. Ou même avant de prendre pour argent comptant ce que vous avez lu dans une publication. Effectivement, ça peut parfois prendre du temps, mais ça vous évitera aussi de vous laisser berner par des interprétations tronquées ou erronées ou même relativement malhonnêtes:
La réalité est complexe, nuancée, parfois insaisissable et c’est d’ailleurs ce qui la rend passionnante à explorer.
Un autre exemple: mon client Charlie a fait une série de tests dont l’analyse par algorithme a pondu une très longue liste de métiers possibles, priorisés par « pertinence » et dont aucun le lui donne ne serait-ce qu’un peu envie. « Si je me laissais faire, je suis presque sûr de me gourrer » me dit-il, tout en questionnant sa propre réaction. Là aussi, l’algorithme interprète ses résultats en fonction de généralisations, et il a raison de douter, puisque rien dans la liste ne lui plait. De douter de la liste et non pas de lui-même.
Bref, questionnez, questionnez, ce que vous construirez, c’est du bon sens et du discernement.
Images:
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L’été se prête volontiers aux expérimentations en tous genres, car nous sommes souvent plus détendus et moins soumis aux contraintes, à la surcharge de tout, et donc plus susceptibles de voler décontractés, comme on dit dans une galaxie très lointaine, condition sine qua non pour tester de nouvelles choses sans se mettre la rate au court-bouillon. Une occasion rêvée pour s’essayer à l’élégance relationnelle.
Les relations humaines et la confiance en entreprise sont au premier plan des préoccupations des salariés, et lorsqu’elles sont bonnes, elles sont un formidable vecteur de sentiment de reconnaissance et d’appartenance, de satisfaction, de plaisir de travailler et de sens. Ainsi, selon une enquête de Robert Half, parmi les trois raisons les plus citées de rester dans son job, on trouve
D’autre part, 40% des répondants refuseraient un emploi si le contact avec leur futur manager n’a pas été bon dans les entretiens d’embauche.
Voilà de multiples bonnes raisons, en tant que manager ou que salarié, de s’intéresser à l’amélioration des relations, dans leur périmètre évidemment, dans le cadre du travail.
Travailler l’élégance relationnelle, c’est aussi admettre que nous ne sommes peut-être pas si adroit ou dans notre bon droit dans notre manière d’être en relations, que nous avons-nous aussi notre propre degré de pénibilité. Et le reconnaître, avec bienveillance envers soi-même, mais sans complaisance, cela démontre déjà un courage et une force d’âme qui pourront être réinvestis dans nos tentatives de nous montrer un poil plus pro-sociaux, un brin plus affirmés, un pouillème plus élégants.
L’été est une période favorable pour tester de nouvelles manières de nous y prendre avec un entourage personnel et professionnel qui fait ce qu’il peut autant que nous, mais qui ne nous paraît pas toujours simple à comprendre ou collaboratif comme on l’aimerait. Car quoi de mieux que la détente générale de la période estivale (moins de gros projets, moins de pression) pour s’essayer tranquillement à d’autres façons d’être en relation, de s’exprimer, de s’affirmer, en mode relax, bien plus propice que les sempiternelles bonnes résolutions de rentrée, qui finissent souvent aux oubliettes du retour de congés nez dans le guidon d’un septembre souvent surmené. Et puis l’été offre justement les temps de congés, ultra pratiques pour tester des éléments d’élégance relationnelle dans un cadre souvent moins chargé en craintes de toutes sortes, souvent plus fortes au boulot.
Développer une affirmation de soi, et plus généralement une posture relationnelle élégantes, sereines et pleines d’assurance a de multiples bénéfices, utiles aux managers qui veulent créer un environnement de travail sain et collaboratif, ainsi qu’aux salariés qui
L’élégance relationnelle permet de développer vos propres manières, en harmonie avec votre personnalité, de formuler avec panache ce qui a besoin de l’être dans votre cadre professionnel:
Voici donc 4 pistes à travailler pendant l’été, sans oublier que ce sont des apprentissages et non pas des trucs et astuces à appliquer en trois coups de cuiller à pot. Vous avez cependant la possibilité de les travailler en toute autonomie, en ayant en tête les bienfaits et limites de l’auto-coaching
Vous pouvez aussi opter pour un accompagnement Sans peur et sans reproche, entièrement personnalisé (rappelons que les collections d’outils rassemblés dans un programme normé et normalisant sont au mieux une formation, le coaching quant à lui s’adapte à vous et va chercher la façon la plus pertinente d’aborder un sujet avec la personne que vous êtes, à un instant T). Dans le cadre de cet accompagnement vous bénéficierez de soutien et de suivi dans vos expérimentations, en fonction de vos besoins et de votre personnalité. Voir plus bas.
Indispensables à la compréhension mutuelle autant qu’à la capacité de s’exprimer avec élégance, la connaissance des émotions permet à la fois de mieux nous connaître, d’agir avec elles plutôt que de chercher à les « réguler » ou pire, à les « maîtriser », et de mieux interagir avec les autres, y compris en nous adaptant davantage à eux.
Comprendre les émotions, leur rôle et les messages qu’elles nous transmettent permet d’accéder à des façons d’être et de nous exprimer qui renforcent les relations, par la meilleure connaissance de soi et de l’autre, la logique derrière nos réactions et les leurs, même quand ces dernières sont à mille lieux des nôtres.
Nous pouvons y trouver de nombreux moyens d’exprimer nos propres besoins, de répondre, dans la mesure du possible, à ceux des autres, d’offrir un espace de reconnaissance et un espace d’expression qui diminuent considérablement les malentendus, les jugements mutuels et le ressentiment, de construire une compréhension mutuelle basée sur l’authenticité et l’acceptation
Il y a mille et une façons de s’emberlificoter les relations dans des jeux de pouvoir qui ne leur sont pas bénéfiques, n’en déplaise aux croyances répandues de type « trop bon trop con ». Parmi celles-ci, les rôles relationnels du Triangle de Karpman, Sauveur, Victime et Persécuteur, sont un excellent moyen d’espérer veaux, vaches et cochons en termes de force de conviction et de reconnaissance et de se casser un nez forcément délicat sur moultes désillusions.
Aucun de ces trois rôles n’est bon, pourtant nous les jouons volontiers et le plus souvent sans nous en rendre compte.
En sortir permet d’évoluer vers des relations d’égal à égal, plus franches du collier, plus agréables, et inversement moins génératrices de rancœur, de crainte, de frustration.
Et pour en sortir, il est tout d’abord important de bien les connaître pour pouvoir les reconnaître, chez nous autant que chez les autres puisqu’on ne joue jamais cette valse à trois temps tout seul.
La communication non violente, derrière sa dénomination en apparence gentillette, est une mine d’or à la fois pour être entendu et pris en compte, et pour mieux comprendre les autres. C’est un pilier de l’élégance relationnelle, car elle permet de partager des opinions, de faire des demandes, des suggestions, de régler des désaccords, de manière concrète, directe, voire ferme quand c’est nécessaire, tout en étant respectueuse, agréable et non antagonisante. Elle est ainsi un moyen sûr de générer une meilleure compréhension mutuelle ainsi que des interactions franches du collier et dénuées de jeux de pouvoir.
Il n’y a rien à jeter dans la CNV, cependant comme elle demande un peu de pratique et d’entraînement, l’été est un excellent moment pour s’y mettre, y compris pendant les congés où les relations peuvent parfois s’avérer compliquées.
Entre le manque de temps, la compétition interne, les croyances erronées sur la conviction et la persuasion, l’art en voie de disparition de la discussion et de la conversation cède petit à petit la place à des interactions polarisées, qui parviennent très rapidement au point Godwin de la thématique abordée. Ces foires d’empoignes ne font du bien ni à l’estime de soi, ni à la relation, et elles génèrent stress, ressentiment et renforcement des croyances sur les rapports dominants/dominés. Même la personne qui, à coups de butoir, pense avoir « remporté » l’affaire, confondant l’interaction avec un champ de bataille, n’en retire rien qui puisse nourrir la confiance en soi ou l’estime de soi : elle apprend seulement à devenir à chaque fois un poil plus brutale et plus Persécutrice.
Renouer avec la discussion et la conversation, c’est aussi en retrouver le goût et se donner la possibilité d’y trouver le plaisir des relations pacifiées, élégantes et empreintes d’humanité, ce qui est tout à fait compatible avec le désaccord et la prise de décision collégiale. C’est bien parce que cette aptitude demande beaucoup plus de courage que les vociférations et la férocités, qu’elle a plus de gueule et démontre une noblesse d’âme tout à fait chevaleresque.
Il y a bien 36 façons de se perdre sans le vouloir dans les ratés de la formulation de ce que nous avons à dire, et de finir sans s’en rendre vraiment compte à employer des tournures proches de l’incivilité, ou a minima peu pourvues de courtoisie ou de noblesse d’âme et qui ne sont pas des marques d’affirmation de soi. En voici quelques uns à explorer, pour questionner notre propre manière de nous exprimer:
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L’économie sociale et solidaire offre de multiples opportunités, en particulier pour ceux et celles qui cherchent à œuvrer pour des causes qui ont du sens à leurs yeux. Voici quelques ressources utiles pour vous aider dans votre réflexion.
L’ESS, l’économie sociale et solidaire, désigne les entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le statut, l’organisation, le fonctionnement et l’activité sont basés sur les principes de la solidarité, de l’équité et de l’utilité sociale. Elles peuvent participer au développement durable et à la transition écologique.
L’une des spécificités de l’ESS est qu’il n’y a pas de profit, les bénéfices sont réinvestis dans l’entreprise, dans un objectif de maintien ou de développement.
Le Labo ESS précise que les entreprises de l’ESS « défendent la priorité de l’homme sur le capital et impliquent une gestion collective des organisations. L’économie sociale plonge ses racines dans le mouvement ouvrier du XIXème siècle et sa résistance à la logique productiviste de la révolution industrielle. Face à leurs conditions de vie précaires, les travailleurs se sont organisés et ont créé des sociétés de secours mutuels, des comptoirs alimentaires et des coopératives de production. »
Cette approche éthique et morale est donc particulièrement intéressante pour celles et ceux qui se sentent peu en accord avec les dérives du capitalisme : elle propose une économie au service des hommes et non au service du profit.
D’aucuns, parmi les plus adeptes de l’expression malencontreuse « on n’est pas chez les bisounours » pourraient être tentés de penser qu’ils s’agit là d’initiatives pleines de bonnes intentions mais bien éloignées des réalités du marché. Pourtant, il est reconnu que l’ESS résiste plutôt mieux aux crises et aux aléas économiques que les entreprises classiques, comme ça a d’ailleurs été le cas lors de la pandémie : selon Jérôme Saddier, président d’ESS France et du Crédit coopératif « Les structures de l’ESS ont perdu moins d’emplois et rebondi plus rapidement que dans le reste de l’économie. Cette résilience face aux crises a toujours été l’une des grandes forces de l’économie sociale et solidaire ».
L’ESS représente :
Un autre avantage de l’ESS dans le cadre d’une transition professionnelle, c’est qu’elle ne nécessite pas forcément une reconversion complète, formation longue à la clé. Pour tous ceux qui aiment leur métier et veulent mettre leurs compétences au service d’une cause ou d’un format d’entreprise qui a davantage de sens pour eux, elle offre de nombreuses possibilités de reconversions dites partielles, c’est-à-dire un changement de secteur et/ou d’entreprise plutôt qu’un changement de métier.
N’idéalisons cependant pas l’ESS, qui connaît malheureusement des difficultés parfois similaires aux entreprises classiques en termes de management et de conditions de travail. Cependant, face à une gestion similaire du travail, beaucoup préfèrent œuvrer dans un domaine qui leur tient à cœur et y développent un engagement et un sentiment d’appartenance fort.
Les salaires des cadres y sont de 10% inférieurs aux autres secteurs, écart bien moindre que l’idée que les cadres hors ESS s’en font généralement.
D’autre part, les porteurs de projet peuvent aussi y trouver d’autres manières d’entreprendre, plus socialement justes, plus pérennes et y bénéficier d’accompagnement (voir ci-dessous).
L’économie sociale et solidaire peut parfois sembler un secteur difficile à aborder parce qu’elle est composée d’entreprises liées par des valeurs et un mode de fonctionnement, plutôt que par un domaine d’activité. Pour vous aider à mieux le comprendre et identifier d’éventuelles opportunités pour vous, voici 10 ressources utiles :
Crédit photo: Weilun523 – Pixabay
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On parle beaucoup d’accueil et d’acceptation des émotions, ce qui est déjà un grand pas, mais encore trop peu de l’intérêt des messages qu’elles nous transmettent et qui nous poussent à agir dans le concret pour modifier ou nous débarrasser de ce qui les a déclenchées. Nos émotions sont la boussole de notre bien-être, apprenons à les écouter.
Les émotions, voilà un sujet qui me met la carafe en ébullition, qui m’enthousiasme et dont je pourrais parler pendant des heures, tant il y a là une mine d’or à exploiter, autant pour gagner en plaisir de travailler que pour nous orienter professionnellement ou améliorer nos relations. Car l’émotion, pour peu qu’on lui accorde un peu d’attention au lieu de simplement « l’accueillir » a beaucoup de choses à souffler à nos esgourdes parfois un poil trop ensablées, et des choses très concrètes : elles nous parlent des actions à mener.
Nous avons parfois tendance à faire de l’émotion une expérience un brin abstraite, comme s’il s’agissait là de quelque chose à subir tant bien que mal, le temps que ça passe, sous prétexte que l’émotion est temporaire. Pourtant l’émotion, littéralement « mise en mouvement » a un rôle très concret : nous pousser à agir dans un sens donné, selon la nature de l’émotion en question.
Car l’émotion n’est que le messager d’une formidable mécanique interne qui veille sur nous, judicieusement placée entre les oreilles dont je parlais plus haut. Et cette mécanique aux rôles multiples en a un qui est crucial pour notre bien-être : l’évaluation des risques. Notre cerveau a tout une équipe qui bosse là-dessus et qui nous envoie ses conclusions via l’émotion. C’est la raison pour laquelle accueillir l’émotion, c’est bien, déchiffrer son message et agir en fonction, c’est encore mieux.
Les messages des émotions sont très concrets : ainsi cet article montre que si les chercheurs ne sont pas encore d’accord sur une définition commune de l’émotion, ils s’accordent sur son utilité, au travers de 4 rôles majeurs, étroitement liés et qui peuvent potentiellement fonctionner comme des vases communicants:
Pourtant, la plupart du temps, il nous est conseillé d’accueillir l’émotion (au sens d’accepter son existence), éventuellement de s’aider de dérivatifs (sport, méditation etc) et c’est à peu près tout.
Mais il ne suffit pas d’accueillir l’émotion et il n’est ni utile ni intéressant, dans de nombreux cas, de chercher simplement à en accepter le caractère temporaire pour la traverser sans réellement s’en préoccuper. C’est sans doute vrai d’un agacement à cause d’un embouteillage ou du retard d’un train. Ça ne l’est pas du tout face à ce qui nous agace ou nous contrarie, ce qui nous inquiète ou nous angoisse, ce qui nous attriste et nous démotive au travail, qui demande à être traité pour éviter de tomber dans le stress.
Et inversement, il est impossible de nous débarrasser du stress si nous n’agissons pas sur ce qui le déclenche.
Puisque nos émotions nous indiquent les actions à mener pour revenir dans le bien-être, aller taper dans un ballon ou faire un peu de méditation sans chercher à résoudre la situation, c’est tout simplement ignorer le signal d’alarme envoyé par notre cerveau, qui reviendra sonner plus fort à la prochaine situation similaire.
Le sport, les techniques de respiration, de relaxation ou de méditation peuvent être très utiles lorsqu’ils accompagnent le déchiffrage du message de l’émotion et le passage à l’action. Ils peuvent apporter un peu plus de sérénité et de confiance face aux actions à mener. Mais les substituer au traitement du déclencheur de l’émotion, en particulier dans le cadre du travail, c’est se refuser à soi-même des pans entiers d’information essentielles à notre bien-être, à notre plaisir de travailler, ignorer notre propre pouvoir d’agir sur nos vies professionnelles et se contraindre à subie et à se sur-adapter en permanence à des conditions qui peuvent ne pas nous convenir. En d’autres termes : une porte ouverte aux 3 B du bosseur (dés)abusé : burn out, bore out, brown out.
Alors qu’à l’inverse, déchiffrer les messages que les émotions nous transmettent, c’est nous autoriser à réfléchir à des traitements possibles de ce qui les ont déclenchées, des solutions à inventer, à expérimenter, des actions concrètes à mener pour améliorer ce qui peut l’être, bref, de se mettre avec entrain à un job crafting réjouissant. Ce qui favorise à la fois l’acceptation de soi, l’estime de soi et par ricochet, la confiance en soi. Et bien entendu, le plaisir de travailler.
Ces changements, dans le cadre du travail, peuvent être aussi bien méthodologiques, organisationnels que relationnels. A l’évidence, certains de ces changements nécessaires sont hors de notre contrôle et dépendent plus largement de la gouvernance de l’entreprise, de sa culture, de la dynamique de l’équipe dans laquelle nous travaillons, du management, et notre marge de manœuvre est alors réduite, voire inexistante. Cependant nous pouvons agir sur beaucoup d’autres : notre propre organisation, notre façon de travailler, nos relations avec nos collaborateurs, collègues et la hiérarchie, le contenu même de notre travail et ces changements-là auront un impact non négligeable sur notre sentiment de satisfaction et de plaisir de travailler.
L’émotion, si désagréable soit-elle, n’est pas l’ennemi, bien au contraire. Car c’est elle qui va non seulement nous indiquer la nature des expérimentations à mener, mais aussi à en évaluer les résultats et à décider ensuite de l’étape suivante : continuer, adapter modifier, ou tester tout autre chose en cas de bénéfices largement insuffisants.
La part d’émotion qui intervient par exemple dans la prise de décision est connue depuis longtemps, or consciente ou peu consciente, celle-ci précède l’action. Il n’y a donc pas lieu d’opposer émotion et raison ou rationalité, mais bien de les réconcilier. Comme l’explique cet article sur Cairn info « Les émotions ne sont donc pas considérées ici comme un facteur marginal intervenant de temps en temps, mais bien comme constitutif de toute activité qui se déploie dans un flot constant et mouvant d’états émotionnels qui orientent et impactent l’action, la relation et la réflexion, et qui sont eux-mêmes modifiés par l’activité qui se déploie et la situation qui se construit. »
D’autre part, émotions et raison ne s’opposent pas, bien au contraire: « Les recherches de ces dernières années montrent au contraire que, dans la plupart des situations, les émotions facilitent les processus cognitifs » insiste Cortex mag.
Cette réconciliation passe avant tout par la compréhension du message spécifique de chaque émotion et des actions qu’elles nous suggèrent. Nous pouvons alors réfléchir et raisonner, non pas dans le sens étouffer l’émotion, mais sur l’action qu’elle nous propose, le plus souvent sous la forme d’une direction à suivre, que nous pouvons alors questionner, définir, clarifier, peaufiner.
Les émotions nous indiquent la voie des actions que nous avons besoin de mener au travers de nos besoins. De manière schématique, lorsque ceux-ci sont comblés, nous ressentons des émotions positives*, et inversement, lorsqu’un ou plusieurs d’entre eux ne sont pas comblés, nous ressentons des émotions négatives*. Et ces émotions varient selon la nature du manque. Voici 4 messages génériques transmis par nor émotions
Ce billet est donc une invitation à vous intéresser à vos propres émotions, les décrypter pour œuvrer avec elles plutôt que contre elles, dans un sens qui vous permet de revenir à plus de plaisir et de sérénité quand c’est nécessaire. Et à vous intéresser aux émotions de ceux qui vous entourent au travail, pour mieux interagir avec eux, nous exprimer collectivement davantage sur ce qui nous chiffonne ou ce qui nous satisfait, sur nos besoins et nos préférences et aller ensemble vers davantage de calme, de collaboration, et de plaisir de travailler, y compris en traversant mieux les désaccords et les conflits, en intégrant les divergences d’opinion, les besoins contradictoires et en les articulant au mieux.
Commençons d’abord par cesser de vouloir les réprimer, les minimiser ou d’en juger la légitimité. Toute émotion nous parle de nous et de la façon dont nous percevons la situation à laquelle nous sommes confrontés. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de réagir émotionnellement à quelque chose, il y a simplement la nôtre, qui nous parle de nous et de nos besoins.
Voici diverses pistes pour vous intéresser aux émotions, qui ne représentent qu’une petite partie du travail que je fais avec mes clients, mais qui pourra déjà vous éclairer sur le désordre brouillardeux que nous ressentons parfois au milieu de l’océan de nos émotions. Vous pourrez aussi trouver d’autres pistes, autant sur ce site que dans mon livre. Toutes ces pistes ont un objectif à la fois personnel et relationnel, les deux étant indissociables d’un sentiment général de satisfaction professionnelle.
Il nous est souvent difficile de simplement mettre des mots sur nos émotions parce que nous leur accordons peu d’attention. Nous finissons par les catégoriser bien/pas bien, cool/stress, ce qui ne participe pas à leur déchiffrage ou à leur compréhension. Explorer leur diversité, c’est aussi mieux se connaître et mieux s’accepter.
* les termes “émotion positive” et “émotion négative” font parfois débat chez ceux qui pensent qu’il s’agit là d’un jugement bien vs pas bien. Ce n’est pas du tout le cas, il s’agit d’une qualification qui précise:
L’émotion et la prise de décision – Delphine Van Hoorebeke – Revue française de gestion
Les émotions, une conception relationnelle – Anna Tcherkassof, Nico H. Frijda, L’année psychologique
Vous voulez mettre vos émotions au service de vos relations professionnelles autant que de votre plaisir de travailler? Ithaque vous propose deux accompagnements originaux, tant dans leur approche que dans leur contenu:
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L’arbre
(…) Quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s’épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
– Lèvres folles et bras tordus –
Il jette un cri immensément tendu
Vers l’avenir.
Emile Verhaeren
Ce que nous entreprenons vit et meurt au gré de ses propres saisons, une idée vient, une autre s’enfuit, un projet nait et grandit, un autre s’éteint et devient souvenir, parfois doux, parfois triste. Mais dans l’incertitude nous savons qu’après chaque hiver revient le printemps où toute notre sève œuvre à la continuité comme au renouveau.
Je vous souhaite une année 2023 pleine de cette sève féconde, mêlée d’espoir et de détermination, qui donne à chacune de vos idées ses nécessaires saisons :
Laisser partir les projets enfuis comme s’envolent les feuilles d’automne, se donner de l’hiver en dormance pour reprendre des forces, monter pour faire éclore les bourgeons printaniers des nouvelles idées et, de ceux que vous aurez choisis et auxquels vous aurez travaillé, récolter les savoureux fruits d’été.
J’ai eu le grand plaisir de répondre aux questions de la web radio Air zen sur le thème du job crafting. L’occasion de revenir sur ce concept encore méconnu qui permet de gagner en plaisir de travailler.
Le job crafting reste mal connu en France, malgré le très grand nombre de travaux de recherches à son sujet et l’accumulation d’études montrant ses multiples bénéfices. J’ai donc eu beaucoup de plaisir à répondre aux questions de Jennifer Biabatantou pour Air Zen
Cette interview se décline en trois parties :
A écouter ici : le job crafting pour retrouver le plaisir de travailler
Le job crafting, Ce sont toutes les modifications grandes ou petites que les travailleurs vont apporter à leur job, de leur propre initiative et qui leur donnent davantage de plaisir, ainsi qu’un sentiment de sens et d’épanouissement. Il s’agit donc d’en redessiner les contours par soi-même.
Conceptualisé dans les années 2000, le job crafting nous concerne tous dans le sens où nous le pratiquons déjà tous inconsciemment (ou du moins sans savoir que ça en fait partie) et nous pouvons tous y avoir davantage recours, avec de multiples bénéfices. Il n’est pas une technique de management, mais il peut être encouragé et soutenu par les entreprises, avec de nombreux bénéfices à la clé. Il n’est pas non plus une technique de coaching, celui-ci peut l’accompagner en facilitant l’identification de leviers potentiels de job crafting et leurs expérimentations possibles, au travers du développement de la connaissance de soi et des sources de motivations, des désirs, besoins, appétences et aspirations de chacun, qui quant à eux peuvent varier au fil du temps et des circonstances professionnelles comme personnelles.
Il y a trois grandes catégories de job crafting qui peuvent aussi fonctionner comme des vases communicants :
– Le contenu du travail
– Les relations de travail
– La perception du travail
Auxquelles on peut en ajouter une quatrième, transverse: les conditions de travail.
Voici quelques ressources pour comprendre ce qu’est le job crafting, ses bénéfices multiples et comment vous y mettre.
Aucun job, aucun métier ne procure automatiquement du plaisir en soi, tout dépend des tâches et missions qui vous reviennent, de la façon de les effectuer, des conditions d’exercice, de la qualité des relations qui s’y jouent. C’est donc en adaptant votre job à vous-même quand c’est nécessaire que vous allez pouvoir gagner en plaisir de travailler et le job crafting vous permet de le faire.
Pratiquer le job crafting n’a rien à voir avec les velléités individualistes d’égos prêts à tout pour s’octroyer la meilleur part du gâteau professionnel ou à se la couler douce en loucedé. Ses bénéfices sont nombreux et ne se limitent pas au gain en plaisir de travailler et au développement du sentiment de sens et d’épanouissement: ils sont aussi du domaine de la qualité de vie au travail (ceux qui ont pratiqué le job crafting pendant les confinements ont été largement moins stressés que les autres), de la stimulation intellectuelle, de l’engagement, de la loyauté, des l’amélioration des relations, de la capacité à innover, à collaborer, à prendre de nouvelles responsabilités etc. Autant de raisons aussi pour le management de l’encourager et de le soutenir.
Il y a une multitudes de possibilités de job crafting, il suffit de commencer par identifier des leviers et d’expérimenter des solutions possibles:
Voici des ressources pour identifier des pistes de modifications à apporter à votre job pour le mettre à votre main. Certaines vous parleront, d’autres pas, aucune importance! Ce qui compte, c’est de trouver vos propres leviers et de vous familiariser avec la façon d’y réfléchir:
Il existe de très nombreuses autres ressources à explorer sur ce site, dans les 4 domaines du job crafting.
Puisque le job crafting englobe toutes les modifications que nous apportons à nos boulots, parfois même sans en avoir conscience, les exemples sont légions. En voici quelques uns, histoire de vous donner une idée
Pour ceux et celles qui ont envie de se mettre au job crafting et retrouver davantage de plaisir de travailler, pour les managers qui souhaiteraient y sensibiliser leurs collaborateurs et l’encourager, voici deux possibilités:
J’ai eu le plaisir d’être invitée dans l’émission Smart Job, sur BSmartTV, à une table ronde sur le thème de la reconversion dans l’artisanat. L’occasion de revenir sur l’intérêt croissant pour ces changements de métier et le vaste panel de possibilités qu’ils offrent aux cadres intéressés.
Les reconversions dans l’artisanat sont dans l’air du temps, entre autres depuis la publication du livre La révolte des premiers de la classe de Jean-Laurent Cassely et la déferlante de témoignages dans la presse qui a suivi. L’imaginaire collectif les a d’ailleurs déjà ancrées comme une réalité très liée aux diplômés aisés et lassés des “bullshit jobs” et motivés par une quête de sens, souvent présentée comme actuelle, même si en réalité, chaque génération a eu son lot de reconversion dues au besoin de sens, depuis celle des chèvres dans le Larzac jusqu’à celle des chambres d’hôtes.
“Rien n’est plus romanesque que d’échapper à un destin prometteur, ou plutôt de superbement le refuser, pour sauver la planète et se sauver soi-même.” écrit à ce propos Monique Dagnaud, sociologue, directrice de recherche au CNRS, qui estime que la reconversion dans l’artisanat est l’un des trois scénarios types des “bifurcations de destin”.
Pourtant, il n’est pas du tout certain que le ras de marée décrit par certains soit statistiquement vrai. S’il y a une augmentation du nombre de personnes qui se reconvertissent dans l’artisanat, cet article publié sur Usbek et Rica évoque un signal faible plutôt qu’un phénomène de masse :
– « Une analyse de l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) indique quant à elle que les cadres reconvertis représentent actuellement 12 % des créateurs de sociétés artisanales» soit moins de 0,5% des cadres
– Sur les 130 000 adultes formés par les CMA pendant l’année 2020, 10 % étaient des cadres en reconversion
Cependant, l’intérêt pour l’artisanat va croissant et il constitue une mine de possibilités pour les cadres qui y songent. Selon les chiffres des Chambres des métiers pour la semaine de l’artisanat de l’année dernière :
– 700 000 emplois à pourvoir parmi 250 métiers (bâtiment, services, production, alimentation) et plus de 510 activités différentes
– 1 créateur d’entreprise sur 3 provient d’un autre univers, avec probablement 15% d’anciens cadres/professions libérales de moyennes et grandes entreprises
D’autre part, le réseau Initiative France, qui accompagne les porteurs de projet d’entreprise artisanales, note que 54% des artisans accompagnés ont entre 30 et 45 ans.
Voir aussi:
L’image de l’artisanat reste, dans l’inconscient collectif, figée dans une vision surannée : celle de l’artisan en bleu de travail travaillant seul au fond d’un atelier poussiéreux, associée à l’idée de vieux métiers, vieux outils, savoir-faire d’antan, tradition et travail manuel, par opposition à intellectuel.
Or, cette opposition est peu pertinente: les dimensions intellectuelles dans les métiers d’artisans sont non seulement multiples, mais aussi indispensables, qu’il s’agisse de la conception, de la réalisation ou de la commercialisation, mais aussi de la gestion et du management de l’entreprise. Ils sont aussi en constante mutation : matériaux, pratiques et techniques évoluent, la technologie et le numérique s’y sont intégrés et l’innovation est depuis toujours au cœur du monde artisanal.
Mais cette culture de l’innovation est pourtant largement ignorée ou sous-estimée: “Le dynamisme des entreprises artisanales, en matière d’innovation, est encore mal connu car il a été longtemps occulté par les modes d’investigation utilisés dans les études”, précise cette note de la Revue française de gestion* qui explique que “Les enquêtes se sont majoritairement cantonnées à mesurer l’innovation technologique dans les grandes entreprises, avec des indicateurs quantitatifs limités aux activités de R&D”, excluant de facto les TPE.
D’autre part, aujourd’hui s’ajoutent d’autres pistes d’innovation qui peuvent elles aussi faire appel à l’imagination, la réflexion, la créativité : le développement des circuits courts, des matériaux durables, l’utilisation des nouvelles technologies etc. Il y a aussi les innombrables possibilités d’apprentissage continu (il s’agit de métiers d’experts dont le savoir ne se limite pas au CAP) ainsi que de collaborations fructueuses avec des métiers connexes. De quoi se faire frétiller la matière grise sans compter:
Le “faire” est à l’évidence au cœur des métiers de l’artisanat, mais pas seulement. Faire oui, mais aussi faire bien, faire utile, avec l’idée, comme le souligne Nicolas Bard dans l’émission (voir ci-dessus), qu’il y a quelque chose de noble dans ces métiers. S’ajoute à cela l’importance pour nombre de cadres reconvertis dans l’artisanat de la possibilité de voir le fruit de leur travail, le produit fini ainsi que l’impact du produit en question sur ceux et celles qui en bénéficieront, bien loin du sentiment d’être un minuscule maillon dans la chaîne, comme ça peut être le cas d’autres métiers.
J’ai répondu aux questions de Eva Ben-Saadi sur le thème “La quête du “faire”: passer de col blanc à travailleur manuel” en compagnie de:
– Nicolas Bard, co-fondateur de Make Ici – Initiative remarquable dont je vous reparlerai prochainement
– Xavier Pavie, professeur à l’Essec et philosophe
Réussir une reconversion professionnelle dans l’artisanat (1): 4 points à traiter
La reconversion des cadres dans l’artisanat
La reconversion sans pression: une ITW pour Airzen
Reconversion: 6 points pour des enquêtes métiers digne de ce nom
Reconversion: comment savoir si une idée est la bonne?
Vous voulez explorer votre désir de reconversion et/ou élaborer un projet de bifurcation professionnelle en accord avec vos appétences, vos aspirations et vos besoins? Ithaque vous propose son approche Heureux qui comme Ulysse, dans un esprit iconoclaste, 100% coaching et un déroulement entièrement personnalisé. Pour tout renseignement, contactez Sylvaine Pascual.
Job crafting et plaisir de travailler est un coaching exclusif, conçu par mes soins pour vous accompagner dans l’art réjouissant de construire par vous-même votre plaisir de travailler, c’est à dire à votre manière et selon vos besoins, désirs et aspirations, pour renouer avec le dynamisme, le sentiment de sens et le plaisir de travailler!
Le job crafting, ce sont toutes les modifications, grandes ou petites, que les travailleurs apportent à leur propre initiative à leur boulot et qui leur apportent davantage de plaisir, de satisfaction et de sentiment d’épanouissement. Il se décline en trois domaines dans lesquels vous pouvez apporter des changements:
Le job crafting a toujours existé, même si le terme est récent, puisqu’il s’agit de « Ce que les employés font pour façonner leur travail et qui génère satisfaction, résilience et épanouissement », selon les mots de Amy Wrzesniewski, Justin Berg et Jane Dutton qui l’ont conceptualisé.
C’est donc l’art de vous approprier votre boulot et de l’adapter à vous-même, d’explorer votre pouvoir d’agir, de mettre les mains dans le cambouis d’un job imparfait pour le façonner et le rendre plus agréable, plus satisfaisant, plus intéressant et stimulant et plus susceptible de vous permettre de contribuer d’une manière qui a du sens pour vous. Au prix d’un peu d’exploration, de connaissance de soi, d’expérimentation et au bénéfice d’un quotidien professionnel remodelé, pimenté, amélioré, devenir l’artisan de son propre plaisir au travail est une pratique jubilatoire et bénéfique.
Cette mise à votre main peut faire l’objet d’ajustements purement individuels ou passer par des demandes auprès de la hiérarchie quand c’est nécessaire, ce qui n’est pas toujours le cas. Quelques exemples de job crafting:
Vous aimez votre métier, vous n’avez pas de désir de reconversion, mais le temps et les circonstances, et puis aussi la pandémie passant par là, ont rendu son exercice, son contenu ou ses conditions moins agréables ou intéressants? Ils l’ont éloigné de vos préférences et appétences, de ce qui a du sens pour vous? Vous aspirez à retrouver davantage de plaisir et de stimulation? Ou encore vous voulez tout simplement prendre votre plaisir a travail en main? L’approche Job crafting et plaisir de travailler est une réponse formidable pour procéder aux ajustements professionnels nécessaires pour nourrir votre besoin et votre désir de plaisir au travail!
Longtemps négligé, car estampillé oisif, suspicieux, infantile, bref, affublé de tous les défauts, le plaisir au travail regagne petit à petit ses lettres de noblesse. Pendant des années, la société et l’Oncle Alfred nous ont bombardé de croyances limitantes du type “on est pas là pour rigoler”, nous poussant à réserver cette belle émotion à nos loisirs ou à croire que le plaisir au travail est une histoire gentillette de divertissement connexes. Pourtant, quoi de plus légitime que d’aspirer à trouver du plaisir dans son quotidien professionnel?
Les trois axes du job crafting – contenu, relations et perception du travail – se déclinent ensuite en de nombreuses possibilités qui parfois s’alimentent mutuellement. N’oublions pas que le sentiment de sens, par exemple, est une notion complexe qui peut être renforcé ou au contraire mis à mal par de nombreux facteurs, bien au delà du sentiment d’utilité ou de contribution.
– Avoir des relations agréables, savoir résoudre des désaccords ou conflits avec panache, collaborer, exposer des opinions, parler de ses besoins, demander, savoir écouter, comprendre etc. le tout avec assurance et élégance.
– Avoir des tâches et missions en cohérence avec vos désirs et appétences en termes de nature comme de variété.
– Savoir hybrider de nouvelles compétences pour donner un nouvel élan à son métier.
– Avoir des conditions (horaires, lieux, télétravail, matériel, etc.) de travail agréables et en harmonie avec vos besoins.
– Obtenir la reconnaissance dont vous avez besoin.
– Ressentir un sentiment d’appartenance nourrissant et réjouissant.
– Exprimer vos talents naturels et exercer vos appétences (les compétences que vous aimez) quotidiennement.
– Etc.
Le plaisir au travail est aujourd’hui reconnu comme source durable de motivation et d’efficacité personnelle et professionnelle, puisque la satisfaction de nos besoins est notre principal moteur. Il est donc parfaitement bénéfique à l’entreprise et c’est probablement très bien. Mais il y a d’autres raisons de s’intéresser à son propre plaisir au travail:
– Parce que la vie professionnelle est bien trop longue pour s’emmerder au boulot.
– Parce que c’est un moyen de s’éviter la perte de sens, le sentiment d’inutilité et de retrouver la joie de contribuer
– Parce que nous avons une marge de manœuvre bien plus vaste que nous le croyons.
– Parce que c’est un moyen d’éviter l’épuisement professionnel et de retrouver de l’énergie
– Parce que c’est réjouissant de s’approprier son job et de le façonner à sa manière.
– Parce que nous faisons avec plaisir nous paraît bien plus fluide et plus agréable.
– Parce qu’on a le droit d’avoir envie de trouver du plaisir dans ce qu’on fait.
– Parce que c’est bon pour l’estime de soi, l’acceptation de soi et la confiance en soi.
D’autre part, les bénéfices du job crafting ne se limitent pas à la satisfaction professionnelle. Les plus de 4000 travaux de recherches sur le sujet ont montré:
– Qu’il est une réponse aux problèmes de santé mentale engendrés par la pandémie et dont le management des organisations se préoccupe encore fort peu. 92% des travailleurs qui se sont adonnés au job crafting depuis le début de la pandémie ont observé une diminution de leur niveau de stress de presque 30%, c’est un chiffre énorme.
– Qu’il rend plus efficace, permettant ainsi de travailler moins et de garder un temps précieux pour la vie en dehors du boulot!
– Qu’il augmente l’esprit d’initiative, la capacité à collaborer, à innover, à prendre de nouvelles responsabilités, à évoluer en interne et à hybrider les métiers.
J’ai conçu en 2009 l’approche Job crafting et plaisir de travailler (anciennement nommé Job crafting et vitamines mentales), et je l’adapte d’année en année pour qu’elle intègre les évolutions du monde du travail et des aspirations des salariés, managers, dirigeants et indépendants qui s’intéressent à leur satisfaction professionnelle.
Cette approche refuse résolument les programmes normatifs (les collections d’outils) et les tests de personnalité, elle s’appuie sur le développement de la réflexivité et de l’auto-observation pour que vous puissiez identifier vos propres leviers et les expérimenter à votre manière, les modifier tout au long de votre carrière, en fonction des évolutions de vos besoins, aspirations et appétences. Parce que nous évoluons en permanence, nos besoins, désirs, appétences évoluent, nos traits de personnalité et la façon dont ils s’expriment (ou peuvent s’exprimer) sont largement soumis aux conditions dans lesquelles nous travaillons, y compris relationnelles. Ainsi, par exemple il ne s’agit pas de vous “former” à l’élégance relationnelle, mais bien de trouver la manière élégante d’être en relation au travail qui sera la vôtre et que vous saurez réévaluer à d’autres stades de votre carrière, si cela s’avère important pour vous.
Après une évaluation de vos sources de satisfaction et d’insatisfactions dans votre boulot, nous explorons ce qui peut être amélioré ou renforcé, en fonction de vos propres leviers de plaisir, de vos désirs et aspirations dans les trois domaines du job crafting. Au fur et à mesure de l’accompagnement, nous identifions les pistes à expérimenter, comment expérimenter et évaluer le gain ou non de satisfaction.
Nous nous appuyons pour cela sur
– Le développement de la connaissance de vous et de la capacité à évaluer vos propres besoins et leurs évolutions
– Le renforcement de l’estime de soi, de l’acceptation de soi et de la capacité à dire, à demander, à proposer. Pas question ici de vous transformer en ce que vous n’êtes pas, mais plutôt de tirer parti de vos façons de fonctionner, vos qualités et vos mécanismes de réussite pour expérimenter.
– Votre GPS émotionnel : nos émotions nous transmettent des messages très concrets sur ce qui nous convient ou pas, sur ce dont nous avons besoin ou pas.
– Les principes de l’expérimentation: il n’y a pas d’outil, de principe méthodologique ou organisationnel, de façon de trouver du plaisir qui seraient universels. En fonction de ce que nous identifions comme levier possible, nous réfléchissons aux façons d’y répondre. Ce qui vous amène à tester des possibilités concrètes, dont nous évaluons les résultats et à poursuivre jusqu’à atteindre la satisfaction recherchée, ou à renoncer à des possibilités insuffisantes pour en expérimenter d’autres.
Ludique et concret, résolument souple et entièrement sur mesure, l’accompagnement Job crafting et plaisir de travailler s’appuie sur le développement de la réflexivité et de l’auto-analyse pour apprendre à identifier et combler les besoins professionnels, identifier et implémenter les leviers de plaisir qui vous sont propres, à votre manière. Il peut aborder toutes les dimensions de la vie professionnelle:
– Construire la capacité à se nourrir du plaisir existant et à en générer, en vous appuyant sur vos aspirations, vos désirs, vos appétences, vos préférences, vos valeurs.
– Mettre le plaisir au service de votre efficacité personnelle et professionnelle, pour travailler moins et travailler mieux (parce qu’il y a aussi une vie après le boulot;)
– Réduire le stress, prévenir l’épuisement, l,’ennui ou la perte de sens.
– Renforcer la confiance et l’assurance qui vous permettront d’évoluer dans votre travail avec dynamisme et sérénité.
– Obtenir des modifications de poste, en termes de tâches, d’organisation, de conditions de travail et ce en harmonie avec vos appétences.
– Améliorer vos relations et votre communication, pour plus de satisfaction dans les interactions, pour gagner en assurance et vous faire entendre avec élégance.
– Construire et d’entretenir une affirmation de vous sereine, dénuée de jeu de pouvoir.
– Etc.
Cet accompagnement ne se contente pas de modifications utiles et satisfaisantes à un instant T, il vous apprend à évaluer régulièrement votre degré de satisfaction professionnelle et à réfléchir par vous-même aux changements possibles dès que vous en ressentez l’envie ou le besoin, en toute autonomie et tout au long de votre carrière.
Il s’adresse à toute personne en poste (salarié, indépendant, manager, dirigeant) désireuse de renouer avec le plaisir de travailler, qui souhaite développer le leadership de soi, comprendre les clés de l’identification de ses besoins professionnels, désirs et appétences et construire l’aptitude à y répondre concrètement et ce, tout au long de sa vie professionnelle. Il se décline en deux versions qui incluent systématiquement l’élégance relationnelle:
Cette prestation permet de vous initier à l’art du job crafting et d’expérimenter dans plusieurs dimensions les pistes possibles de renforcement du plaisir de travailler.
– 1 séance préalable pour faire connaissance, explorer votre situation actuelle et fixer les objectifs.
– 12 séances d’environ 1h
– 1 séance de debriefing 3 mois après la fin de la mission
– Un portfolio de documents sur mesure comprenant supports de prise de notes et exercices autonomes, des lectures et ressources complémentaires selon les besoins ainsi que l’accès à au salon privé en ligne.
Cet accompagnement très complet et flexible propose une mise à jour intégrale de votre vie professionnelle pour développer le plaisir de travailler dans toutes ses dimensions.
– 1 séance préalable pour faire connaissance, explorer votre situation actuelle et fixer les objectifs.
– 20 séances d’environ 1h
– 1 séance de debriefing 3 à 6 mois après le bilan
– Un portfolio de documents sur mesure comprenant supports de prise de notes et exercices autonomes, des lectures et ressources complémentaires selon les besoins ainsi que l’accès à au salon privé en ligne.
Vous voulez renouer avec la satisfaction professionnelle et la joie d’aller bosser? et voulez bénéficier d’un coaching Job crafting et plaisir de travailler? Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.
Pour en savoir plus sur de nombreuses pistes de job crafting, il y a aussi mon livre:
Heureux qui comme Ulysse est une approche joyeusement iconoclaste des bifurcations professionnelles (reconversion totale ou partielle, création d’entreprise), qui s’adapte intégralement à vous et a un double bénéfice: élaborer un projet professionnel réjouissant et pertinent pour vous, ainsi que développer votre capacité à vous orienter tout au long de votre carrière.
Depuis 15 ans, je mène avec joie et délectation une réflexion continue sur le changement de trajectoire professionnelle, largement nourrie par l’expérience de l’accompagnement et l’observation des évolutions du monde du travail et des désirs des salariés et entrepreneurs qui veulent changer de vie professionnelle. Cette réflexion débouche une approche originale et adaptative, tout en finesse et ancrée depuis toujours dans l’esprit coaching, c’est à dire complètement sur mesure, plutôt qu’une “méthode” ou un “programme” figés, comme on en trouve beaucoup. Cet accompagnement vous propose d’aborder votre projet dans toutes ses dimensions, pour apporter des réponses concrètes et pertinentes à un désir de changement professionnel. Et il ne s’arrête pas là, il a aussi pour objectif de vous permettre de construire l’aptitude à vous orienter et à hybrider votre vie professionnelle tout au long de votre carrière, pour vous assurer un plaisir de travailler renouvelable, sans avoir à repasser par un accompagnement.
L’une des particularités de cette approche, c’est qu’elle se renouvelle constamment en fonction des transformations du monde du travail, des métiers, de la société en général. Ainsi depuis le début de la pandémie, je l’ai adaptée aux évolutions des désirs et envies que cette période étrange a engendrés, ainsi qu’aux mutations en cours au sein des entreprises.
La reconversion professionnelle est au cœur de ma pratique, avec toujours en tête l’idée qu’une bifurcation réussie – qu’il s’agisse d’une reconversion, d’une création d’entreprise, d’un changement de poste, d’une évolution en interne ou d’un job crafting de la fonction actuelle – c’est une nouvelle vie professionnelle réjouissante, porteuse de sens et génératrice de plaisir au travail, tout en étant adaptée aux besoins financiers de celui ou celle qui la vit. Ce sont les raisons pour lesquelles je me suis donné pour mission de vous apporter les moyens d’élaborer le projet qui sera le plus pertinent à vos yeux en l’explorant dans toutes ses dimensions : humaines, relationnelles, émotionnelles, financières et opérationnelles, pour que la bifurcation professionnelle vous prenne en compte dans votre globalité, dans votre singularité, dans votre intégralité.
L’ingénierie de l’accompagnement à la transition professionnelle m’enthousiasme et m’amène à développer des accompagnements innovants qui refusent les collections prêtes à l’emploi “d’outils” vieillots ou normatifs, peu générateurs de réflexions abouties. Je leur préfère des accompagnements toujours attentifs à l’être humain, à sa singularité, à son environnement, à ses propres leviers de plaisir au travail. Cette approche composite orchestre avec soin une réflexion qui réussit à être intégralement sur mesure et structurée à la fois. C’est aussi le seul accompagnement à avoir intégré depuis plus de 10 ans la pratique du job crafting et le développement de l’élégance relationnelle, deux facettes essentielles à la réussite d’un changement de carrière.
Ces expérimentations et une approche résolument individuée de la reconversion, qui ouvre le champ des possibles, partiellement partagées sur le blog d’Ithaque, m’ont valu la place de 1er influenceur français sur le sujet par cette étude de l’ESSEC. Ce qui m’a particulièrement réjouie, tant je suis convaincue de la nécessité de repenser les fondements des accompagnements traditionnels trop étriqués et tournés vers le passé.
Ces trois éléments sont les piliers de l’aptitude à s’orienter, à faire émerger des idées, à renforcer l’acceptation de soi et la capacité à prendre des décisions. Mécanismes émotionnels, posture et préférences relationnelles, confiance en soi, expérimentation et hybridation, job crafting, leviers de motivation, préférences organisationnelles et méthodologiques, penchants naturels, appétences, tout est mis en œuvre pour que votre bifurcation professionnelle parte de vous plutôt que de l’image erronée issue d’un outil normé. Nous incluons aussi toutes les possibilités de parvenir à conjuguer des centres d’intérêts divers ou de monter des projets de pluriactivité.
Comme l’hybridation de plus en plus nécessaire pour pérenniser les métiers, ou la redéfinition de l’identité professionnelle après un burnout qui nécessite d’aborder le projet professionnel dans une dynamique différente d’un désir de reconversion qui s’est ancré depuis longtemps. Ou encore le désir de sens (élargi à toute la vie, dont la vie professionnelle n’est qu’une partie) qui se manifeste de plus en plus depuis la pandémie. De même, les reconversions de plus en plus nombreuses en début de carrière demandent une approche spécifique. Voir:
Il ne suffit pas de séances individuelles associées à un programme en ligne pour offrir une prestation personnalisée. Le sur mesure version Ithaque part du principe qu’aucun “outil” n’est universel ou ne fonctionne avec tout le monde. Il vous propose donc de trouver ceux qui fonctionnent pour vous, et de construire un itinéraire qui alterne démarches opérationnelles et réflexivité de la (ou des) manière(e) qui sera pertinente pour vous, à votre rythme.
Il s’agit d’apprendre la réflexivité et l’auto-observation en prenant le temps de décrypter qui vous êtes, vos mécanismes, vos besoins, votre personnalité et comment elle se traduit en termes de comportements et préférences etc. plutôt que de plaquer les résultats normatifs, parfois vagues, voire pas toujours juste d’un test de personnalité ou un système de profilage. C’est non seulement moins superficiel, mais aussi plus intéressant, plus porteur d’enseignements utiles à l’orientation et davantage vecteur d’acceptation de soi.
Parce qu’on ne peut pas toujours savoir de quoi notre avenir professionnel sera fait et que vous pouvez être amené(e) à entreprendre plusieurs transitions au cours de votre carrière, l’approche HQCU n’est pas un simple bilan de la personne que vous êtes, professionnellement, à un instant T. Elle est délibérément conçue pour vous apprendre à réfléchir par vous-même à vos éventuelles bifurcations futures et à faire évoluer votre identité professionnelle.
HQCU est la seule prestation à ne pas proposer un programme par étapes car la réflexion introspective et les démarches opérationnelles (investigations, prise de renseignements etc.) se nourrissent mutuellement et les séparer rend le travail hors sol. L’identification d’une voie de reconversion naît à la fois de la connaissance de soi et de la connaissance des terrains professionnels sur lesquels le projet pourrait se développer, aussi il est essentiel de la mener autour de ces deux axes plutôt que l’une après l’autre.
Les bifurcations professionnelles selon Ithaque ne cèdent ni à la méfiance toujours tenace envers les itinéraires atypiques, ni à un engouement récent qui pousserait à la précipitation dans l’élaboration d’un projet ou cèderait à la très récente injonction de reconversion.
Je garde une vision de la reconversion en forme de troisième voie: une approche qui mêle l’énergie joyeuse d’un projet enthousiasmant à la réflexion sereine qui prend son temps:
– Un temps pour forger un état d’esprit serein et dynamique à la fois, qui entretient l’énergie, permet de mener chaque étape avec joie et curiosité, d’expérimenter, de rebondir et de s’adapter aux imprévus qui changent la donne, de prendre des décisions, de se réconcilier à son passé professionnel, d’en retrouver la logique et de naviguer habilement dans son projet.
– Un temps pour forger une posture relationnelle élégante et agréable, reflet d’une estime de soi et d’une assurance solides, qui facilite les interactions avec tous les interlocuteurs professionnels potentiels : recruteurs, employeurs, clients, pairs, fournisseurs, banquiers, comptables, associés etc.
– Un temps pour faire émerger des pistes et de les explorer à votre rythme – ici pas d’orientation via des questionnaires normés, pas de tests censés valider vos idées : cet accompagnement est garanti 100% sans test de personnalité et sans chapeau magique dont on sort un métier : ce qui m’intéresse, c’est vous, dans votre singularité, dans votre merveilleuse complexité. C’est d’elle et de sa logique unique que vous pouvez faire émerger des pistes qui viennent du fond de vous, de vos désirs, de vos appétences, de vos envies de contribution. Et de même, les valider ou les invalider non pas en fonction d’un réalisme qui serait surtout le reflet des préjugés, mais en fonction de vous, de la façon dont vous pouvez les faire vivre ou non, que nous explorons jusqu’à ce que vous ayez le sentiment d’avoir les réponses dont vous avez besoin.
Heureux qui comme Ulysse n’est donc pas une “méthode”, qui serait par nature normative. C’est une approche qui s’ajuste et se personnalise en fonction de chaque client(e), de sa personnalité et de ses besoins.
Pour construire des projets solides et réalisables en répondant aux besoins de chacun et assurer une réflexion globale et détaillée à la fois, et parce que chacun mérite une réflexion sans préjugés, individuée et ouverte sur l’avenir et le champ des possibles, les accompagnements Heureux qui comme Ulysse s’articulent autour de trois principes qui sont le reflet d’années d’expérience et d’un savoir faire hors des sentiers battus du conseil de carrière. Ils sont :
pour vous assurer un projet élaboré dans toutes ses dimensions et qui prend appui sur les trois piliers du projet professionnel tel qu’Ithaque les conçoit, c’est-à-dire la triplette relationnelle du coaching :
– La relation à soi: les talents naturels, les mécanismes de réussite, les moteurs personnels, l’estime de soi, la confiance en soi, l’acceptation de soi, les mécanismes émotionnels, les systèmes de conviction, la capacité à prendre ses propres décisions.
– La relation aux autres: le positionnement dans la relation, la communication, les compétences relationnelles, l’affirmation de soi, l’assurance, la force de conviction face à des interlocuteurs professionnels – recruteurs, clients, partenaires etc. Soit l’indispensable socle de l’élégance relationnelle.
– La relation au travail: les aspirations, les appétences, les besoins professionnels (y compris méthodologiques et organisationnels, les leviers d’efficacité), la connaissance des marchés, la définition personnelle de la réussite, du sens, qui vont générer une motivation suffisante pour être porté par son projet, plutôt que l’inverse.
Toute la finesse d’Ithaque dans la façon d’aborder ces thématiques consiste à évaluer au fur et à mesure les besoins de chacun en termes d’approfondissement des spécificités personnelles, la manière dont elles s’expriment et comment les intégrer concrètement dans le projet. Il s’agit donc de s’intéresser largement à ce qui constitue le sens autant que le plaisir de travailler: le contenu, l’environnement, les relations et le sens du travail.
De façon à vous offrir un travail sur mesure qui s’adapte à vos besoins : une réflexion flexible dans la nature des thématiques abordées et l’ordre dans lequel elles sont abordées, flexible dans le temps qui leur est consacré et la façon de les travailler, cet accompagnement vous garantit une approche qui s’ajuste à vous : ainsi, par exemple, certains auront besoin de passer du temps à développer l’assurance et l’affirmation de soi pour garantir une posture relationnelle forte, d’autres beaucoup moins. Certains auront besoin d’un temps de réflexion long pour faire émerger des pistes, d’autres non. C’est l’un des points majeurs de valeur ajoutée de cet accompagnement: son degré de personnalisation lui permet de s’adapter à vous à tout moment, tout en vous garantissant que les dimensions essentielles à votre projet seront abordées.
L’être humain n’est pas toujours doué pour évaluer ses ressentis futurs et donc l’ampleur réelle du plaisir au travail qu’il éprouvera au travers d’un changement donné. Nous avons conçu une méthode d’expérimentation systématique des sources de plaisir pour les valider ou les adapter jusqu’à obtenir satisfaction.
D’autre part, les expérimentations possibles autour d’un changement de métier sont nombreuses et participent de la validation du projet. Elles vont bien au delà de la simple “enquête métier” ou du “stage en immersion”. Nous élargissons le champ de ces expérimentations autant que nécessaire pour vous.
Cela signifie aussi que ces accompagnements accordent la place nécessaire au job crafting, de façon à ce que vous soyez en mesure d’adapter votre future vie professionnelle à vous-même et y trouver un plaisir durable et renouvelable.
Jusqu’ici, je mettais à disposition de mes clients des dossiers qui proposaient des supports pour les pistes de réflexion les plus fréquemment utilisées, avec toujours la possibilité d’en éliminer ou d’en rajouter, donc d’en modifier le contenu lorsque cela s’avérait pertinent pour le client.
J’ai choisi de revenir à un fonctionnement qui reflète l’aspect totalement personnalisé de mes prestations en préférant aux dossiers un portfolio de documents et supports qui seront remis au fur et à mesure des besoins et des thématiques abordées.
Les raisons de vouloir changer de métier, d’orientation professionnelle ou de job ne manquent pas, cependant, la mise en œuvre s’avère parfois compliquée, par manque de définition d’un projet qui parle davantage aux tripes qu’à la tête. Car les médias, la société et l’Oncle Alfred, qui savent tous mieux que nous ce qui est bon pour nous, nous poussent vers des projets estampillés “réalistes” par leurs préjugés, et il est du coup assez fréquent de ne pas s’autoriser l’exploration d’un projet qui sort de ce cadre.
Pourtant, un projet moyennement enthousiasmant mais considéré comme réaliste par un consultant génère une motivation moyenne qui a peu de chance de déplacer ne serait-ce que des collines, et encore moins de mener la personne vers un véritable bien-être au travail qui s’appuie sur le plaisir, l’envie, le dynamisme. Une grande part des reconversions ratées s’expliquent par des projets menés sur des a priori – version “je me reconvertis dans l’IT parce que c’est un secteur porteur, mais au fond je voudrais être libraire” – qui manquent de sens.
Inversement, les projets construits à partir de ces véritables sources de motivation, donnent à ceux qui les mènent une énergie qui leur permet de franchir ou de surmonter bien des obstacles jusqu’à la réalisation du projet, avec à la clé un plaisir durable dans une vie professionnelle qui a du sens et est nourrissante.
Cet accompagnement s’adresse à tous ceux qui veulent ouvrir le champ et explorer tous les possibles plutôt que de se voir dicter des itinéraires tous faits par des techniques datées ou des méthodologies figées. Il s’adresse à ceux qui ont conscience que la reconversion professionnelle est une épopée qui peut être réjouissante et fortifiante, qui nécessite d’être considérée dans toutes ses facettes, de s’autoriser toutes les explorations nécessaires, sans préjugé, afin d’en tirer un projet professionnel cohérent et pertinent, réalisable plutôt que réaliste. Il s’adresse enfin à ceux sont prêts à prendre le temps d’apprendre la réflexivité et l’orientation, un temps plus long mais tellement plus intéressant, plus juste et plus nourrissant pour l’estime de soi, la connaissance de soi et les relations.
Cette approche développée au gré des évolutions du monde du travail et des aspirations des salariés, indépendants et entrepreneurs est plébiscité par ceux qui l’ont suivi en raison de sa richesse, du degré de connaissance de soi et d’acceptation de soi atteint, de l’ouverture et l’efficacité de la réflexion et de l’inclusion décomplexée de toutes les solutions possibles, y compris le renoncement à la reconversion pour aller vers des options plus en adéquation avec vous.
Explorer un désir de reconversion ou de transition ne signifie pas que vous allez nécessairement vous lancer dedans. A chaque étape, en fonction de ce que vous découvrez et des décisions que vous prenez, vous pouvez être amené(e) à modifier le projet de départ. Nous ne préjugeons jamais de la suite du travail, que ce soit les pistes possibles ou l’éventuel renoncement. Le seul objectif est bien d’aller vers une vie professionnelle satisfaisante, pas de changer de métier à tout prix.
Au cas où vous décidez de renoncer à la reconversion, l’accompagnement s’adapte automatiquement de façon à vous permettre de construire le projet d’évolution (mobilité interne ou externe, job crafting) ou vous pourrez renouer avec le plaisir au travail et redonner du sens à votre quotidien professionnel.
La qualité d’un accompagnement tient aussi et surtout à la relation qui s’installe entre le client et son coach. C’est la raison pour laquelle je vous encourage tout d’abord à parcourir quelques unes de mes publications sur la reconversion, de façon à déterminer si vous êtes en accord avec l’état d’esprit qui m’anime et sur lequel repose mon accompagnement.
Cet état d’esprit iconoclaste et loin des modes auxquelles la reconversion n’échappe pas est à la fois ma marque de fabrique et ma signature et il s’associe à une façon très personnelle de créer un espace accueillant et intime qui laisse la place à l’humour, à la légèreté, mais aussi un espace ouvert à tout ce qui est utile et important pour votre projet, y compris des dimensions personnelles, car vous avez besoin d’être pris en compte (et en considération) dans tout ce qui fait la personne que vous êtes. Si vous vous sentez en accord avec l’esprit de la reconversion selon Ithaque, vous aurez l’occasion de d’expérimenter cette bulle que nous créerons ensemble (ou pas;) lors de l’entretien préalable dont l’objectif est triple :
Car il est important que nous nous choisissions mutuellement pour développer une relation de coaching fructueuse et agréable.
Ithaque vous propose deux formules pour explorer votre désir de bifurcation professionnelle:
Cette option s’adresse à vous qui êtes déjà dans l’aventure de la reconversion. Vous avez déjà identifié votre projet de transition de carrière, vous avez suivi une formation ou vous apprêtez à le faire, tout en ayant conscience qu’un métier ou une fonction donnés ne peuvent pas rendre heureux(se) par nature et qu’il est indispensable d’y inclure des dimensions auxquelles vous avez peut-être eu moins le loisir de réfléchir pendant l’élaboration de votre bifurcation.
Cette option vous enchantera si vous avez envie de réfléchir autrement à la réalisation de votre projet de transition professionnelle et êtes résolu(e) à l’adapter à vous-même avec assurance et à savoir construire votre propre plaisir de travailler. Elle inclue donc les éléments indispensable de job crafting et d’élégance relationnelle qui inhérents à l’approche HQCU.
Elle peut aussi être utilisée dans le cadre d’une recherche d’emploi, suite à reconversion totale ou partielle, de façon à orienter vos recherches vers des postes en accord avec vos désirs, vos besoins et appétences professionnels. Elle vous permettra alors de travailler les points qui faciliteront la recherche comme la connaissance de soi, l’acceptation de soi, la confiance en soi et développer une posture relationnelle pleine d’élégance et d’assurance.
1 entretien préalable
1 portfolio de documents et supports sur mesure, étoffé au fur et à mesure de vos besoins
L’accès au salon privé et aux ressources complémentaires (lectures, dossiers annexes, ebooks, podcats etc.)
12 séances individuelles (divisibles en 1/2 séances de 30mn selon les besoins)
1 séance de debrief, environ 3 mois après la mission
Tarif particuliers : 2150 € (tarifs entreprises, nous contacter)
Le grand classique d’Ithaque, entièrement mis à jour pour s’adapter au monde du travail post pandémique. Il vous est destiné si vous voulez identifier un projet de bifurcation professionnelle alors que vous n’avez pas encore d’idée précise, ou au contraire trop d’idées, ou encore une idée encore un peu vague qui a besoin d’être explorée et validée.
Cette formule ravira:
1 entretien préalable
1 portfolio de documents et supports sur mesure, étoffé au fur et à mesure de vos besoins
L’accès au salon privé et aux ressources complémentaires (lectures, dossiers annexes, ebooks, podcats etc.)
20 séances individuelles (divisibles en 1/2 séances de 30mn selon les besoins)
1 séance de debrief, environ 3 mois après la mission
Tarif particuliers: 3150 € (tarifs entreprise, nous contacter)
Pour en savoir plus sur cet accompagnement: Heureux qui comme Ulysse va faire une belle reconversion professionnelle!
Vous voulez explorer un désir de changer de métier et construire un projet qui vous ressemble? Vous êtes intéressé(e) et voulez plus de renseignements? Contactez Sylvaine Pascual
J’ai répondu aux questions de Jennifer Biabatantou sur la reconversion pour la radio web Airzen « nouveau média du nouveau monde : partageons toutes les initiatives positives pour mieux être, mieux consommer, mieux vivre, mieux travailler »
La question financière centrale parce qu’il est important que la reconversion soit finançable et budgetable, y compris dans la durée dans les cas où la formation est longue. S’assurer que le métier choisi permette de vivre comme on en a envie et ne suscite pas de renoncements inconfortables en termes de niveau de vie.
Distinguer la reconversion, c’est-à-dire le moment où l’on se lance, de la phase de réflexion, parce que cette période n’engage à rien. Réfléchir à une reconversion ne signifie pas dire qu’on va nécessairement se reconvertir. Prendre le temps de réfléchir c’est prendre le temps de peaufiner un projet en mode décontracté.
Investiguer toutes les pistes de voie professionnelle qui nous viennent comme si on avait décidé de se lancer, sans préjugé et avec curiosité, ce sont ces explorations qui permettront de les valider ou de les invalider.
Alterner les phases de réflexion et de démarches, que l’on mène de front, plutôt que par étapes. Ne pas s’enfermer dans la réflexion ou miser uniquement sur l’action concrète, car les deux s’alimentent mutuellement et orientent le projet au fur et à mesure.
Prendre son temps (pour éviter la pression) Un projet bouclé trop rapidement peut favoriser les échecs quand il n’a pas pris le temps de s’assurer qu’il va cocher les cases qui ont besoin d’être cochées et donc de valiser qu’il est pertinent et cohérent avec nos besoins, désirs et aspirations.
1- Réussir sa reconversion professionnelle sans pression
2- Le profil des personnes qui opèrent une reconversion
3- Mes conseils pour mener votre reconversion
Que vous pouvez écouter ici:
Intégrer la question du revenu dans un projet de reconversion (partie 1)
Reconversion: 6 points pour des enquêtes métiers digne de ce nom
Reconversion professionnelle: pourquoi le temps de réflexion est-il si long?
Reconversion professionnelle : évaluer la pertinence et la faisabilité d’un projet
Reconversion : 10 sentiments nécessaires pour se lancer
Bien aborder sa reconversion: 6 conseils pour alterner agir et réfléchir
Heureux qui comme Ulysse: l’art de la bifurcation professionnelle selon Ithaque
Vous voulez élaborer un projet de bifurcation professionnelle en accord avec vos appétences, vos aspirations et vos besoins? Ithaque vous propose son approche Heureux qui comme Ulysse, dans un esprit joyeusement iconoclaste et un déroulement entièrement personnalisé. Pour tout renseignement, contactez Sylvaine Pascual.
J’aurai le grand plaisir d’ouvrir la sixième journée AgiLeMans le 3 mars 2022, où je parlerai job crafting et plaisir de travailler, sous l’angle “Faisons mentir les préjugés”.
Depuis 10 ans, mon parcours a régulièrement croisé l’Agilité au travers de rencontres formidables (comme par exemple Laurent Sarrazin, Oana Juncu, Jean-Claude Grosjean, Vincent Rostaing, Alexandre Boutin, Agile Garden et bien d’autres.) de collaborations et participation à des événements :
Alors après deux ans de pandémie, la distanciation et le nombre très réduits d’événements, quelle joie pour moi de renouer avec le présentiel dans le cadre d’une journée dédiée à des alternatives managériales et collaboratives joyeuses et débridées!
J’ai toujours apprécié l’enthousiasme, l’ouverture, la chaleur humaine et le partage ainsi que la réflexion intelligente autour des questions de management et de collaboration qui règnent dans cet esprit Agile, aussi j’ai été très touchée quand j’ai été contactée par Manuella Chainot-Bataille, membre de l’organisation AgiLeMans avec qui j’entretiens des contacts virtuels depuis longtemps, pour me proposer la keynote de cette journée du 3 mars.
Les agilistes ayant depuis longtemps conscience de l’importance du plaisir dans le travail, autant sur le plan des relations, de l’organisation ou du contenu du travail, ils constituent à mes yeux le terreau professionnel idéal pour parler job crafting, y compris collaboratif, et pour faire mentir les mythes et légendes autour du plaisir de travailler, qui n’ont pas manqué de pousser dans la littérature managériale, mais aussi probablement en chacun de nous.
Je suis donc ravie de d’être présente à cette journée au programme très intéressant et en compagnie d’intervenants et de participants passionnants:
Les intervenants: Désiré Noumowe, Damien Roquel, Maud FROGER, Vincent Rostaing, Thomas Clavier, Céline Moline, Anastasiia Kondratieva, Alexandre Boutin, kervin kueny, Manuella Chainot-Bataille, Emmanuel Gué, Muriel Bordas, Khadija Dhrif, Fanny Klauk, Jean-Pierre Lambert, Claire Morin, Aurélien Wille, Hélène Surgot, Perrine Baudimont, William Bartlett, Jérôme Urvoas, Suzon Beaussant, Vincent Bloulanger
Au plaisir de vous y retrouver ou de vous y rencontrer!
Une reconversion est aussi une affaire d’émotions et de sentiments, qui ne s’opposent pas du tout à la raison, bien au contraire. Réconcilier raison et émotions, c’est peut-être s’assurer qu’on a de bonnes raisons d’y aller et les deux peuvent fonctionner comme des vases communicants. Voici donc 10 sentiments nécessaires pour se lancer dans une bifurcation professionnelle.
Bien entendu, l’idée n’est pas de glorifier une quelconque manière de « suivre ses rêves » sans se poser aucune question. Ce ne serait pas d’ailleurs écouter ses émotions, mais plutôt céder à nos pensées : « je pense que ce job est fait pour moi » ne signifie pas que ce job est fait pour moi.
Il s’agit plutôt de réconcilier raison et émotions en s’appuyant sur le fait que ces dernières sont porteuses de bien des enseignements pour nous-mêmes et de messages très concrets sur ce dont nous avons besoin, elles sont les indicateurs directs de ce qui va et ce qui ne va pas, y compris dans un projet. Dès lors qu’on « ne sent pas » quelque chose, il y a un message à comprendre qui pourrait s’avérer déterminant dans la poursuite ou le renoncement au projet.
Et la prise de décision, se lancer ou pas, peut parfois se révéler difficile, inconfortable, laborieuse, inquiétante. Comment éviter ainsi de se mettre la ratte des neurones au court-bouillon de la question la plus courante en reconversion et peut-être la plus vertigineuse : comment savoir si une idée est la bonne ?
La clé pour répondre à cette question est l’exploration de l’idée, dans toutes ses dimensions, pour déterminer à quel point elle nous correspond :
Mais une fois menées toutes les explorations nécessaires, dont l’ampleur et la quantité peuvent être très variables selon les profils, il peut encore rester des doutes et des questionnements, en parallèle de tout ce qui paraît satisfaisant, qui génèrent des sentiments parfois encore nuancés. L’exploration concrète des sentiments peut alors agir comme une boussole pour repérer ce qui a encore besoin d’être traité (si ça s’avère nécessaire) ou de déterminer que le projet est suffisamment bien ficelé pour pouvoir se lancer.
Nous avions déjà vu qu’une bifurcation a les plus grandes chances de déboucher sur les abondances professionnelles espérées lorsqu’elle répond à 3 questions qui correspondent au champ émotionnel : le quoi, pourquoi et comment du projet.
Au-delà de ce quoi/pourquoi/comment, ces 10 sentiments peuvent vous indiquer, dans le cadre d’un projet, ce qui est suffisant pour continuer d’avancer et ce qui nécessite d’être creusé pour en assurer la pertinence et la faisabilité. L’intérêt de ces sentiments, c’est qu’ils permettent de sortir du « il faut-on doit » normé et de réfléchir en fonction de vous et de vos propres besoins. Ainsi par exemple, des personnes plus anxieuses auront souvent besoin de davantage d’information que des personnes plus confiantes et l’exploration des sentiments peuvent leur donner des pistes d’information à prendre, de capacités à renforcer etc. La satisfaction de ces sentiments s’appuie sur des éléments concrets et c’est en y réfléchissant que vous alors pouvoir identifier ses éléments. Bref, la reconversion est une affaire de raison et sentiments conjugués, liés, interdépendants et pas une opposition polarisée.
Au même titre que les enquêtes métiers, cette exploration des sentiments intervient avant la décision de se lancer, puisqu’elle va participer de cette décision. Elle est aussi liée au job crafting nécessaire à l’intérieur de chaque métier pour l’exerce en accord avec vous-même plutôt que soumis à la confusion courante entre impératifs et habitudes.
Un projet de reconversion réalisable et pertinent donne par nature un sentiment général de satisfaction dans les 10 dimensions ci-dessous. Pour chaque sentiment, mesurez, sur une échelle de 1 à 10, la satisfaction que vous ressentez quand vous pensez à votre projet :
– De 8 à 10 : feu vert
– De 5 à 7 : il reste quelques éléments à traiter. A quelle émotion se rattache votre manque de satisfaction ? Colère, peur ou tristesse ? Qu’est-ce que ça vous dit sur vos besoins ?
– De 0 à 4 : soit ce sentiment est à traiter en priorité, soit vous tenez un indicateur que ce projet n’est pas pour vous. Pour le déterminer, penchez-vous dessus sans attendre. A quelle émotion se rattache votre manque de satisfaction ? Colère, peur ou tristesse (dans n’importe laquelle de leurs nuances) ? Qu’est-ce que ça vous dit sur vos besoins ? Et donc sur les actions à mener ?
Pour vous aider, un rappel des liens entre émotions et besoin à combler:
– Colère – besoin d’affirmation, de communication, de limites, de valeurs ?
– Peur – besoin de sécurité, de repères, d’information, de liberté ?
– Tristesse – besoin de sens, d’utilité, de compréhension, de vision, de direction ?
Capacité à mener à bien le projet, à produire votre propre plaisir au travail (job crafting), à dépasser des limites, à explorer, à rebondir, à expérimenter, à apprendre de vos erreurs, à vous adapter et à avancer. S’appuie la connaissance de soi et l’aptitude à exploiter ses qualités, traits de personnalité, talents naturels et compétences pour générer des stratégies, des plans d’action et les modifier s’ils s’avèrent insuffisants.
Respect de votre propre éthique, de votre morale personnelle, de vos besoins, de vos valeurs et possibilité de les exprimer. Capacité à établir des limites, fixer un cadre d’exercice, choisir ses missions, dire non, exprimer des opinions. S’appuie sur l’estime de soi et l’affirmation de soi.
Financière, morale, affective, identitaire, physique, relationnelle etc. Votre vie professionnelle future vous donnera dont vous avez besoin et inversement qui pourrait manquer vous impacte peu émotionnellement ou encore est un challenge à votre mesure, qui peut déboucher sur des compétences à développer. Capacité à identifier et répondre à vos besoins.
Capacité à prendre vos propres décisions, à réfléchir par vous-même, à vous émanciper des systèmes de convictions des autres, des héritages familiaux, capacité à vous orienter, à expérimenter, à analyser, à tirer des conclusions, à élaborer vos propres stratégies ou vos propres façons d’exercer. Sentiment de disposer des compétences nécessaire à l’exercice de votre métier (a minima à l’issue d’une formation).
Les groupes de personnes, entreprises, associations, communautés, collectivités etc. dans lesquels votre vie professionnelle future vous ancre vous donnent satisfaction et plaisir et vous renvoie une image appréciable qui suscite fierté et sentiment d’être à votre place. Capacité à s’intégrer, à interagir, à se positionner dans un groupe, à entretenir des relations élégantes.
Le vôtre comme celui des autres, autour de la possibilité de travail bien fait, du respect tel que vous le définissez, des retours, qui correspondent à ce dont vous avez besoin.
Tant qu’à se farcir une bifurcation professionnelle, avec toutes les embûches potentielles que cela implique, autant que la reconversion ait du sens, que nous trouvions du sens dans la vie professionnelle future, histoire d’avoir un pouillème de motivation et d’espoir de lendemains plus attrayants. Contribuer, concourir, participer, à votre manière, à quelque chose d’important à vos yeux qui vous donne un sentiment d’utilité nourrissant et donne à votre vie une direction qui s’inscrit dans une dimension collective de bien commun. Mais aussi dans des conditions a minima acceptables, car le job le plus formidable à nos yeux peut vite devenir absurde lorsqu’il est exercé dans des conditions délétères.
Le contenu du travail dans votre vie professionnelle future fait naître en vous des émotions agréables liées à un mélange personnel de stimulation, d’utilité, d’intérêt et de motivation. Et si nécessaire, les tâches inhérentes à votre futur métiers qui vous seraient trop désagréables peuvent être déléguées à des personnes qui ont du goût pour elles.
L’image que vous avez de vous-même dans votre vie professionnelle future, celle que vous transmettez aux autres, celles que les autres vous renvoient et celle collectivement véhiculée par la société ou les média vous conviennent ou vous paraissent suffisamment modifiables pour convenir à votre singularité.
Plaisir, joie, enthousiasme, envie, satisfaction, quels que soient les mots qui vous parlent, l’ensemble de votre vie professionnelle future vous procure un sentiment général positif qui donne envie de vous lever le matin. Ce sentiment vient d’une articulation adéquate de toutes les dimensions d’une vie professionnelle et personnelle réussie, selon la définition que vous en avez. Car la vie professionnelle n’est qu’une partie de la vie tout court. La définition de la réussite de votre vie professionnelle n’est pas nécessairement une question d’ors et de statut, réfléchissez donc à la vôtre et à comment le métier auquel vous aspirez pourrait y répondre.
Vous voilà à présent avec ce dont vous avez besoin pour déterminer si vous avez envie de vous lancer ou au contraire de renoncer, et dans tous les cas, je vous souhaite bonne route!
Reconversion: trouver une vocation sans chercher SA vocation
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Vous voulez élaborer un projet de bifurcation professionnelle en accord avec vos appétences, vos aspirations et vos besoins? Ithaque vous propose son approche Heureux qui comme Ulysse, dans un esprit iconoclaste et un déroulement entièrement personnalisé. Pour tout renseignement, contactez Sylvaine Pascual.
Où je vous partage un point de vue tout à fait personnel sur l’importance de la distinction entre gratitude et (ré)jouissance, parce que la nuance me paraît plus intéressante qu’un terme unique, fourre-tout paresseux qui banalise l’expérience.
J’aime bien la notion de gratitude, elle est un beau sentiment qui fait du bien à celui qui l’éprouve comme à celui qui en reçoit l’expression. Marque de reconnaissance qui partage de la chaleur humaine et renforce les liens, forcément, ça fait du bien.
Pourtant, la gratitude telle qu’on nous enjoint de la « pratiquer », ce n’est pas tout à fait cela, ou du moins pas que cela. Ce qu’on me souffle dans l’oreillette, c’est que je devrais être reconnaissante envers l’univers, le ciel et ta mère, de tout, pour tout. Et puis, peut-on aussi lire, c’est simplement « être heureux de ce qu’on a », de « ce que la vie nous a offert », pour renforcer la confiance en soi et une « attitude positive » et que l’idéal est d’en tenir un journal. Et pratiquer la « gratitude attitude » pourrait ainsi « changer votre vie » Ah ben voilà : la gratitude du développement personnel, ce n’est plus tout à fait de la gratitude. Proclamé à grand renfort de « citations inspirantes » genre aime ce que tu as, petit scélérat, attribuées de préférence à des philosophes orientaux, parce que, hein, quand même, ça vous pose une vérité vraie, le bonheur, c’est simple comme un concept résumable en une demi-phrase et vous ne le saviez pas ?
La gratitude se retrouve donc dépouillée de son sens au profit d’un concept vague dans lequel on a emballé, entre autres, l’obligation de considérer qu’on a de la chance, qui est une autre version de l’interdiction des émotions désagréables et de l’injonction au bonheur normalisé.
J’avoue, je reste totalement hermétique à la notion de gratitude dont on nous rebat les oreilles tant qu’elle se veut dénuée d’un sujet responsable des bienfaits qui me sont octroyés.
Même si l’affaire est censée avoir plein de vertus. Et c’est bien entendu très probable, cependant je peine à accepter l’idée, pour mon propre bien être, de devoir me proclamer débordant de gratitude plutôt que parfois réjouie, parfois reconnaissante. J’entends que je devrais exprimer de la gratitude, non pas seulement envers mes contemporains qui me font du bien qui pourtant en bénéficieraient largement, mais pour toutes sortes de choses tangibles et intangibles, qui dépendent ou pas de moi et tout cela me laisse le ciboulot pantois. Je devrais ainsi éprouver de la gratitude parce que j’aime ma vie professionnelle, parce que j’ai eu un bourrin basque extraordinaire, parce que maintenant j’ai un charmant cheval anglo-ibérique oxymoronique, parce que les fleurs sur mon balcon sont belles et les arbres de la forêt merveilleux, ou parce que j’aime regarder les chevaux à l’entraînement sur la plage de Jullouville?
Mais de la gratitude envers qui ? Ah ben, elle n’a pas besoin d’être tournée vers une personne, me dit-on, ça peut aussi être la vie ou l’univers. Ben si, justement, elle a besoin d’une personne, c’est l’essence même de sa définition, qui inclue bien un récipiendaire de la reconnaissance « Sentiment affectueux que l’on éprouve envers qqn dont on est l’obligé », nous dit Le Robert.
C’est donc toute la question, la gratitude suppose une personne à qui on reconnait la responsabilité d’un plaisir, d’un bonheur ou d’une joie qu’ils nous ont causé, d’un bienfait qu’ils nous ont dispensé, d’une aide fournie, d’un besoin qu’ils ont comblé. Or qui est responsable du fait que j’ai un travail, que j’aime et que j’ai bricolé selon mes appétences : Dame fortune, une divinité quelconque, le Père Noël ? Qui en est responsable sinon moi-même ? N’est-ce pas moi qui ai œuvré, parfois contre vent et marées, pour le construire ? Et en parallèle, je suis reconnaissante à mes clients d’être les personnes qu’ils sont et du plaisir que j’ai à travailler avec eux. Ce sont deux choses distinctes qui méritent d’être distinguées. Non, la gratitude n’est pas se focaliser sur ce que l’on a ou remercie la chance de voir un beau rayon de soleil le matin. c’est la « reconnaissance pour un service, pour un bienfait reçu ; sentiment affectueux envers un bienfaiteur ».
Devrais-je donc ignorer purement et simplement ma propre contribution dans ce qui m’arrive? Ou bien puis-je simplement me réjouir d’avoir mouillé le maillot quand je l’ai estimé nécessaire et d’avoir obtenu ce pour quoi j’ai mis du cœur à l’ouvrage, me réjouir des aptitudes que ce résultat indique, de savourer au quotidien les fruits de mon ouvrage ? Et en parallèle ressentir de la gratitude envers ceux qui y ont, directement ou indirectement, participé? Car l’un n’exclue pas l’autre.
Je trouve la « pratique de la gratitude » telle qu’elle nous est trop souvent décrite peu motivante et peu réjouissante : demain la divinité qui m’a accordé la joie immense d’admirer les chevaux sur la plage sera peut-être absente, aussi à quoi bon m’y rendre à l’aurore ? Je préfère me réjouir des chevaux que j’ai vu aujourd’hui et me réjouir d’avance des merveilles que je découvrirai, chevaux ou pas. Car l’aptitude à se réjouir, à s’émerveiller, à savourer me donnera mille occasions de récolter des vitamines mentales : les lumières sur la mer, les petites fleurs jaunes au bord de la promenade, les bébés escargots en vadrouille sur les chardons, un effet de nuage ou je ne sais quoi encore.
N’y a-t-il pas aussi lieu de nous réjouir de ce qui ne dépend pas de nous, ou de ce dont nous sommes nous-même responsable, ou encore de notre contribution dans un accomplissement ? Qui dois-je remercier que ce driver soit venu entraîner son trotteur sur la plage de Jullouville, dois-je considérer que c’est un monumental coup de bol ou bien puis-je simplement me réjouir que ce cheval sur la plage la rend encore plus magique à mes yeux et me réapproprier ainsi ma propre capacité a la jouissance de l’esthétique sans avoir a m’agenouiller devant un tiers éthéré ? Car c’est bien moi qui suis à l’œuvre dans tout ce que me réjouit : le trotteur indiffère le coureur de la digue ou la promeneuse de chien que j’ai croisés ce matin, indiffère mes camarades de villégiature qui ne se lèvent pas à 7h pour aller entendre le rythme des sabots résonner dans le sable et jusque dans mes tripes.
Je crois d’autre part qu’en me réjouissant, j’accède au plaisir, là ou en exprimant une gratitude envers le grand rien, je le dilue. Le driver n’est pas venu là pour embellir la plage et la raison pour laquelle je trouve de la beauté dans sa présence n’a rien à voir avec sa volonté de me faire plaisir. C’est la perception de sa présence qui lui donne sa valeur et uniquement a mes yeux. Et je devrais être pleine de gratitude ? Je crois que je vais seulement m’en réjouir et a l’occasion, aller lui exprimer le plaisir que j’ai eu à regarder son petit alezan si vif. Mais je ne vais pas exprimer envers l’univers de la gratitude pour l’avoir mis au milieu de ma balade matinale. Le driver s’y est mis tout seul et j’ai pris toute seule du plaisir à le regarder.
S’obliger à une quelconque gratitude sans objet me paraît bien éloigné de l’idée de savourer l’instant d’une part et je vois poindre derrière une injonction à savourer y compris les désagréments, une autre version de l’indigeste verre à moitié plein
J’écris d’une villégiature normande où mon frère est en train de nous préparer du lapin au barbecue et bien entendu, je lui suis reconnaissante de me mettre les papilles en réjouissance, et je le lui dirai. Dès lors qu’un quidam génère une émotion agréable chez moi par ses actions ou sa présence, je suis prête à lui exprimer toute ma gratitude : elle n’est alors pas en l’air à brasser de l’air, mais bien réelle et concrète.
Et il est sans doute là, le véritable intérêt de la gratitude. Ce n’est probablement pas d’en exprimer à l’univers pour ce dont nous sommes nous-mêmes largement responsables, ou pour ce qui nous émeut, mais plutôt de prendre la mesure de toutes les fois où quelqu’un a contribué d’une manière ou d’une autre à améliorer notre vie, à l’embellir, à faciliter l’atteinte d’un objectif, à traverser une période difficile, à nous procurer de la joie, de la satisfaction ou tout autre émotion agréable et à le lui dire directement plutôt que d’en faire un Nième liste, comme ça on sera deux à en bénéficier.
Je me fous de l’univers. Mais je ne me fous pas du tout ce ceux qui participent à embellir ma vie et je les en remercie. De vive voix plutôt que dans un bullet journal!
La gratitude dont je veux bien, c’est donc l’expression de la reconnaissance envers ceux qui m’ont fait du bien. Il ne s’agit donc pas de remercier la chance de ce beau rayon de soleil, mais plutôt mon charmant conjoint pour le café qu’il me prépare tous les matins. « Remercier, c’est donner; rendre grâce, c’est partager. Ce plaisir que je te dois, ce n’est pas pour moi seul. Cette joie, c’est la nôtre. » dit André Comte-Sponville dans Le Petit Traité des grandes vertus.
Vous l’avez compris, je n’arrive pas à confondre les deux, à arrondir leurs angles sémantiques pour qu’ils recouvrent une réalité unique.
Je vais donc continuer à faire comme j’ai toujours fait : je vais continuer à distinguer la gratitude et la réjouissance
– Je me réjouis de tout ce que je trouve chouette, intéressant, beau etc. – y compris l’aboutissement de mes efforts et mises en action – et j’en tire le maximum de vitamines mentales. Apprécier ce que l’on a fait partie de cette aptitude à jouir et se réjouir facilement et entretien l’estime de soi.
– J’exprime ma reconnaissance envers tout quidam qui, par ses actions ou sa présence, m’apporte quelque chose que je trouve chouette, intéressant, beau etc. et j’en tire le maximum de vitamines mentales. C’est un élément d’élégance relationnelle qui renforce les liens sociaux, le sentiment d’appartenance et l’estime de soi des deux parties.
La précision dans l’affaire a le mérite de s’opposer à l’appauvrissement sémantique que constitue l’élargissement d’un terme à toutes sortes de pratiques qui n’ont rien à voir, tout en brouillant les cartes, générant au passage des effets pervers. Tout mettre dans le cabas informe de la gratitude, c’est se priver de l’immense biodiversité émotionnelle qui fleurit chacune de nos émotions, cloner, banaliser l’expérience en y collant un terme unique sous la forme d’une émotion obligatoire, plutôt que l’exploration de l’immense variété des sentiments.
S’autoriser à explorer l’impact de l’expérience sur nous-mêmes, de préciser parmi les mille et une nuances laquelle est la plus juste, la plus proche de nous, permet de reconnecter à nous-mêmes, d’écouter ce qui se passe réellement à l’intérieur de nous, ce que nous trouvons beau, intéressant, génial, curieux, plein d’enseignements, nourrissant, savoureux etc. en toute liberté, ce qui nourrit l’estime de soi et la confiance en soi parce que nous sommes alors dignes d’intérêt, y compris à nos propres yeux.
Car par l’observation de l’émotion, nous nous intéressons aussi à nous-mêmes. Une forme d’auto-reconnaissance, de signe d’existence. On peut se trouver satisfait, heureux, comblé, joyeux, heureux, se réjouir, s’enthousiasmer, se délecter, s’émerveiller, reconnaître ainsi l’ampleur et la nature de l’expérience émotionnelle, là où la gratitude la clone, la banalise, la met dans un grand fourre-tout dénué de consistance et la transforme en nouvelle obligation : il faut noter, tenir des carnets, faire des listes, en trouver un nombre précis etc.
Or nous avons besoin de nous intéresser à nous-mêmes autant qu’aux autres, et aux autres autant qu’à nous-mêmes, et à mes yeux c’est bien par l’alternance des sentiments que nous y parvenons, que nous puisons et partageons nos vitamines mentales, y compris relationnelles. En conséquence, j’aime peu l’idée de la ranger sagement sous un terme générique, sac à patates de nos expériences qui contiendrait toute une variété de légumes dont nous aurions perdu le goût. Je préfère largement l’idée d’explorer l’extraordinaire biodiversité émotionnelle (dont la gratitude fait partie), et la saveur qu’elle donne à la vie.
Et vous, envers qui ressentez-vous de la gratitude ? Qu’avez-vous envie de leur dire ?
De quoi vous réjouissez-vous ? Quelle émotion cela vous procure ?
Biodiversité émotionnelle: la philosophie du pissenlit
Estime de soi: renouer avec notre merveilleuse singularité (1)
Estime de soi: reconnaître ses accomplissements
Elégance relationnelle: mots gentils et reconnaissance durable
L’humilité et la reconnaissance au service du collectif
Elégance relationnelle: explorons la bonté
Répondre au besoin de reconnaissance
Vous voulez construire ou entretenir une relation à vous-même sereine et une relation aux autres élégante, affirmée et propice au plaisir de travailler ensemble? Ithaque vous propose son accompagnement unique pour une posture pleine de panache: Sans peur et sans reproche. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual.